Quatre mois de détention pour un vol qualifié

JUSTICE. Un Victoriavillois de 21 ans, Michael Dionne, a été condamné, vendredi, à purger une peine ferme de quatre mois de prison pour un vol qualifié commis, avec trois autres complices, le 29 septembre 2014 au Dépanneur du parc de la rue Rubin à Victoriaville.

Le juge Jacques Lacoursière de la Cour du Québec a ainsi entériné la suggestion des parties après avoir entendu leurs arguments.

L’avocat de l’accusé, Me Jean-Riel Naud, a d’abord exposé les faits. Ce soir-là, des amis sont allés cueillir l’accusé pour une promenade en voiture. «Dans le véhicule, les amis ont commencé à élaborer un projet de vol qualifié dans un dépanneur. Mon client se montrait hésitant», a précisé Me Naud.

Les individus, finalement, ont convenu de commettre leur délit. «Au départ, M. Dionne ne devait pas sortir du véhicule. Deux autres jeunes devaient entrer dans le dépanneur. L’un d’eux a reculé, et ne voulait plus le faire. Michael Dionne ne voulait pas non plus, mais les autres ont insisté et lui ont lancé quelques injures», a relaté l’avocat.

Dionne s’est laissé convaincre. Il a enfilé une cagoule comme un autre individu. Armé d’un bâton, le Victoriavillois a fait irruption dans le dépanneur. Son complice faisait de même un couteau à la main. Un troisième individu surveillait, par ailleurs, une porte arrière.

«À l’intérieur, les deux individus ont échangé avec le propriétaire, lui demandant de l’argent et des cigarettes. Le propriétaire a refusé. Les malfaiteurs nullement agressifs ont quitté en emportant seulement une brique de fromage», a raconté Me Naud.

L’avocat a aussi révélé les circonstances qui ont mené aux arrestations dans cette affaire. «Michael Dionne a parlé du vol à d’autres personnes. C’est ainsi que les policiers en ont été informés», a-t-il souligné.

En suggérant une peine de quatre mois de détention, Me Jean-Riel Naud s’est dit conscient qu’il s’agissait d’une peine clémente. «Mais elle tient compte de la thérapie fermée de six mois effectuée par mon client qui éprouvait des problèmes de consommation. De plus, il a très bien collaboré avec les autorités, il a un bon support de sa famille et compte bien obtenir un diplôme en mécanique automobile», a-t-il fait valoir.

Du côté de la poursuite, Me Michel Verville a souligné la reprise en main du jeune homme, notant que sa consommation expliquait son passage à l’acte. «Le vol, par ailleurs, n’a pas comporté de violence. La peine suggérée tient compte de la réhabilitation importante de Monsieur», a indiqué le représentant du ministère public.

«On n’est pas au Far West»

En acquiesçant à la suggestion des parties, le juge Lacoursière a toutefois bien pris le soin de préciser qu’il s’agissait d’une peine «très clémente». «J’espère que vous réalisez la chance que vous avez, a-t-il dit à l’accusé. Ça aurait pu être 12 mois de détention. Il faut comprendre qu’on ne peut tolérer les vols qualifiés. On n’est pas au Far West. Il faut lancer le message que les auteurs de vols qualifiés s’exposent à des peines de prison plus élevées que celle-ci».

Le président du Tribunal a noté qu’après le meurtre et l’homicide volontaire, le vol qualifié figure parmi les crimes les plus sérieux, un crime passible de l’emprisonnement à perpétuité.

«Par contre, a repris le magistrat, la peine n’est pas déraisonnable, compte tenu du plaidoyer de l’accusé, de son âge, de sa collaboration et de sa thérapie que je trouve louable. Une peine doit dissuader, mais aussi viser la réhabilitation.»

Outre l’emprisonnement, Michael Dionne est soumis à une période de probation de trois ans avec un suivi de 18 mois, à une interdiction de possession d’armes pendant 10 ans. Il devra se soumettre au prélèvement d’échantillon d’ADN. Enfin, on lui interdit, pendant un an, de communiquer avec les complices. Il ne pourra non plus, durant la probation se trouver au Dépanneur du parc ni communiquer avec la victime.

Peine reportée pour Samuel Lambert-Tourigny

Résidant maintenant à Laval, Samuel Lambert-Tourigny, qui a plaidé coupable en novembre à une accusation de vol qualifié dans cette même affaire, a vu le prononcé de sa peine remise au 24 mars.

«Nous soumettrons une suggestion commune», a confié son avocat Me Daniel Landry.

Ce dernier avait fait valoir, en novembre, la participation très limitée de son client qui agissait comme conducteur. Il avait transporté les complices jusqu’au dépanneur.

Dans ce dossier, enfin, deux individus d’âge mineur ont déjà reçu leur peine, l’un ayant écopé de 60 heures de travaux communautaires et l’autre étant condamné à 12 mois de garde, dont huit mois en milieu fermé.