Le ministre Coiteux veut s’«imprégner» des priorités des régions
Les gros chantiers de plusieurs dizaines de millions $ qui s’imposent au réservoir Beaudet et à l’usine d’assainissement ainsi que de nouvelles avenues à tracer en matière de transport collectif à Victoriaville ont figuré au «menu» d’un déjeuner d’une heure et demie presque en tête-à-tête entre le ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux et le maire André Bellavance.
Le ministre était de passage au Centre-du-Québec, s’étant attardé à Drummondville lundi et à Victoriaville mardi matin, au Luxor.
Le ministre et le maire ont apprécié cet échange. Rarement, a confié le maire, a-t-il pu s’entretenir aussi longuement avec le ministre Coiteux qu’il rencontre surtout lors d’assises de l’Union des municipalités du Québec.
En point de presse avec les journalistes à la suite de son déjeuner avec le maire et le directeur général de la Ville de Victoriaville, Martin Lessard, le ministre a expliqué que cette tournée visait à lancer la stratégie gouvernementale pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires.
Par cette stratégie, le gouvernement «inverse sa façon de faire les choses», a dit le ministre, recueillant auprès des régions leurs priorités, pour les faire siennes et travailler «en partenariat» avec les municipalités. Le ministre a spécifié vouloir «s’imprégner de ce que les gens me disent».
Les eaux de Victo
En regard du vieux projet de dragage du réservoir Beaudet, le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire s’engage à examiner sérieusement, éventuellement à les réviser, les programmes gouvernementaux desquels la Ville pourrait tirer de l’aide financière.
Pour ce qui concerne l’usine d’assainissement, M. Coiteux soutient que le gouvernement du Québec est actuellement en discussions avec le gouvernement fédéral, espérant pouvoir offrir un FEPTEU-2, comme l’appelle le maire Bellavance.
Ce Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées avait été fort populaire auprès des municipalités – Victo en a retiré une subvention -, tant et tant que le gouvernement avait dû fermer le robinet, inondé par les demandes. Ce programme cofinancé par Québec et Ottawa offrait des subventions allant jusqu’à payer 80% des factures.
Le ministre s’est également montré sensible aux questions liées au transport collectif, admettant que les gros investissements ne visaient pas tant les grandes villes que les équipements importants, comme des wagons de métro et des autobus et qu’en région, il fallait plus d’argent. Le maire lui a parlé du très populaire service TaxiBus et de l’aide nécessaire pour aller plus loin.
Un projet-pilote à Victo
Parlant de pénurie de main-d’œuvre, le ministre a laissé entendre que son collègue à l’Immigration, David Heurtel, annoncerait que Victoriaville a été choisie pour un projet-pilote visant à mieux intégrer les nouveaux arrivants. «On reconnaît notre expertise en matière d’immigration», a dit le maire Bellavance.
Le projet viserait à ce que les immigrants puissent, plus rapidement, apprendre le français et se dénicher un emploi. Les détails du projet devaient être dévoilés plus tard.
Légalisation du cannabis
En répondant d’emblée que la décision de légaliser le cannabis était celle du gouvernement fédéral, Martin Coiteux, également ministre de la Sécurité publique, a dit qu’il s’attendait à ce que le gouvernement du Québec doive investir plus d’argent – «pas autant que je le souhaiterais!» – en prévention, surtout auprès des jeunes. «Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait plus de consommation. Mais on a déjà un problème de consommation chez les jeunes.»
Il dit que rien n’empêche les organismes communautaires de proposer des projets de prévention et de sensibilisation.
Il a également soutenu que, actuellement, 80 agents évaluateurs ont été formés en techniques d’observation et aptes à effectuer des analyses chez les gens que les policiers patrouilleurs ont interceptés pour leur conduite erratique. Il espère que toutes les régions disposeront de ces policiers spécialement formés.