Prêt à payer pour éviter la prison

Un récidiviste de l’alcool au volant, Majella Thibodeau de Victoriaville, n’a pas évité la prison même s’il était prêt à payer des milliers de dollars pour ne pas se retrouver derrière les barreaux.

«J’étais prêt à payer 3000 $, même 5000 $ pour éviter que mes petits-enfants sachent que papy s’en va en prison, mais la procureure (de la poursuite) n’a pas voulu», a indiqué l’accusé au juge David Bouchard.

À la suite d’une suggestion commune, Majella Thibodeau a été condamné à une peine ferme de 30 jours de détention. Le quinquagénaire a reconnu sa culpabilité à une accusation de garde et contrôle d’un véhicule alors que ses capacités étaient affaiblies par l’alcool. Il a aussi admis avoir résisté à deux policiers.

Les faits qui lui sont reprochés sont survenus le 11 juillet 2015 à Victoriaville.

Ce jour-là, vers 23 h, des policiers ont remarqué le véhicule de l’accusé garé au restaurant McDonald’s. Plus tard, les policiers ont aperçu, de nouveau, le véhicule, décidant alors d’effectuer une vérification. Ils ont alors constaté chez l’individu des symptômes de conduite avec les capacités affaiblies.

«Au poste de police, mon client n’était pas dans un état normal, il était dépressif, a relaté son avocat Me Jean-Philippe Anctil. Il s’est raidi quand les policiers ont voulu le menotter. Les agents ont dû le mettre au sol pour lui passer les menottes.»

Quelques poussées, somme toute légères, selon Me Anctil, sont survenues lors de l’altercation.

L’accusé, en s’adressant au magistrat, a pointé du doigt le système judiciaire. «Je ne consomme plus depuis mon arrestation. J’ai suivi une thérapie, a-t-il exprimé. Mais pour la justice, il semble que la drogue soit moins grave que l’alcool.»

Le juge Bouchard, toutefois, a rapidement rétorqué que l’alcool faisait beaucoup de ravages, malgré toutes les campagnes de sensibilisation mises de l’avant. «C’est pour cela, pour dénoncer, qu’on impose des peines d’emprisonnement. Même si la poursuite n’a pas déposé d’avis de récidive, vous êtes un récidiviste. Dans ce genre de cas, ce sont généralement des peines de prison», lui a signifié le juge tout en rappelant le danger qu’il avait représenté le soir de l’infraction en raison de son état d’intoxication.

Le Victoriavillois possède un antécédent en semblable matière remontant à l’année 2010.

En imposant la peine suggérée, le président du Tribunal a fait valoir qu’elle n’était pas contraire à l’intérêt public.

Le quinquagénaire a aussi écopé d’une amende de 60 $ pour le chef d’accusation d’entrave au travail des policiers.