Agression armée à Victo : la prison discontinue pour un accusé

Le dernier des trois accusés arrêtés en lien avec une affaire d’agression armée survenue en avril 2015 à Victoriaville a réglé son dossier devant la justice, mercredi. Samuel Gosselin de Notre-Dame-de-Lourdes a reconnu sa culpabilité à une accusation d’introduction par effraction dans un domicile afin d’y commettre un vol.

Après avoir entendu les explications des parties qui se sont entendues sur une suggestion, le juge Jacques Lacoursière de la Cour du Québec l’a entériné en condamnant le jeune homme de 20 ans à 60 jours de prison qu’il purgera de façon discontinue les week-ends à compter du 25 février.

Le magistrat lui a aussi imposé une probation de deux ans avec interdiction de communiquer avec la victime et les complices, de même qu’une interdiction de posséder des armes, à l’exception d’une arbalète.

De plus, Samuel Gosselin devra faire un don de 1800 $, somme répartie équitablement entre le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels et l’organisme Homme alternative.

Une participation secondaire

L’avocat de l’accusé, Me Simon Ricard, en relatant les circonstances des événements survenus le 5 avril 2015 à Victoriaville, a fait valoir une participation secondaire de son client dans cette histoire.

Ce jour-là, Samuel Gosselin a reçu l’appel d’un individu, un mineur à ce moment, pour se faire reconduire chez une autre personne.

À destination, on demande à Samuel Gosselin de se rendre à une adresse sur le boulevard Jutras Ouest à Victoriaville.

«Les deux autres individus ont débarqué, mis leur capuchon sur leur tête, pour aller vers le domicile. Mon client les a accompagnés. À l’intérieur, le résident a été agressé physiquement, a été coupé au visage. Un bâton de baseball aurait été utilisé», a indiqué Me Ricard, rappelant que Samuel Gosselin, dans sa déclaration, a affirmé qu’il ne savait pas ce qui allait se passer.

«Mon client reconnaît être entré, mais quand il a vu que cela tournait au vinaigre, il s’est retiré. Il n’a pas porté de coups», a confié l’avocat.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Cynthia Cardinal, confirme aussi que l’accusé est demeuré en retrait, qu’il a quitté avant les autres.

En présentant la suggestion commune, Me Ricard a expliqué qu’au moment des faits, son client avait des mauvaises fréquentations en plus de ses problèmes de consommation de drogues et d’alcool. «Mais aujourd’hui, il affiche une stabilité. Il a mis fin à ses fréquentations douteuses. Il a fréquenté Domrémy pour sa consommation et consulté une psychologue. Il travaille et envisage aussi un retour à l’école e août en dessin industriel. Pour lui, c’est un premier passage à la Cour et c’est le moins criminalisé des trois complices», a précisé le procureur rappelant l’adulte impliqué dans le dossier, Michael Acosta Bravo, avait écopé de plus de 30 mois de pénitencier, tandis que le mineur, lui, a été condamné à une garde fermée de 12 mois.

Le juge Lacoursière a donc accepté la proposition des parties tout en rappelant que l’introduction par effraction constituait une infraction extrêmement sérieuse passible de la prison à vie. «Même si vous n’avez pas participé aux gestes violents, vous les avez quand même accompagnés. Vous n’auriez pas dû. C’est un très mauvais choix que vous avez fait ce jour-là», lui a fait savoir le magistrat tout en signalant que sa réhabilitation semblait bien engagée.

«La peine aurait pu être plus sévère, mais la suggestion m’apparaît raisonnable», a conclu le juge qui a aussi imposé un don de 200 $ au jeune homme pour une possession d’un peu plus de 4 g de cannabis en mars 2015.