Six ans de prison pour avoir fauché deux vies

JUSTICE. Le juge Bruno Langelier, de la Cour du Québec, a entériné la suggestion commune des deux parties. Vendredi après-midi, au palais de justice de Victoriaville, il a imposé une peine d’emprisonnement de six ans à Jonathan Langlois-Quirion pour avoir causé la mort de Nicolas Verville et d’Antoine Guillemette-Hamel le soir du 17 septembre 2015, sur la route 116, à Warwick.

À sa peine, il a retranché 14 mois et 18 jours de détention préventive. Le Tingwickois de 25 ans avait reconnu sa culpabilité en juin dernier. Il avait également renoncé à son enquête sur remise en liberté.

Outre cette accusation de conduite dangereuse causant la mort, il avait reconnu sa culpabilité de conduite causant des lésions à son passager, Gabriel Carrier, qui était présent lors du prononcé de la peine. Des membres de la famille de l’une des deux victimes, Nicolas Verville, ainsi que des proches de l’accusé étaient aussi dans la salle d’audience.

Le tragique accident est survenu le 17 septembre dernier, vers 10 h 10. À bord de sa camionnette, un Ford F-150, il a entrepris un dépassement téméraire dans une zone interdite. Au sommet d’une côte, après avoir tenté de dépasser quatre véhicules consécutivement, il a percuté la petite Volkswagen Golf venant en sens inverse. Les deux victimes de 18 ans étaient à bord de cette voiture. L’enquête n’a pas permis d’établir la vitesse précise de la camionnette au moment du drame, mais on l’estime à plus de 130 km/h. On y a retrouvé des canettes de bière et du cannabis. Des traces de marijuana ont été décelées dans un échantillon sanguin de l’accusé, mais on n’a pu faire un lien entre cet élément et la cause de l’accident. Le juge a également imposé une interdiction de conduire pendant trois ans.

Jonathan Langlois-Quirion a profité de sa présence devant la Cour pour cette affaire pour régler tous ses comptes avec la justice, plaidant coupable à plusieurs infractions ayant eu lieu dans la région de Thetford Mines, notamment en matière d’introduction par effraction, de vol, de supposition de personne, d’usage de faux chèques et de fausse pièce d’identité ainsi que de nombreux bris d’engagement et de probation.

À sa peine, on a ajouté 32 mois, notamment pour la suramende de nombreux constats d’infraction retrouvés dans le véhicule après le funeste accident. Le conducteur avait en effet un lourd dossier auprès de la Société d’assurance automobile du Québec, particulièrement en matière de vitesse au volant.

Après le prononcé de la peine, qui a duré près d’une heure et où l’accusé est demeuré de glace, celui-ci a pris le chemin de sa cellule.

Le juge, parmi les facteurs atténuants, a considéré le plaidoyer de culpabilité quasi immédiat, le fait que l’accusé a assumé l’entière responsabilité de ses actes, ainsi que les regrets témoignés.

Parmi les facteurs aggravants, le juge Langelier a souligné le jeune âge des deux victimes, du dossier de conduite peu reluisant de l’accusé ainsi que des nombreux manquements à ses conditions de remise en liberté.