Il se glisse dans le lit d’une fillette

Un ex-résident de Saint-Christophe-d’Arthabaska, Maxime Millette-Boudreau, qui habite maintenant à Montréal, a plaidé coupable, vendredi, de s’être trouvé illégalement dans une maison d’habitation et de s’être livré à des attouchements sexuels sur une fillette de 10 ans. Il passera les prochains mois derrière les barreaux.

Les faits reprochés au jeune homme de 19 ans se sont produits, à une seule occasion, en avril 2015.

La représentante du ministère public, Me Ann Marie Prince, a exposé les faits au juge Bruno Langelier de la Cour du Québec, rappelant que le jeune homme, qui venait à peine d’avoir 18 ans, s’est rendu chez son ex-amie de cœur. Il y est entré pour ensuite se glisser dans le lit d’une fillette pour ensuite procéder à des attouchements aux seins, au ventre et à la vulve en plus de tenter de l’embrasser.

L’avocat de l’accusé, Me Jean-Riel Naud, a expliqué les circonstances, faisant valoir que ce soir-là, son client avait fait la fête. «Il avait consommé alcool et stupéfiants. Il est allé chez son ex-copine qui n’y était pas. Il s’est couché dans le lit de la fillette et il a effectué des attouchements par-dessus les vêtements», a relaté Me Naud, précisant que le jeune homme a cessé ses gestes dès que la fillette le lui a demandé. «Il n’avait pas l’intention d’aller plus loin, a ajouté l’avocat. Il a livré une déclaration incriminante aux policiers. Et il a exprimé des regrets.»

La poursuite a fait entendre la mère de la victime qui souhaitait s’adresser au Tribunal. La maman s’est d’abord exprimée au nom de son enfant. «Cette nuit-là, a-t-elle dit, tu t’es permis de prendre une partie de mon innocence. Te souviens-tu de m’avoir dit ferme-la, ne dis rien et embrasse-moi. Aujourd’hui, je ne te souhaite rien, car tu n’es plus rien pour moi. J’ai réussi à passer à travers cette épreuve comme une battante avec une famille formidable.»

Avec émotion, la mère a dit souhaiter que le jeune homme puisse réaliser «tout le mal, la haine, la colère, le dégoût, la rancœur et le mépris que tu as causés cette longue nuit-là et te pardonner».

Une suggestion commune

En présentant une suggestion commune au président du Tribunal, Me Naud a fait valoir que Maxime Millette-Boudreau n’avait aucun antécédent judiciaire, que ses gestes n’étaient aucune planifiés. «Il se trouvait dans un état d’intoxication. C’est un événement particulier, un concours de circonstances, mais il est prêt à faire face à la justice», a-t-il plaidé.

Du côté de la poursuite, Me Ann Marie Prince, tout en reconnaissant la délicate tâche de déterminer une peine, a souligné que les tribunaux se montraient sévères pour les infractions commises à l’endroit des enfants.

Les parties ont donc proposé une peine d’incarcération ferme de neuf mois assortie d’une probation de trois ans, suggestion que le juge Langelier a entérinée. «Certains pourraient dire qu’il mériterait une plus forte peine, mais ce n’est pas ce qu’enseignent les tribunaux supérieurs, a-t-il signalé. Le Tribunal n’a pas de raison de s’écarter de cette suggestion.»

«Je sais que vous n’êtes pas un individu dangereux, un véritable agresseur sexuel. Mais l’infraction commise est objectivement grave. Vous avez certainement eu l’occasion de réfléchir depuis à la situation», a dit le juge au jeune homme.

La probation de trois ans comprend des conditions, dont celle de ne pas se rendre à l’adresse de la victime et de sa famille, ni communiquer avec eux.

Enfin, le nom du jeune homme figurera au registre des délinquants sexuels pour une période de 10 ans.