Opération Murin : un an de prison pour un accusé

JUSTICE. Francis Gignac, l’un des acteurs de l’opération Murin, doit purger une peine de 12 mois d’emprisonnement. Entérinant une suggestion commune des parties, le juge Jacques Lacoursière de la Cour du Québec l’a condamné à 15 mois de prison, peine à laquelle il retranche trois mois de détention provisoire.

«M. Gignac n’est pas le plus haut dans l’échelle de l’organisation, mais il était un homme à tout faire. Il allait aider pour la production», a souligné la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince. Elle estime que la suggestion proposée lui apparaît raisonnable en tenant compte de son implication, de son plaidoyer de culpabilité et de la thérapie de six mois qu’il a complétée.

Ce qu’a confirmé aussi l’avocate de l’accusé, Me Mylène Lavigne. «Il a un certain passé criminel, mais il a terminé avec succès sa thérapie. C’est la première fois qu’il se reprend en main. Depuis 2014, il a respecté l’ensemble des conditions qui lui ont été imposées. Mon client a changé de milieu, il a changé de réseau social et il a repris contact avec son jeune fils», a fait valoir Me Lavigne.

Une peine clémente

Avant l’imposition de la peine, le magistrat a invité l’accusé à s’exprimer. «C’est difficile, a confié Francis Gignac. Avec tous les efforts que j’ai faits, je pensais bien éviter l’incarcération. Je trouve que 12 mois, c’est un peu trop compte tenu des efforts, mais je reconnais que j’ai participé.»

À cela, le juge Jacques Lacoursière a souligné qu’il s’agit d’une peine plutôt clémente, bien que raisonnable. «Si on regarde vos antécédents, ce n’est vraiment pas la peine la plus sévère considérant qu’il s’agit d’une assez bonne organisation de production de stupéfiants. C’est un fléau social, a précisé le président du Tribunal, et la Cour d’appel nous rappelle que les peines doivent être sévères pour décourager les gens de se lancer dans cette entreprise et leur rappeler qu’ils s’exposent à des peines sévères.»

Le juge a invité l’accusé à profiter de son séjour en prison comme d’un temps de réflexion pour éviter de revenir devant les tribunaux. «Vous êtes à la croisée des chemins. Mais il y a une bonne lueur d’espoir», a-t-il souligné devant les efforts de l’individu. «C’est tout à votre honneur», a-t-il ajouté.

En plus de 12 mois de détention qu’il doit purger, Francis Gignac sera soumis à une période de probation de trois ans. La Cour lui interdit également de posséder des armes pour une période de 10 ans.

L’opération Murin

L’opération Murin du mois d’avril 2014, peu de temps après le projet Macramé, avait mobilisé près de 70 policiers de l’Équipe d’enquêtes régionales de Drummondville, à la tête du dossier, des policiers de la Division des enquêtes régionales de l’Estrie, de l’Unité d’urgence de Québec et des postes de la SQ des MRC d’Arthabaska, de L’Érable, de Drummond, de Nicolet-Yamaska et de Bécancour.

Au départ, la SQ visait 8 individus, mais une dizaine de personnes ont finalement été mises en état d’arrestation.

Les policiers ont effectué plusieurs perquisitions à Victoriaville, Sainte-Anne-du-Sault, Saint-Valère, Sainte-Clotilde-de-Horton et Notre-Dame-de-Lourdes.

Le travail policier a mené notamment à la saisie de comprimés de méthamphétamine, de haschisch, de plus de 600 plants de cannabis et d’une centaine de livres de cocottes de cannabis.

Jason Mercier, la tête dirigeante de l’organisation, a été condamné, en décembre 2014, à purger tout près de quatre ans de pénitencier (47 mois et 15 jours).

Dans cette affaire, d’autres accusés reviendront en Cour vers la fin juin pour la suite des procédures.