Cavalier à la Vélogare : une dame «morte de peur»

Une dame de 65 ans se souviendra longtemps de ce début de soirée du 24 juillet 2016 à la Vélogare de Victoriaville alors que, selon elle, le cavalier urbain Jean Roy est venu troubler la quiétude des centaines de personnes qui assistaient à un spectacle.

Thérèse DeSerre-Grenier a témoigné de son expérience, mercredi après-midi, au procès de Jean Roy qui conteste les constats d’infraction qui lui ont été signifiés au cours des derniers mois.

Dans le présent cas, on lui reproche de ne pas avoir obtempéré à un ordre de quitter les lieux parce qu’il troublait la quiétude des citoyens.

D’entrée de jeu, la dame, nouvellement arrivée dans la région après avoir habité à Boucherville, a louangé la Ville de Victoriaville pour offrir des spectacles gratuits qui contribuent à l’amélioration de la qualité de vie.

Mais son spectacle a été gâché, a-t-elle relaté, par la présence du cavalier et de sa monture. «Une vraie farce, le cheval n’était pas attaché et M. Roy était assis plus loin. On met des poules dans les poulaillers, on attache les chiens, mais on laisse un cheval lousse. Un danger dans un lieu où se tient un spectacle», a-t-elle noté.

La sexagénaire, paniquée, était paralysée sur sa chaise, selon ses dires. «J’étais morte de peur. Il peut se promener partout en ville, mais pas dans un spectacle», a lancé la dame invitée par la juge Martine St-Yves à se calmer.

Visiblement, les événements ont secoué la citoyenne qui n’a pu profiter du spectacle.

En défense, Jean Roy a fait savoir à la dame qu’il n’agissait pas pour effrayer les gens. «Je vous comprends, beaucoup de gens ont peur. Une peur, ça ne se contrôle pas. Je n’ai rien contre vous», a-t-il exprimé.

Le cavalier l’a interrogée sur le cheval. «Était-il calme?», a-t-il demandé. «Oui, mais moi, à la vue du cheval, je ne l’étais pas, a-t-elle répondu. Je suis une fille de la campagne, j’en ai vu des chevaux prendre le mors aux dents. Faites ce que vous voulez avec votre cheval, mais pas dans un spectacle.»

Jean Roy l’a aussi questionné à savoir si l’intervention des policiers avait attiré son attention. «C’est vous et votre cheval qui avez attiré l’attention ce soir-là, a-t-elle rétorqué. Les policiers ont fait gentiment leur travail. Nous étions contents quand six policiers sont intervenus et que le cheval a quitté les lieux

«Aimez-vous les chevaux», a demandé M. Roy au témoin. «Je n’ai rien contre les chevaux, mais le cheval n’avait pas d’affaire là», a fait savoir la dame avouant sa crainte envers certains animaux.

La Cour municipale a laissé en suspens ce dossier, le Tribunal souhaitant prendre connaissance d’une décision de la Cour du Québec reliée à cet incident.