ITSS : un rapport qui porte à réflexion

L’institut national de santé publique du Québec publiait hier son portrait des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) du Québec pour l’année 2022 et projections 2023 en plus de son rapport complet sur le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). À la lumière de ses deux rapports, plusieurs constats, réflexions et inquiétudes surgissent. 

Pour le BLITSS, ces rapports sont des informations indispensables à transmettre puisqu’il a comme mission de sensibiliser la population à une saine santé sexuelle et affective par la prévention des ITSS et la relation d’aide tout en accompagnant les personnes vivant avec le VIH. 

En février dernier, le BLITSS publiait déjà un communiqué afin d’informer la population d’une augmentation significative de la syphilis. Le rapport de l’INSPQ confirme que les taux de cas déclarés de la syphilis en 2022 sont 11 fois plus élevés qu’en 2019. Les personnes âgées de 50 à 64 ans représentent 18% de l’ensemble des cas déclarés. Ce qui met en lumière que les ITSS n’ont pas d’âge. De plus, le rapport confirme que l’infection qui était concentrée dans la région de Montréal est de plus en plus observée en région. 

L’année 2022 ne sera pas plus encourageante en ce qui concerne la transmission de la chlamydia, l’ITSS la plus transmissible sexuellement. En Mauricie et Centre-du-Québec, 269 cas ont été déclarés. Les personnes âgées de 15 à 24 ans représentent 52% des cas en 2022. 

En ce qui concerne le VIH, des données inquiétantes surgissent à la suite de ce rapport. C’est 422 nouveaux cas de VIH qui ont été enregistrés pour 2022, ce qui représente une augmentation de 40% par rapport à l’année 2019. La directrice Mylène St-Pierre affirme que ces statistiques sont alarmantes, car aujourd’hui il n’y a pas de possibilités de transmission du VIH lorsque la charge virale de la personne est indétectable. Malgré que la majorité des cas sont de la région de Montréal, il n’en est pas moins préoccupant pour nos personnes en région qui fréquentent la métropole. Il ne faut pas créer un faux sentiment de sécurité même si les chiffres en région sont plus bas que dans les grands centres. Si les ITSS n’ont pas d’âge, Mme St-Pierre mentionne qu’elles n’ont pas plus de lieu de résidence. 

Sur une note positive, le rapport confirme également qu’il a eu une diminution de transmission pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). Nous pouvons lire que parmi les personnes nées au Canada ayant donc pu bénéficier des programmes de prévention des ITSS au Québec, une diminution de 56% a été observée de 2013 à 2022. À noter que les HARSAH représentent 38.2% de l’ensemble des nouveaux diagnostics, confirmant qu’ils sont encore le groupe de personnes le plus touché par la transmission du VIH. 

La prévention des ITSS via la promotion d’une saine santé sexuelle et affective demeure la clé afin de réduire la transmission de l’ensemble des ITSS. La population se doit d’avoir accès à des programmes de prévention que ce soit dans les établissements scolaires, les organismes communautaires que les institutions publiques. Les gens se doivent d’être informés et d’avoir accès à des services de dépistage afin de ralentir la transmission des ITSS. Cependant, le BLITSS confirme qu’il y a encore beaucoup d’améliorations à apporter à ce service, particulièrement en région. 

Pour conclure, les projections pour 2023 confirment que l’augmentation des ITSS ne diminuera pas dans le prochain rapport. Le BLITSS détient l’expertise pour poursuivre ses actions au Centre-du-Québec, cependant nos ressources sont limitées considérant un financement à la mission insuffisant pour l’ensemble de nos services. 

Les ITSS est une lutte qui nous concerne tous.