Aucune présence de sang et de sperme dans le véhicule

L’analyse des prélèvements effectués dans le véhicule Jeep Wrangler noir, appartenant à Jean-Christophe Martin, l’un des trois accusés d’agression sexuelle, n’a révélé aucune présence de sang ni de sperme. C’est notamment ce qu’a fait remarquer la biologiste judiciaire, Karine Gibson, dans son témoignage, lundi après-midi.

Sur l’un des prélèvements, l’experte a relevé un seul contributeur d’ADN  ou un contributeur principal, un profil génétique correspondant à celui de Jean-Christophe Martin.

Un élément qu’admet d’ailleurs son avocat Me Maxime Roy puisqu’il s’agit de son véhicule.

Un autre prélèvement montre, celui-là,  une combinaison de profils génétiques d’au moins trois contributeurs, a souligné la biologiste judiciaire.

L’analyse lui a permis d’exclure les profils génétiques de Pierre-François Blondeau et de Dominic Vézina, deux autres coaccusés dans cette affaire.

La scientifique dit avoir pu relever au moins deux contributeurs principaux, un profil génétique féminin et un autre masculin. Les profils de la plaignante et de Jean-Christophe Martin ne peuvent être exclus, a-t-elle fait savoir. «Non seulement ils ne peuvent être exclus, mais ils s’emboîtent de façon satisfaisante scientifiquement pour expliquer les deux contributeurs principaux», a indiqué Mme Gibson.

En contre-interrogatoire, les avocats des accusés ont fait répéter à la biologiste que le véhicule ne comportait aucune présence de sang ni de sperme.

«Enragée noire»

Tout comme son frère, la copropriétaire de l’Auberge Hélène, Line Caouette, n’a pas apprécié de constater l’état de la chambre 27 à la suite du départ de ses occupants le 25 octobre 2014.

«Une expérience pas très plaisante», a-t-elle répondu au procureur de la poursuite, Me Éric Thériault.

C’est sa sœur qui l’a avisée de la situation vers 12 h 30 ou 12 h 45, a-t-elle dit, ajoutant qu’à son arrivée à l’établissement vers 11 h, le Jeep noir se trouvait toujours sur les lieux.

«Les portes de la chambre avaient été laissées ouvertes, c’était le brouhaha à l’intérieur, a-t-elle relaté. De la bière a été renversée partout, on y retrouvait des bouchons. Les lits étaient défaits. J’ai retrouvé un chapeau de cowboy, une carte d’assurance-maladie sur la table, de même que des bas souillés.»

Mais ce n’était pas tout. «Dans la salle de bain, j’ai retrouvé, sur le bord du bain, une serviette imbibée de sang. Le bord du bain comportait aussi des traces de sang, comme un frottement. De plus, le porte-serviette a été arraché d’un côté, comme si quelqu’un s’y était suspendu. Le lavabo était décollé du mur et la tuyauterie coupée en dessous. J’étais enragée noire», a-t-elle exprimé.

«J’ai appelé mon frère Réjean pour lui annoncer que la chambre était brisée et que les occupants étaient partis comme des sauvages. Il m’a dit de contacter les policiers, ce que j’ai fait une quinzaine de minutes plus tard vers 13 h ou 13 h 15», a-t-elle raconté, tout en précisant avoir entrepris des démarches pour tenter de retracer les occupants.

À une occasion, elle a pu s’entretenir avec un individu qu’elle ne peut identifier. «Je lui ai dit : ramène ton Jeep, je vais lui faire la même chose que vous avez faite avec la chambre», a-t-elle confié, ajoutant que le jeune homme avec qui elle a discuté n’a pas voulu identifier les occupants de la chambre ou il disait ne pas s’en souvenir.

En contre-interrogatoire, la dame a démenti l’affirmation de l’avocat soutenant que le véhicule ait pu quitter tôt, vers 8 h ou 9 h. Selon elle, le véhicule s’y trouvait à son arrivée à l’auberge vers 11 h.

Questionnée en défense, Line Caouette a indiqué ne pas avoir trouvé de bracelet carreauté dans la chambre, ni avoir constaté du sang, à l’exception de la salle de bain.

En six jours de procès, 14 témoins ont été jusqu’ici entendus en poursuite. Ajourné à 14 h 45, le procès reprendra mardi à 9 h 30 avec le témoignage attendu de la plaignante, le tout débutant avec son interrogatoire vidéo d’une durée de deux heures.

Dans cette affaire, les trois accusés font tous face à quatre chefs d’accusation d’agression sexuelle avec lésions sur une adolescente de moins de 16 ans, d’agression sexuelle avec la participation d’une autre personne, de contacts et d’incitation à des contacts sexuels.