Le cavalier urbain et des histoires de crottins

En Cour municipale pour se défendre vis-à-vis différents constats d’infraction, le cavalier urbain Jean Roy doit notamment répondre d’infractions pour ne pas avoir nettoyé la place publique, c’est-à-dire de ne pas avoir ramassé les matières fécales de son animal.

Le 25 juillet 2015, deux citoyens ont signalé à la police la présence de crottins en face du 22, rue Notre-Dame Est, près de la rue de la Gare à Victoriaville.

Une autre infraction de même nature serait survenue le 23 mai 2015 près du Caméléon au centre-ville de Victoriaville alors que, selon les policiers, le cavalier aurait refusé de nettoyer la chaussée.

Ce même jour, des policiers auraient constaté des excréments de chevaux à différents endroits sur le boulevard des Bois-Francs Sud, notamment en face du Vidéotron.

Devant tous ces présumés faits, une seule et même réponse de Jean Roy qui nie tout. «À chaque fois que je viens en ville, mon cheval peut déféquer à une dizaine ou une douzaine de reprises. J’ai toujours mes sacs à crottes. Je ramasse toujours au fur et à mesure et je les jette dans les poubelles qu’on retrouve partout. Si je manque de sacs, je vais au dépanneur. Ils sont gentils, ils me les donnent», a-t-il confié.

Le cavalier urbain, par ailleurs, contrairement à ce que soutiennent des policières, affirme n’avoir jamais mis de crottins dans un terre-plein sur la rue Gamache. «Je ne fais jamais ça en ville. En campagne, sur la route de la Grande-Ligne, par exemple, je les envoie dans le champ», a souligné Jean Roy qui, à plusieurs occasions au cours de la journée, s’est fait philosophe. «Le jour où on va aimer les animaux, on n’aura peut-être plus de guerre», a exprimé celui qui prétend être une victime.

«Je voudrais que ça cesse. Mais je témoigne, c’est la seule façon de mettre fin à cette intimidation, cet acharnement, ce harcèlement. Je ne viens pas en ville pour écoeurer les gens, mais pour faire du bien», a-t-il dit.

De plus, en réponse à une question de la procureure de la Ville, Me Rosane Roy, le cavalier a fait savoir qu’il n’était pas le seul à se promener en ville à dos de cheval. «Je ne suis pas le seul, ni le premier. Mais c’est moi qui dois venir le plus souvent.»

«Je pense que c’est de notoriété publique», a répliqué la procureure.

Des insultes?

Le cavalier, âgé de 55 ans, doit se défendre aussi d’accusation d’insultes envers des policiers qui l’auraient trouvé arrogant et sur la défensive lors d’une intervention à la Vélogare le 19 septembre 2015 en soirée.

Jean Roy aurait traité les agents de «petits cretons» tout leur faisant savoir qu’ils pourraient perdre leur job.

Le cavalier s’en défend et prétend même avoir été victime de voies de fait par un policier costaud. «Je reste toujours très poli, je n’insulte jamais personne. Mais «mes petits cretons», je dis ça même à mes amis. Il se peut que j’aie prononcé ces paroles pour détendre l’atmosphère», a-t-il fini par dire, tout en précisant que différentes personnes pourraient témoigner de l’assaut qu’il aurait subi. «L’histoire nous dira si le cavalier urbain portera plainte», a-t-il noté.

Par ailleurs, les policiers ont dû intervenir le 27 juin 2015, toujours à la Vélogare, à la suite d’une plainte du serveuse du bar Grand Union à l’effet que le cheval du cavalier mangeait des fleurs dans les aménagements de la ville.

Dans leur rapport, les policiers indiquent que Jean Roy s’est montré très arrogant et impoli, affirmant être victime d’acharnement en les traitant de «ti-caille» et de «ti-clin».

Jean Roy a d’abord nié de tels propos, reconnaissant ensuite avoir peut-être affirmé que ça prenait «un ti-caille» lorsqu’un policier aurait pris de façon dangereuse les guides du cheval.

De plus, le cavalier a fait valoir que son cheval n’a pas mangé de fleurs, mais plutôt de l’herbe.

Enfin, Jean Roy  a soutenu ne pas se rappeler avoir été condamné en Cour municipale en février 2015 pour avoir traité de «ti-caille» un policier lors d’une interception de routine en octobre 2014 pour vérifier son aptitude à conduire.

Le cavalier a été condamné par défaut, ne s’étant pas présent devant la Cour. Jean Roy prétend n’avoir reçu aucun avis de la Cour municipale.

Les parties se retrouveront demain (jeudi) devant la juge Martine St-Yves pour la suite de ce dossier et des nombreux autres qui n’ont pas encore été appelés.