L’accès aux terres, un enjeu pour la relève agricole

Au Rendez-vous annuel du Réseau Racines au Pavillon Arthabaska, après la pause du dîner, Véronique Simard-Brochu, directrice générale par intérim et coordonnatrice aux affaires publiques et relations avec les médias de la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), a exposé les principaux enjeux de la relève en 2024.

Son organisation, a-t-elle dit, représente des jeunes 18 à 39 ans. « Notre ADN c’est de défendre les jeunes de la relève, de représenter leur voix. On a 2100 relèves à ce jour. Notre membership est volontaire, ce qui signifie que les jeunes y adhèrent parce qu’ils croient au projet », a-t-elle souligné, d’entrée de jeu.

La FRAQ a lancé, l’an dernier, sa plateforme de revendications qui regroupe l’entièreté de ses demandes réparties en quatre thèmes :

-agroenvironnement et accès aux terres;

-financement et transfert;

-éducation, emploi, social et santé;

-mise en marché, transformation et traçabilité.

L’accès aux terres, a-t-elle fait valoir, constitue un enjeu important qui a fait l’objet d’une consultation à laquelle 1000 personnes ont répondu en une semaine seulement.

« Ce sondage d’accès aux terres nous a aussi permis de savoir que pour 87% des relèves, l’enjeu principal est d’avoir accès à une terre de qualité. Et pour 70% de l’ensemble des répondants, il est nécessaire d’être propriétaire de sa terre pour des fins de production et pour que leur entreprise soit rentable », a révélé Mme Simard-Brochu.

Et le fait de vouloir posséder sa terre ne relève aucunement d’un caprice, mais plutôt d’un aspect financier. « C’est que la plupart de leur financement est lié à la propriété agricole », a-t-elle fait savoir.

La directrice générale par intérim de la FRAQ a expliqué que, depuis 10 ans, les montants n’ont pas augmenté au programme d’appui financier à la relève.

De plus, il existe une distinction entre temps plein et temps partiel. « Si tu as un emploi extérieur à temps partiel, on te considère à temps partiel dans ton entreprise agricole et on te coupe la subvention de moitié. Or, 67% des gens en démarrage agricole occupent un emploi à l’extérieur afin de réinvestir dans leur entreprise », a-t-elle observé.

Quant aux fermes coopératives, a-t-elle ajouté, le membre doit posséder 20% des parts pour avoir droit à la subvention.

La FRAQ plaide aussi pour les régimes de retraite. En offrant un régime de retraite viable, on pourrait réduire, pense-t-elle, la spéculation qui fait que les terres soient si chères.

La Fédération milite aussi pour l’obtention d’un prêt à long terme, un prêt à taux fixe sur 30 ou 40 ans avec un taux d’intérêt figé dans le temps à 5% ou 6%. « L’appui financier à la relève et le prêt long terme constituent les deux demandes prioritaires, car cela aiderait toutes les relèves », a fait valoir Véronique Simard-Brochu.

La directrice générale par intérim voit d’un bon œil les incubateurs d’entreprises agricoles, estimant qu’il s’agit d’une très bonne solution en lien avec le problème d’accès aux terres. « Les incubateurs demeurent une solution viable et qui favorise différents modèles et une diversité des modèles. C’est important, car

on ne veut pas que toutes les entreprises soient pareilles. On trouve intéressant qu’il y ait différentes entreprises, on veut les diversifier. »

La question d’un crédit d’impôt pour l’achat d’aliments locaux directement chez les producteurs et la valorisation des terres en friches font aussi partie des revendications de la FRAQ.