Éoliennes dans Nicolet-Yamaska : la poste pour se faire entendre
Le comité « Pour un choix éclairé dans Nicolet-Yamaska » (PCENY) a mis à la poste lundi dix lettres destinées à des intervenants ayant un rôle clé dans le déploiement des projets éoliens au Québec.
Le contenu de ces lettres présente « l’opposition majoritaire au projet éolien tel que présentement conçu et présenté à la population de la MRC Nicolet-Yamaska ». Certaines enveloppes comprennent également une copie des pétitions en faisant foi, indique le comité, qui a récolté 2775 signatures à travers la MRC.
Les personnes qui recevront ces lettres sont le premier ministre du Québec François Legault, le député de Nicolet-Bécancour Donald Martel, le ministre de l’Agriculture André Lamontagne, la ministre des Affaires municipales Andrée Laforest, le ministre de l’Énergie Pierre Fitzgibbon, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada Stéphane Guilbeault, le pdg d’Hydro-Québec Michael Sabia, de même que les dirigeants de trois entreprises de développement éolien (Luc Leblanc d’Innergex, Jean Roy de Kruger Énergie inc. et Cory Basil de EDF Renewables Canada).
« Chaque lettre, personnalisée selon les responsabilités de chacun, présente les préoccupations des citoyens en matière de sacrifice hâtif et non justifié de précieuses terres agricoles, de processus démocratique compromis par le contournement des référendums normalement nécessaire pour approuver un tel projet, ainsi que l’absence de débat et consultation menant au consensus dans la population que les avantages des éoliennes supplanteront réellement les nuisances pour notre région », indique Janie Vachon-Robillard, porte-parole du comité PCENY.
Par exemple, celle adressée au député Donald Martel lui rappelle les inquiétudes des citoyens de Grand-Saint-Esprit, La Visitation-de-Yamaska, Saint-Célestin, Sainte-Eulalie, Saint-Léonard-d’Aston, Sainte-Monique, Sainte-Perpétue, Saint-Wenceslas et Saint-Zéphirin-de-Courval concernant l’installation d’éoliennes industrielles en terres agricole et habitée.
« Il existe des préoccupations sérieuses quant à la non-acceptabilité sociale et la non-consultation sur ce projet. La démocratie vacille avec les conflits d’intérêts réels ou potentiels liés au projet éolien dans notre MRC », est-il écrit. « Les citoyens réclament des référendums pour se faire entendre. »
La lettre évoque aussi la proposition à la MRC, en août dernier, « de créer un projet alternatif d’énergie renouvelable », une approche que le comité juge « démocratique » et qui « implique la population afin d’éviter la division du tissu social dans nos communautés et le sacrifice inutile de terres agricoles comme le fait le projet actuel ».
Le comité termine en exprimant ses inquiétudes sur divers points (préservation des terres agricoles, pertinence du projet sur le long terme, l’acceptabilité sociale, les règles de distance entre les éoliennes) et en réitérant sa vision. « Nous serons en défaveur du projet éolien en terres agricole et habitée tant et aussi longtemps que l’on ne nous aura pas fourni toutes les preuves que les avantages supplantent les nuisances et désavantages du projet et que la majorité de la population consultée choisisse de manière éclairée d’implanter des éoliennes dans son milieu de vie sur ses terres agricoles. »