Impact négatif de la hausse du salaire minimum sur le programme d’emplois d’été

La hausse du salaire minimum dans certaines provinces a diminué l’effet de l’augmentation du budget du programme d’emplois d’été par les libéraux fédéraux, réduisant le nombre d’heures subventionnées par semaine pour cette année.

Le gouvernement de Justin Trudeau a doublé le budget du populaire programme pour l’amener à 220 millions $ afin de faire passer de 35 000 à 70 000 le nombre d’emplois d’été subventionnés.

Selon des documents récemment publiés, les libéraux ont su dès la fin de l’hiver qu’il faudrait baisser le nombre d’heures subventionnées pour atteindre leur objectif en matière de nombre d’emplois.

Une note d’information datée de la mi-mars et destinée à la ministre du Travail, Patty Hadju, annonce la réduction du nombre d’heures subventionnées par le programme, passant à une moyenne nationale de 30 heures par semaine comparativement à 35 heures en 2017.

Les fonctionnaires soulignent que cette diminution pourrait inquiéter les députés souhaitant faire la promotion du budget bonifié ainsi que les employeurs, surtout ceux qui ont besoin d’aide pour attirer et payer des travailleurs saisonniers.

D’après la note, dont La Presse canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, la réduction pourrait avoir un impact sur les organisations qui ont besoin davantage de semaines pour leurs activités, comme les camps de vacances, et pour attirer suffisamment de candidats.

Les chiffres fournis par le ministère laissent entendre que les fonctionnaires ont atténué un peu l’impact de cette baisse d’heures, mais que ces dernières ont tout de même reculé dans les 10 provinces.

Le nombre d’heures subventionnées n’a pas diminué dans les territoires.

Une porte-parole de la ministre Hadju a déclaré que le gouvernement ne regrettait pas sa décision de doubler le nombre d’emplois, mais qu’il cherchait continuellement à améliorer le programme.

Le programme annuel fournit des subventions pour les salaires, particulièrement pour les organismes à but non lucratif et les petites entreprises comptant moins de 50 employés.

Les demandes de subvention excèdent toujours le montant alloué au programme et cette année ne fait pas exception. Pour 2018, la valeur totale des requêtes a dépassé de 68,9 millions $ celle de l’an dernier, une augmentation que la note d’information attribue à la hausse du salaire minimum, surtout en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.

Selon la note, l’augmentation du salaire minimum au pays a fait grimper les salaires de 13,7 pour cent en moyenne.

Les données finales pour le programme d’emplois d’été de 2018 ne seront pas disponibles avant la fin de l’année.