Macramé : la plus petite peine imposée

JUSTICE. Au palais de justice de Victoriaville, jeudi après-midi, un jeune Victoriavillois qui aura bientôt 22 ans, Jason Labbé, figurant parmi la quarantaine d’individus arrêtés dans le cadre du projet Macramé, a été condamné à cinq mois de prison. Le juge Bruno Langelier a entériné ainsi la suggestion proposée par l’avocat de l’accusé, Me Denis Lavigne, et la représentante du ministère public, Me Mélanie Dufour.

«Il faisait partie de la cellule de Brandon Dubé, mais Antoine Gagnon en était le vendeur principal. M. Labbé a effectué deux trafics de stupéfiants avec un agent d’infiltration», a rappelé Me Dufour.

De plus, son véhicule a été saisi et confisqué définitivement à titre de bien infractionnel. «Il a servi à conduire des gens à des lieux de transactions», a précisé la procureure de la poursuite.

«Notre suggestion, a-t-elle dit au juge, est la plus petite peine à ce jour dans Macramé. Elle tient compte du degré de participation de l’accusé et du rapport présentenciel plutôt favorable et des démarches entreprises par M. Labbé lui-même.»

Avant les explications de Me Dufour, l’avocat de Jason Labbé, Me Denis Lavigne, a rappelé que son client ne possédait aucun antécédent judiciaire jusqu’ici, expliquant qu’il avait entamé sa consommation à la suite d’un accident. «C’est une délinquance situationnelle, a-t-il noté. Mon client a une lettre de son employeur indiquant qu’il s’est conformé à toutes les exigences de l’entreprise. Il travaille depuis deux ans. Il ne perdra pas son emploi. Ses valeurs sociales ont toujours été maintenues.»

Jason Labbé bénéficie d’un rapport présentenciel positif. «Le pronostic est favorable. Il ne présente pas une personnalité délinquante. Les infractions remontent à deux ans. Il était très jeune. Depuis, il s’est repris en main, il s’est réhabilité», a soutenu Me Lavigne ajoutant que son client souhaitait réparer ses erreurs et purger sa peine. «Il veut mettre tout ça derrière lui», a-t-il confié.

Avant d’imposer la peine, le magistrat l’a invité à s’exprimer s’il le désirait. «C’est une erreur de jeunesse à ne pas recommencer», a dit le jeune homme.

«C’est malheureux. Il n’est pas facile d’imposer une peine à des jeunes comme vous», a commenté le juge Langelier, notant que certains jeunes se laissaient tenter par l’important rythme de vie que mènent les dirigeants des organisations criminelles.

«Heureusement pour vous, a repris le juge, vous avez une bonne éducation, vous avez des valeurs et vous êtes un honnête travailleur. Vous avez tous les moyens pour vous reprendre en main. Je trouve très bien que votre employeur puisse vous reprendre. Vous allez vous réintégrer, bonne chance!»

Devant le portrait favorable du jeune homme, le président du Tribunal ne lui a imposé aucune période de probation. Toutefois, en vertu de la loi, une interdiction de possession d’armes pour 10 ans a été prononcée.