Procès Mallette : un témoin identifie l’accusé

JUSTICE. Un témoin de la poursuite, Roxanne Laflamme, affirme, dans son témoignage, avoir identifié Michel Mallette, accusé de vol qualifié et de port de déguisement relativement aux événements survenus le 5 octobre 2006 à la caisse populaire de Sainte-Élizabeth-de-Warwick.

Dans le cadre de ses fonctions, la jeune femme affirme avoir rencontré Michel Mallette à six occasions en 2010 et 2011. Des rencontres, évalue-t-elle, qui duraient de 30 minutes à une heure.

Interrogée par la procureure de la poursuite Me Ann Marie Prince, elle a raconté avoir identifié Michel Mallette lorsqu’on lui a exhibé des photos pour identifier un suspect.

«Quelle a été votre réaction?», a questionné Me Prince. Sa réaction a été immédiate. «Les photos étaient très claires. À mon avis, il s’agissait de lui», a-t-elle répondu.

Le ministère public lui a fait visionner la bande vidéo dans laquelle on aperçoit le suspect entrer et sortir de la caisse populaire. «Qui est-il?», a interrogé Me Prince. «C’est Michel Mallette. Je reconnais son profil, sa démarche, sa silhouette et sa façon de marcher. La vidéo est plus claire que les photos qui m’ont été présentées. Les photos tirées de la vidéo confirment que c’est lui», a soutenu Roxanne Laflamme, catégorique.

Contre-interrogé par l’avocat de la défense Me Guy Boisvert, la jeune femme a confirmé que sa première rencontre avec Michel Mallette remontait à 2010 et qu’elle n’avait donc aucune connaissance de son aspect physique en 2006.

Des rencontres comme elle a eues avec M. Mallette dans le cadre de son travail, le témoin a affirmé en avoir eu de nombreuses autres, plus d’une centaine, a-t-elle souligné en réponse à la question de l’avocat.

Roxanne Laflamme a fait savoir qu’elle avait reçu, vers le mois de novembre 2012, un appel de la Sûreté du Québec concernant le présent dossier.

Elle a confié avoir été informée, d’un appel de la sergente France Desbiens, que le but d’une rencontre éventuelle concernait Michel Mallette, une contradiction par rapport aux propos de la policière tenus plus tôt en journée.

La rencontre a eu lieu le 28 novembre. Roxanne Laflamme s’y est préparée, a-t-elle noté, en replongeant rapidement dans le dossier de M. Mallette

«À ce moment, j’étais prête à rencontrer Mme Desbiens, prête à regarder les photos et à identifier ou non l’individu», a-t-elle confié.

Lors de cette rencontre, on ne lui a pas montré les bandes vidéo.

Un inconnu

Avant le témoignage de Mme Laflamme, un nouveau témoin s’était annoncé, Christian Martel.

Cet homme s’était manifesté aux policiers à la suite du vol à la caisse populaire parce qu’un inconnu s’était présenté sur sa terre, peu de temps après les événements. «J’ai vu une auto, puis un individu venir à ma rencontre. Il voulait s’informer de la chasse à la perdrix. C’était un inconnu. Il pouvait peut-être correspondre au suspect du vol. J’ai contacté les policiers en me disant que ça pouvait peut-être éclairer l’enquête», a-t-il indiqué.

Le ministère public lui a fait voir les images vidéo du suspect à la caisse populaire. «Aujourd’hui, je ne suis pas en mesure de dire que c’est bien lui qui est venu chez moi», a-t-il confié.

À l’époque des événements, jamais les policiers ne lui ont montré la vidéo. Jamais non plus les policiers n’ont sollicité son aide pour une identification de photos, a-t-il répondu aux questions de Me Boisvert en contre-interrogatoire.

Ces deux derniers témoins, mardi, ont permis de clore la preuve de la poursuite dans cette affaire.

Le procès reprendra mercredi matin avec la preuve que présentera Me Boisvert en défense.

Ce dernier a fait savoir qu’il devrait terminer sa preuve au cours de la journée.

Viendront ensuite les plaidoiries de chacune des parties, les directives finales de la juge Manon Lavoie aux 11 jurés, puis les délibérations du jury.