Une autre sortie pour les argiles d’Emmanuelle Lessard
L’artiste céramiste sculpteure Emmanuelle Lessard a ressorti, littéralement, ses sculptures. Celles-ci sont en effet installées à l’extérieur de la Maison Fleury dans le cadre de son exposition intitulée «Présences éphémères».
Jusqu’au 31 octobre, elle propose ses personnages à l’extérieur, laissant la température faire son œuvre et ajouter sa touche à ses personnages d’argile. Parce qu’Emmanuelle est désormais reconnue pour cette façon de laisser la nature mettre son grain de sel sur ses personnages de terre crue. Elle capture le tout en photographies qui elles, sont bien à l’abri dans la Maison Fleury et documentent son cheminement depuis quelques années.
En effet, en 2011, dans le cadre du 150e de Victoriaville, elle avait déposé ses personnages dans la rue de la Gare. Victimes de vandalisme et du temps qui passe, les œuvres avaient toutefois touché plusieurs passants. Il y a même quelqu’un qui avait déposé des fleurs près d’une sculpture abîmée…
Ensuite, en 2014, les personnages de terre ont fait la tournée des gares du Centre-du-Québec, toujours exposées aux intempéries. De nouvelles sculptures se sont ajoutées et d’autres ont été réparées. Par exemple, Emmanuelle a créé une nouvelle liseuse, inspirée de sa mère qui a toujours le nez dans un livre. Derrière elle, une petite fille curieuse cherche à voir ce que contient ce livre qui semble si précieux. Elles sont entourées, dans cet environnement agréable du Musée Laurier, des voyageurs, du fumeur de pipe et de la dame au manteau. Des présences éphémères en ces lieux historiques.
«C’est moi qui fais la sculpture, mais c’est la nature qui la termine», explique l’artiste. Et si le temps s’occupe de modifier ses œuvres, elle prend bien soin de documenter le tout avec des photographies, tous les jours lorsque c’est possible.
Emmanuelle a appris à laisser-aller son travail et apprécie ce qu’il devient avec le temps. «C’est une réflexion sur notre propre histoire. Avec la liseuse (hommage à ma mère), on voit que c’est dans les livres qu’on apprend l’histoire. Et j’ai ajouté la fillette dernière qui observe et apprend. Ainsi l’histoire est transmise aux générations futures», souligne-t-elle.
Avec cette exposition, elle souhaite également susciter une réflexion sur la perpétuelle transformation des gens ainsi que des choses et ses sculptures en sont un excellent exemple.
Des œuvres cuites
Si les œuvres éphémères actuellement exposées à Victoriaville ne sont pas cuites, Emmanuelle en préparera d’autres qu’elle prendra soin de cuire puisqu’il s’agira des trophées qui seront remis lors du prochain GalArt qui se tient cette année dans la MRC de L’Érable. Étant résidente de Plessisville, c’est elle qui a été choisie pour créer les prix qui seront remis aux gagnants de ce prochain rendez-vous qui met en lumière tout le talent artistique de la région du Centre-du-Québec.
Emmanuelle expose aussi au Carrefour de l’Érable de Plessisville avec Anne Renard et Monyc Émond.