La clé du succès des microbrasseries se trouve dans la diversification
Les brasseries canadiennes indépendantes savent qu’elles ne peuvent pas rivaliser avec les économies d’échelle et la puissante mise en marché des conglomérats internationaux. Elles concentrent plutôt leurs efforts à séduire les consommateurs en étanchant l’insatiable soif de nouveauté et d’innovation des passionnés de bières artisanales.
C’est là-dessus que mise le nouveau PDG de la brasserie Big Rock de Calgary, Wayne Arsenault. L’entreprise en activité depuis 27 ans utilise une approche de terrain, selon son président, en cherchant à attirer les consommateurs et à les familiariser avec ses produits «une saveur à la fois».
Wayne Arsenault soutient que Big Rock doit exploiter l’authenticité de ses produits. Il compare la situation des microbrasseries à un combat de David contre Goliath. Dans le passé, M. Arsenault a occupé des postes de gestion chez Moosehead et Molson Coors.
Selon lui, les microbrasseries tout est une question d’innovation et d’offrir d’excellentes bières sur le marché.
Wayne Arsenault reconnaît que les brasseries canadiennes comme Big Rock ne pourront jamais rivaliser avec le rayonnement et les faibles prix de vente des multinationales Molson Coors et Anheuser-Busch InBev SA/NV – qui devraient accaparer 60 pour cent du marché canadien de la bière qui s’élève à 5,6 milliards $ de revenus, selon les données de la firme IBISWorld.
Alors que l’industrie des microbrasseries au Canada a bénéficié d’une croissance de la popularité des bières artisanales depuis cinq ans — le nombre de microbrasseries est passé de 310 en 2010 à 775 en 2016 — l’un des plus importants facteurs de réussite pour ces entreprises réside dans ce que la firme IBISWorld appelle les «économies de diversification.»
Dans son plus récent rapport sur l’industrie de la bière au Canada, la firme explique que les brasseurs qui produisent une grande variété de bières profitent d’un avantage marketing en pouvant attirer un plus large éventail de consommateurs aux goûts différents. Ce que ne peuvent accomplir les grands producteurs.
La diversification a aidé Big Rock à poursuivre sa croissance cette année, d’après M. Arsenault. Au dernier trimestre, la compagnie a déclaré que son volume de vente a augmenté de neuf pour cent par rapport à l’an dernier et que ses revenus nets ont connu une hausse de 11 pour cent, pour atteindre 13,5 millions $.
Même la brasserie Moosehead, le plus grand producteur de bière sous propriété canadienne, avec 3,8 pour cent des parts de marché, comprend l’importance de répondre aux attentes de plus en plus élevées des consommateurs.
Son président, Andrew Oland, souligne que la brasserie familiale en activité depuis 150 ans déploie un large portfolio de marques sous la bannière Moosehead tout comme sous son étiquette artisanale Hop City Brewing Co. créée en 2009.
Pour Steve Beauchesne de la microbrasserie Beau’s All Natural Brewing, en Ontario, maintenir l’esprit d’innovation est si important que son père a commencé à offrir des parts d’entreprise aux 150 employés dans le cadre d’une stratégie pour s’assurer qu’elle demeure canadienne et indépendante.