Victo aime la Mijoteuse de Colomiers
Ayant déjà tissé des liens avec la commune française de Colomiers, la Ville de Victoriaville vient de signer avec elle un «accord» de coopération. Cet accord d’une durée de deux ans devrait favoriser un plus grand rapprochement entre les deux communautés et, incidemment, la réalisation de projets concrets.
La signature de l’accord a eu lieu jeudi après-midi par le maire de Victoriaville, André Bellavance et l’adjointe au maire de Colomiers déléguée aux solidarités, aux seniors et aux citoyens en situation de handicap, Thérèse Moizan.
Mme Moizan représentait madame le maire Karine Traval-Michelet qui n’a pu se joindre à la délégation des onze personnes (huit de la commune et trois entrepreneurs) ayant séjourné à Victoriaville du 3 au 6 octobre. Par le truchement de la vidéo, Mme Traval-Michelet a toutefois pu adresser son message à la communauté victoriavilloise.
Victoriaville et Colomiers ont beaucoup en commun, a expliqué le maire André Bellavance, comme ce souci pour le développement durable et l’économie sociale. Elles aussi adopté le même style de gestion municipale.
L’accord qui vient de se signer ajoutera de la «chair autour de l’os», a souligné le maire André Bellavance, rappelant que les deux villes se «fréquentent» depuis deux ans. Une première délégation columérine avait séjourné à Victoriaville et le maire s’était aussi rendu à Colomiers quelques semaines après son élection. Des échanges étudiants ont également lieu depuis deux ans l’été.
Une Mijoteuse à Victo?
Le maire Bellavance souhaite que l’accord de coopération permette d’autres jumelages, alors que Mme Moizan a dit qu’il ouvrait le champ du possible.
Il semble que le mouvement Hop la ville et que la plateforme de consultation publique (monidee.ca) de Victoriaville séduisent Colomiers.
De son côté, la Ville de Victoriaville lorgne avec intérêt La Mijoteuse de Colomiers, une sorte d’incubateur pour les entrepreneurs, porteurs de projets ou associations ayant besoin de locaux et d’accompagnement afin de concrétiser leurs projets, peu importe leur domaine, industriel ou social.
Et si les deux communautés se préoccupent de la participation citoyenne, à Colomiers, on a créé des comités de quartiers et institué un conseil municipal jeunesse, des idées que Victoriaville pourrait importer.
Les deux villes se ressemblent, mais diffèrent aussi sous plusieurs aspects. Il faut savoir que Colomiers compte près de 40 000 habitants et que son administration municipale fait travailler 1200 personnes (comparativement à 400 au plus fort de l’année à Victoriaville). L’administration municipale de Colomiers détient une plus vaste juridiction, 120 corps de métiers étant représentés. La Municipalité a la responsabilité de la restauration, même d’affaires scolaires.
Étonnamment, selon le directeur général de la Ville de Victoriaville, il lui fallait traverser l’océan pour réaliser qu’à Colomiers aussi, on avait adopté les mêmes pratiques de gestion municipale, de codéveloppement. «Où les cadres accompagnent les employés pour le développement de leurs compétences.»
«Morosité» à Colomiers, «gaieté» à Victo
Et justement parce que, sous certains pans, les deux villes ne se ressemblent pas, l’accord pourrait être bénéfique pour l’une et l’autre.
C’est Bruno Terrinha du Club d’entreprises de l’Ouest toulousain (l’équivalent d’une Chambre de commerce) qui a dit que le presque plein-emploi à Victoriaville créait une ambiance de «gaieté».
«Un baume au cœur des entrepreneurs», s’est-il exclamé, évoquant la «morosité» qui règne à Colomiers en ce domaine.
La visite du CFER, de l’École du meuble ont donné des idées à l’entrepreneur français qui esquisse le projet de création d’entreprises de récupération ainsi que des ateliers ou des stages pour des étudiants columérins en quête d’une première expérience de travail.
Et de son côté, le maire Bellavance dit que des entreprises de Victoriaville, en manque de main-d’œuvre, pourraient s’attirer des employés columérins.