Procès Beaudet : l’enquêteur a témoigné

Au procès de Bernard Beaudet, l’ex-chef pompier de Warwick, l’enquêteur au dossier, le sergent Maxime Bouchard de la Sûreté du Québec a livré son témoignage en fin d’avant-midi, mercredi.

Le policier a été saisi du dossier à la mi-février 2014. L’enquêteur a expliqué avoir établi un plan d’enquête, différentes techniques d’enquête, avoir rencontré différents témoins, dont le maire Diego Scalzo à l’origine de la plainte à l’égard de l’accusé.

Le sergent Bouchard a confié que les feuilles de temps détruites ont empêché la vérification de la falsification.

L’enquêteur, par ailleurs, a procédé à l’analyse de la politique de gestion des cadres qui, à l’article, traite des frais de déplacement et qui stipule qu’un cadre, dans l’exercice de ses fonctions, a droit à un dédommagement pour un déplacement.

Il n’y a pas de différence, a-t-on précisé, que le déplacement se fasse à Warwick ou ailleurs.

Le policier a procédé à l’analyse des frais de déplacement de l’ex-directeur Beaudet sur une période de 50 mois entre le 1er décembre 2009 et le 1er janvier 2014. Il y a constaté des demandes de remboursement pour chaque mois. «Je constate qu’il n’y a pas de pièces justificatives,  on ne voit que les déplacements, tandis que pour les congrès ou réunions, par exemple, il y a une ventilation pour l’hébergement, les repas», a-t-il souligné.

Des dépenses pour ces 50 mois qui s’élèvent à 5200 $.

L’enquête policière a permis aussi l’analyse des relevés d’essence de l’ex-directeur du Service de protection contre les incendies de Warwick entre mars 2010 et mars 2014.

Ainsi, 205 transactions ont été recensées, la plupart (196) à la station-service Ultramar de Warwick pour une somme de plus de 15 000 $.

Le policier a appris de la directrice générale Lise Lemieux que seule la carte de crédit en permanence au dépanneur devait servir pour l’essence des véhicules du service de sécurité incendie tandis que l’autre carte, celle en possession de Bernard Beaudet, ne devait servir que si la première carte était défectueuse ou si les pompiers se trouvaient à l’extérieur de leur territoire.

Le policier Bouchard a rappelé que Bernard Beaudet avait été arrêté le 15 avril 2014 en vertu d’un mandat visé, qu’il avait pu recouvrer sa liberté après avoir rencontré les enquêteurs et fourni une déclaration.

L’enquêteur a reconnu que le mois précédent son arrestation, Bernard Beaudet, sachant qu’il faisait l’objet d’une enquête, a manifesté son désir de rencontrer les policiers, ce qu’il a fait.

Les policiers lui ont adressé une mise en garde, l’informant de son droit à l’avocat.

Avant le témoignage de l’enquêteur, quatre autres témoins l’ont précédé, trois employés, deux femmes et un homme, du Gaz Store Ultramar de Warwick, de même qu’un jeune pompier.

Au cours du procès, la poursuite, représentée par Me Isabelle Roy, aura donc fait entendre neuf témoins.

Quant à l’autre partie, on saura, une fois terminé, jeudi, le témoignage de Bernard Beaudet, si Me Mathieu Camirand en défense compte faire entendre d’autres témoins.

Dans cette affaire, l’ex-directeur incendie de Warwick fait face à six chefs d’accusation de vol, fraude, abus de confiance, fabrication et usage de faux documents, des faits qui seraient survenus entre mars 2010 et mars 2014.