On a une sacrée question à se poser et elle fait peur

À l’heure où les principaux experts de la vie politique parlent de la campagne 2018 comme d’une campagne de «courtiers d’assurances», ce qui me vient à l’esprit ce n’est pas tant la surenchère de promesses à laquelle nous avons assisté et les propos clientélistes qu’on a tenus.

Non, ce qui me vient à l’esprit est une question qui m’effraie. Elle n’a rien de très compliquée et tient dans quelques mots : Est-il encore possible de prendre une décision éclairée? Sommes-nous dépassés? Et si nous le sommes, est-il possible de corriger le tir en ces temps où tout, de jour en jour, de minute en minute, ne cesse de s’accélérer et de se complexifier?

La question m’effraie, car je sens bien qu’elle représente le mal profond qui nous ronge; celui-là même qui nous emportera et emportera la démocratie si nous ne n’y trouvons pas de solution.

Nous sommes toutes et tous capables de lire une liste d’épicerie ou de promesses. Mais, avec tous les tenants et les aboutissants que celles-ci supposent, devant leur infinie subtilité, devant leur complexité toujours grandissante, comment fait-on pour suivre et bien choisir. Est-il encore possible de le faire?

Et devant cette question essentielle et fondamentale, tous les partis ont-ils une responsabilité?

Les partis ont-ils pour toute première responsabilité de mettre en place un environnement et des conditions qui permettent l’exercice d’une démocratie éclairée?

Je dis que la question m’effraie. En réalité ce n’est pas tant la question que la peur qu’on n’y prête attention.

Dans une société sécurisante et un état protecteur, aucun dogme n’a de prise sur la population. Tout le contraire quand la population n’arrive plus à comprendre et que le cynisme s’installe derrière le désarroi.

Claude Raymond

Victoriaville