Michel Mallette déclaré non coupable

JUSTICE. Le jury a parlé peu avant 10 h 30, vendredi. La jurée numéro 6, agissant comme présidente du jury, s’est levée pour prononcer un verdict unanime. Deux mots, non coupable, a-t-elle dit, à la suite de la lecture, par la greffière des deux chefs d’accusation. Michel Mallette, 48 ans, est donc trouvé non coupable du vol qualifié commis le 5 octobre 2006 à la caisse populaire de Sainte-Élizabeth-de-Warwick et non coupable de port de déguisement dans un dessein criminel.

Ce verdict du jury, formé de six femmes et de cinq hommes, survient après moins d’une journée de délibérations que les jurés avaient entreprises en après-midi, jeudi.

Ce verdict, l’avocat de Michel Mallette, Me Guy Boisvert l’a accueilli, comme son client, avec grand soulagement. Mais c’est une conclusion à laquelle il croyait dès le départ. «Depuis le début de ce dossier, la preuve d’identification était défaillante, je pense. On ne pouvait pas conclure que c’est M. Mallette qui avait commis cette infraction-là. C’est ce que je prétends depuis le début, et je suis content de voir que le jury ait vu la même chose que moi», a-t-il commenté, à la sortie de la salle d’audience.

«Au visionnement des bandes vidéo et même avec les photos, a-t-il poursuivi, il était impossible de reconnaître l’individu.»

Par ailleurs, Me Boisvert fait remarquer que d’autres individus auraient dû faire l’objet d’une enquête policière. «La preuve établie au procès, sur laquelle s’est basée le jury, démontre qu’il y a d’autres individus, selon moi, qui auraient dû être enquêtés, et dont on ne sait pas ce qu’il est arrivé», a-t-il précisé.

Du côté du ministère public, on dit respecter la décision rendue par le jury. «Nous respectons la décision du jury. C’était les mieux placés pour rendre un verdict. Ils avaient en main toute la preuve dont on disposait pour rendre un verdict, et c’est ce qu’ils ont fait», a souligné la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince.

Difficile, a-t-elle noté, de savoir ce qui a pu faire pencher la balance. «En raison du caractère secret des délibérations, il est difficile de savoir comment ils ont analysé la preuve. Tout ce qui sous-tend leur analyse ou leur raisonnement, c’est très difficile de se prononcer là-dessus», a confié Me Prince.

La représentante de la poursuite, par ailleurs, ne peut dire pour le moment s’il y a possibilité d’appel sur des questions de droit. «Ce sera à voir, on verra le tout à tête reposée», a-t-elle conclu.

À la suite du verdict, la juge Manon Lavoie de la Cour supérieure du Québec a tenu à remercier les jurés. «Vous avez accompli votre travail avec sérieux et dévouement, a-t-elle signalé. M. Mallette a eu la chance d’être jugé par 11 de ses pairs qui ont fait leur devoir au meilleur de leurs connaissances pour rendre justice. Et justice a été rendue.»

La présidente du Tribunal a aussi salué le travail des procureurs de la poursuite et de la défense. «Merci, et félicitations, a-t-elle dit. Vous avez effectué votre travail de manière exemplaire.»

Le procès, rappelons-le, a pris véritablement son envol, lundi après-midi, après la sélection du jury.

Le ministère public a exposé sa preuve en faisant entendre six témoins, tandis que la défense, pour sa part, a préféré ne pas présenter de preuve.

Les deux parties ont fait valoir leurs arguments au cours de leurs plaidoiries, jeudi matin, avant les directives de la juge et le début des délibérations.