Le Cégep fera davantage pour adapter ses services
Comme d’autres, le cégep de Victoriaville décrochera une allocation supplémentaire de 83 284 $ afin de mieux répondre à ses étudiants ayant des besoins particuliers et en situation de handicap.
Ces élèves peuvent représenter jusqu’à 20% de la clientèle collégiale, si l’on inclut ceux qui ont, par exemple, un trouble du spectre de l’autisme, un trouble de déficit de l’attention ou l’un des troubles du groupe des «dys» comme la dyslexie ou la dysorthographie. Parmi ces 20% se trouveraient des élèves ayant ou non un diagnostic.
La proportion paraît élevée. «C’est vrai qu’il y a eu augmentation significative de ces clientèles qu’on appelait émergentes il y a quelques années. Cette vague qui nous arrive au collégial, elle est attribuable au beau succès du primaire et du secondaire qui ont su adapter leurs services pour ces clientèles», affirme Christian Héon, directeur des études du cégep de Victoriaville.
Il ajoute qu’en soi, cette «vague» constitue une bonne nouvelle. «Parce qu’on sait que ces jeunes, si on leur en donne les moyens, peuvent réussir tout aussi bien que les autres.»
Aux yeux de Christian Héon, plusieurs moyens existent pour soutenir les apprentissages des élèves. Il en parle comme d’«accommodements» et les compare aux lunettes qui améliorent la vision ou la canne qui assure les pas.
Il donne l’exemple de ces logiciels qui permettent au dyslexique ou au dysorthographique de mieux comprendre la question posée. Pour certains élèves ayant un trouble de déficit de l’attention, il est utile d’allonger le délai imparti pour un examen. «Il est d’ailleurs démontré qu’il n’y a aucune corrélation entre le temps passé à un examen et la note obtenue», précise le directeur des études.
Déjà, le cégep possède son «département» des services adaptés et a créé des lieux d’examen facilitant la concentration pour ceux qui en manquent.
Les collèges disposaient de la liberté des moyens pour améliorer les services aux clientèles ayant des besoins particuliers.
À Victoriaville, Christian Héon explique qu’une entente est intervenue avec les enseignants.
Quinze d’entre eux se réuniront d’abord pour recevoir de la formation et pour créer ce que M. Héon appelle un centre de soutien et d’échanges de pratiques. Il parle d’une entreprise de «co-construction», requérant du travail individuel et du travail collectif des enseignants.
Dans leur classe, les enseignants trouvent des moyens de faciliter les apprentissages de certains étudiants, des trucs dont ils peuvent faire profiter leurs collègues, soutient Christian Héon.
Il espère d’ailleurs que, de leur côté, les collégiens ayant un trouble non diagnostiqué n’hésitent pas à manifester leurs besoins. «Souvent, lorsqu’ils arrivent au Cégep, ils veulent repartir à neuf et ils craignent d’être étiquetés. Cela reste le choix de l’étudiant, mais ce n’est pas une bonne chose. La dyslexie est invisible, mais elle peut handicaper.»