Éducation : En mode de survie. Uniquement de survie.

Nous avons investi dans l’éducation une énorme quantité de choses, mais toutes ces choses nous ramènent encore et toujours essentiellement un mode de survie, cette fois-ci, élevé à la puissance dix.

Uniquement axé sur le maintient toujours plus agressif du mode de survie, nos écoles, nos systèmes d’éducation ne sont pas axés pour l’épanouissement de l’être humain. Nos systèmes d’éducation sont axés vers la production de rouages humains toujours plus pointus pour assister des machines toujours plus grandes, plus sophistiquées que nous avons nous-mêmes créées. Mais de l’être humain, là, dans cette éducation, c’est le tout à l’égout. De l’être humain, l’humain s’en moque. Son éducation n’a plus rien d’humaniste. Elle est programmée avec précision. N’a de valeur que le rouage ou la dent du rouage qui déterminera sa place derrière la machine, seul objet qui fait la gloire du monde de l’entreprise, de l’industrie, des grosses multinationales. Nous en sommes là. Et c’est grave. Entre le transhumanisme et l’intelligence artificielle ou un robot un jour vous dictera vos droits de citoyen, vous ne serez bon qu’à remplir les carnets de production qu’un engin, fonctionnant inlassablement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, lequel engin vous dictera par ses algorithmes ce que vous devez faire et comment le faire. Vous ne devrez plus réfléchir. On vous demande surtout de ne plus réfléchir. De toute manière, vous n’êtes plus ou pas équipé pour réfléchir. Vous êtes programmés par une machine qui vous dirige et vous indique chaque étape de sa mission : produire plus, toujours plus, plus vite, plus cheap, plus de marchandises et vous êtes là devant-elle, devant cette machine, pour la servir. C’est ce qui arrive présentement, précisément et sûrement, à l’École du meuble et de l’ébénisterie de la municipalité de Victoriaville. Que ce soit sur une CNC ou un programme tel que SolidWork, on vous prépare à devenir des opérateurs de machineries qu’auront programmés des ingénieurs, des designers, des concepteurs de tous genres. Vous êtes les bailleurs de fonds de la demande industrielle. Une main-d’oeuvre prête à être livrée à l’entreprise privée et son économie. Politique politicienne oblige. Mais on doit s’interroger : qu’est-ce au juste, dans l’éducation, un être humain, dites-moi?  Si nous accordons des sommes astronomiques au développement technologique. Nous n’en accordons pas ou peu au développement de l’homme et à ses capacités qu’il possède depuis des millénaires. Ainsi, va se perdre une dextérité manuelle artisanale au profit de la technologie de masse. L’artisan du futur deviendra un homme recherché par une élite ayant les moyens d’échapper à la production de masse. Artisans de tous les métiers, vous serez ou alors ne serez plus. Et il faudra payer très cher pour acquérir une autonomie manuelle qui vous permettra de vous élever au rang unique de maître artisan et d’être reconnu par l’Élite de l’Élite. Dans les faits, quand nous parlons aujourd’hui d’éducation, d’écoles primaires, secondaires, collégiales, nous parlons de sacrifier nos enfants pour une technologie dont nous avons perdu le contrôle. Nous sacrifions nos enfants pour une gigantesque machine que nous avons nous-mêmes construite et qui dépasse notre propre entendement. D’où l’idée que nous sommes en mode de survie.

Pour faire suite à cette vision d’un futur; d’une élite qui se permet à petit prix de réaliser de gros phantasme; annonçons qu’Elon Musk, l’homme d’affaires qui invente votre futur (La Tesla), a envoyé dans la direction de Mars une voiture, la Midnight Cherry Red Tesla Roadster, attachée à une fusée, la spaceX’s first falcon heavy rocket launch. Eh oui, la planète entière peut être fière de son génie local. Une route vient d’être inaugurée. Non, ceci n’est pas un canular. Pendant que des milliers d’enfants se retrouvent sans toit, que des exilés de toutes sortes et migrants de toutes natures fuient leur pays dévasté par les guerres et des économies meurtrières. Que dis-je? Que des milliards d’êtres crèvent littéralement sur cette planète parasitée par les mêmes technophiles qui la détruisent; ce type, dont les idées d’un futur tiennent plus à l’eugénisme taillé dans son transhumanisme personnel, se livre son petit rêve. Un bon gros suçon rouge pour martiens en manque d’adrénaline. Oui on non?

Lannick Dinard

Chesterville