Environnement : l’urgence d’agir

Ces derniers jours, la question écologique et environnementale a pris de l’importance dans le débat électoral.

Chaque parti et chaque candidat sont interpellés que ce soit sur leur bilan, pour ceux qui se sont partagé le pouvoir ces dernières années, ou sur leurs projets en matière de politiques environnementales. Par contre, avant de s’insérer dans le débat public, il est important de noter que la question écologique apparaît de plus en plus dans nos vies quotidiennes et cela nous fait ressentir concrètement l’urgence d’agir.

Je vais commencer cet article en parlant de mon expérience. Je vis dans un bungalow unifamilial de taille moyenne, avec tout le confort auquel les Québécois sont habitués. Comme je suis sensibilisé un minimum aux questions environnementales, je prends quelques petites mesures quotidiennes afin de réduire mon empreinte écologique. Je fais attention à ma consommation d’eau, j’ai acheté une petite voiture pour limiter ma consommation d’essence et mes émissions de carbone, je tente de limiter ma consommation d’électricité pour faire baisser ma facture d’Hydro : rien d’exceptionnel ni de radical.

Cet été, cependant des phénomènes m’ont alerté sur la gravité et l’urgence de la situation en matière environnementale. Le premier phénomène concerne l’approvisionnement en eau. Comme je vis à la campagne, je possède un puits artésien. En fin juillet, pour la première fois depuis que j’ai acheté ma maison il y a huit ans, j’ai atteint le fond de mon puits. À partir de ce moment, les mesurettes ne sont plus d’actualité : imaginez se laver, laver son linge, laver sa vaisselle, et ce, sans eau courante! La situation n’a duré qu’une semaine et demie… mais sur le plus long terme, quelles seront les conséquences sur notre mode de vie? Quelles seront les conséquences pour nos agriculteurs et agricultrices si les nappes phréatiques se vident?

Le deuxième phénomène que j’ai vécu cet été est un épisode de vent extrêmement violent. Sur ma propriété et celles de mes voisins, des dizaines d’arbres ont été déracinés ou brisés sous la force du vent. La tempête n’a duré que quelques minutes et heureusement aucun blessé n’a été constaté, mais les lignes électriques ont été coupées pendant de nombreuses heures.

Ces deux phénomènes, les canicules et la multiplication des épisodes météorologiques violents, sont liés au réchauffement climatique global, qui est directement lié à l’activité humaine sur terre. Le réchauffement climatique n’est pas une théorie élaborée dans des laboratoires scientifiques : il se vit au quotidien. Les conséquences sont souvent beaucoup plus dramatiques que les deux phénomènes que j’ai vécu cet été. Le 18 juillet dernier, le Journal de Montréal fait état de 89 personnes qui sont «probablement mortes en raison de la chaleur extrême». En 2010, autre année caniculaire au Québec, la chaleur avait fait 106 morts. Imaginez que deux attentats fassent 195 morts au Québec en l’espace de 8 ans, la classe politique aurait remué ciel et terre et les conséquences politiques auraient été majeures. Quand il s’agit du climat, que font les vieux partis au pouvoir? RIEN. Durant la dernière année, quelques milliers de réfugiés politiques ont provoqué une forte crise politique au Québec. Or l’ONU prévoit que les réfugiés climatiques pourraient être entre 250 millions et un milliard en 2050! Que font les vieux partis au pouvoir? RIEN.

Seul Québec solidaire propose des mesures réellement ambitieuses en matière de lutte contre le réchauffement climatique et sur les questions écologiques en général. Seul Québec solidaire en a fait, comme le disait Manon Massé dès le premier jour de la campagne, la plus grande priorité de son programme politique. Québec solidaire propose d’augmenter la taxe sur l’eau pour les entreprises de 7 cents/m3 à 50 cents/m3 pour responsabiliser ces grands consommateurs d’eau. Québec solidaire propose d’augmenter les redevances minières à 5% de la valeur brut du minerai et de protéger 10% des aires marines d’ici 2020, afin de limiter le pillage de nos ressources naturelles. Québec solidaire propose un plan de transition économique ambitieux qui diminuerait les émissions de gaz à effet de serre (responsables du réchauffement climatique) de 48% d’ici 2030 et de 95% d’ici 2050. Et ce n’est pas un vœu pieux : Québec solidaire prévoit des mesures concrètes. Québec solidaire va faire passer la consommation de bio carburant par les usines de 1% à 8%. Québec solidaire propose également de limiter la vente de nouveaux véhicules aux automobiles électriques et hybrides d’ici 2040, et uniquement aux automobiles électriques d’ici 2050, ce qui laisse le temps aux industriels de produire les véhicules et à l’État d’améliorer le réseau de bornes électriques. Face à l’urgence d’agir contre les dérèglements climatiques, seul Québec solidaire propose un programme ambitieux et réaliste.

Renaud Vimond

Victoriaville