Intimidation : un ultime recours, le protecteur de l’élève

VICTORIAVILLE. Peut-être en raison d’une méconnaissance des possibilités de recours ou encore parce qu’il y a des craintes à l’égard des autorités scolaires que c’est vers les médias que se tournent les gens voulant porter plainte pour intimidation. C’est ce que croit Gilles Gagnon, protecteur de l’élève à la Commission scolaire des Bois-Francs.

Invité par La Nouvelle Union à commenter les cas d’intimidation dont notre journal fait état depuis quelques jours, M. Gagnon dit comprendre que dans ce genre de dossier, il y a beaucoup de «spontanéité».

«Ne voulant pas affronter une direction d’école, les gens estiment que les médias constitueront la meilleure façon de dénoncer une situation. C’est presque un réflexe spontané.»

Il explique que dans ces situations comme pour d’autres, il pourrait accueillir le grief. Il pose toutefois certaines conditions, en notant que les plaintes pour intimidation ou pour tout autre sujet, doivent d’abord être adressées au prof, au surveillant ou à la direction d’une école.

«Dans le cas où la réponse de la direction ne satisfait pas l’élève ou le parent d’un élève intimidé, on peut se tourner vers Michaël Provencher, responsable de l’examen des plaintes à la Commission scolaire.»

Après quoi, le protecteur de l’élève pourrait être invité à traiter le dossier. «Je ne suis pas un employé de la Commission scolaire et je n’ai pas un parti pris pour elle. Je suis libre et indépendant», précise M. Gagnon.

Il ajoute que son rôle consiste à recevoir la plainte, à l’étudier, à l’analyser et à faire ses recommandations au conseil des commissaires. Il met l’accent sur son rôle d’écoute, entendant toujours l’élève et, éventuellement, son parent. «Parce que les gens ont ce besoin d’être écoutés.»

Ses recommandations ou conclusions peuvent «brasser» un peu, comme il dit. Il pourrait s’agir de recommander, par exemple, l’ajout d’un agent de sécurité dans un milieu, de rectifier l’attitude d’une direction d’école ou même de demander une étude psychosociale de parents s’il estime que la protection ou la sécurité d’un élève est menacée.

Ayant œuvré tant comme enseignant que comme directeur d’école, Gilles Gagnon occupe la fonction de protecteur de l’élève depuis l’été 2013. Il estime qu’elle est assez bien connue, ayant été instituée en 2010.

En un an, il n’a traité qu’un seul dossier en lien avec l’intimidation parmi les 8 auxquels il a travaillé.

Il précise que, de lui-même, il pourrait faire des recommandations s’il recevait plusieurs témoignages similaires ou touchant le même établissement.

«Je ne peux toutefois pas prendre la place de la direction d’école. Le gros avantage de ma fonction, c’est que je peux travailler sur un problème à la fois.»

L’«élève» dont il peut assurer la protection, c’est la clientèle des écoles primaires, secondaires et professionnelles ainsi que de la formation aux adultes de la Commission scolaire des Bois-Francs. Il peut également intervenir pour ces jeunes qui, par entente avec la CSBF, fréquentent des établissements à l’extérieur.