L’Église de Nicolet veut être plus missionnaire
L’Église catholique au Centre-du-Québec a vécu un temps d’arrêt obligé, alors que tout le Québec a été mis en pause. Après dix de semaines de congé forcé, les équipes des paroisses, des unités pastorales et des services diocésains sont revenues en poste le 8 juin et préparent la reprise de leurs activités avec les communautés chrétiennes.
Si plusieurs personnes attendent impatiemment le retour des célébrations à l’Église, ce n’est que la pointe de l’iceberg de tout ce qui se trame en vue d’un avenir où l’on apprend à se réinventer –comme le veut l’expression consacrée –, pandémie oblige!
L’interdiction des rassemblements depuis le 12 mars a précipité des bouleversements dans tous les aspects de notre vie collective, incluant les activités liturgiques et pastorales de l’Église catholique. Du jour au lendemain, la présence physique est devenue virtuelle, l’accompagnement spirituel des croyantes et des croyants a dû se vivre par téléphone ou par visioconférence, la messe a été suivie en «Facebook live» et des groupes de prière se sont réunis via leur écran numérique.
«Les gens ont pris soin les uns des autres, pendant cette crise; et ça, pour nous, c’est une présence d’Église dans le monde», souligne Annie Beauchemin, coordonnatrice de la pastorale d’ensemble au diocèse de Nicolet. On fait notamment remarquer l’intervention de nombreux baptisés et baptisées, dont des agentes et agents de pastorale mis à pied ainsi que des prêtres, dans des services auprès des personnes aînées, démunies et de celles qui souffrent de solitude ou d’autres formes de détresse.
Le vent tourne
«On sent que le vent est en train de tourner en faveur d’une certaine réouverture de lieux de culte, avec de nombreuses précautions à suivre», confirme l’évêque de Nicolet, Mgr André Gazaille. «Cela explique en partie que les paroisses et le diocèse de Nicolet ont rappelé les troupes pastorales au travail lundi dernier. Toutefois,on veut vivre ce retour non seulement dans un esprit de “déconfinement”, mais dans un esprit de discernement», précise-t-il. Autrement dit, l’Église de Nicolet veut saisir cette occasion pour réfléchir, prier et agir concrètement afin de devenir une Église plus missionnaire.
Tout au long des semaines marquées par l’interdiction de rassemblements, les curés, l’évêque et la coordination diocésaine ont amorcé une démarche de réflexion, cherchant des pistes pour que, dans l’après-pandémie, un nouveau souffle anime nos milieux. Cette démarche se poursuit à présent avec le personnel laïc revenu en poste, soit une trentaine d’agentes et d’agents de pastorale.«Éventuellement, quand les rassemblements seront de nouveau permis, c’est tout le Peuple de Dieu qui sera appelé à s’exprimer et à entrer dans le mouvement», prévoit la coordonnatrice de la pastorale.
«Nous sommes bien conscients que nos célébrations se vivront différemment avec le protocole sanitaire qui est en train de se préciser avec les autorités publiques», affirme Mgr Gazaille. «Mais ce que nous souhaitons», poursuit-il, «c’est que beaucoup d’autres choses changent, et pour le mieux: notre écoute des personnes, nos pratiques d’accompagnement, l’attention de nos communautés aux gens qui souffrent, notre souci de protéger la Création et tout notre rapport à la vie chrétienne, profondément fraternelle et vivifiante».
Annonces à venir
La date officielle où la vie communautaire pourra reprendre graduellement ses droits est encore inconnue. Les mesures sanitaires sont à l’étude et on verra, paroisse par paroisse, quelles activités elles permettront de vivre en petits groupes ou en assemblées distanciées. «Toutes les modalités jugées utiles à la santé et à la sécurité des fidèles, des pasteurs ainsi que des agentes et agents de pastorale seront respectées avec rigueur», affirme Annie Beauchemin. «Mais on permettra toujours à l’Esprit de souffler là où il veut!», lance-t-elle.