Violence au hockey : pas d’absolution pour un accusé

JUSTICE. Un Drummondvillois, Philippe Babin, 23 ans, qui a reconnu sa culpabilité à une accusation de voies de fait avec lésions lors d’un match de hockey, n’a pu obtenir une absolution conditionnelle comme le souhaitait son avocat Jean-Riel Naud. Mais le juge Jacques Trudel n’a pas non plus suivi la suggestion de la poursuite qui réclamait une peine ferme de 45 jours de prison.

Le magistrat a fait connaître sa décision, lundi matin, au palais de justice de Victoriaville relativement aux événements survenus le 21 février 2015 lors d’un match d’une ligue amicale à l’amphithéâtre Léo-Paul-Boutin.

Lors de la partie de hockey en question, une altercation est survenue à un certain moment qui n’impliquait pas l’accusé, a indiqué le juge.

Toutefois, Philippe Babin, un joueur qui ne déteste pas le jeu rude et robuste, a voulu prendre la défense de son coéquipier. Il s’est rué vers le joueur adverse qu’il a poussé. La victime, en faisant un mouvement, a été coupée au visage. Les deux joueurs ont chuté, l’accusé tombant par-dessus la victime qui a alors subi une triple fracture à une jambe.

En rendant sa décision, le juge Jacques Trudel croit que l’accusé n’avait aucune intention de causer des blessures. «Mais toute personne raisonnable peut s’attendre à une possibilité de blessure quand on se précipite vers un adversaire pour le pousser», a précisé le président du Tribunal.

L’accusé, lors de son témoignage, a exprimé des regrets et des remords. «Il admet que son geste est inacceptable», a repris le juge Trudel.

L’agent de probation, dans son rapport, note chez l’accusé de l’immaturité, de l’impulsivité et une certaine agressivité. Il indique aussi que le risque de récidive dépend du travail d’introspection du jeune homme.

En imposant la peine, le juge a considéré également l’absolution dont a déjà bénéficié Philippe Babin il y a un peu plus de deux ans pour une autre affaire de voies de fait, mais dans un tout autre contexte.

Cette absolution, a signalé le juge, ne constitue pas un empêchement pour une autre absolution. «L’absolution doit aller dans l’intérêt de l’accusé sans nuire à l’intérêt public. Dans le présent cas, a fait valoir le juge Trudel, l’absolution irait contre l’intérêt public. La violence et la rudesse au hockey est un sujet controversé. La population est de plus en plus critique devant la tolérance au sujet de la rudesse et de la violence.»

Il ne s’agit pas, ici, du cas le plus grave. «L’accusé n’a pas à servir d’exemple. Et il n’est pas nécessaire de l’isoler avec une peine de prison», a confié le juge Trudel qui, considérant l’aspect de la réhabilitation, a opté pour un sursis de sentence en imposant une période de probation de deux ans au cours de laquelle le jeune homme devait se soumettre à un suivi de 10 mois.

Il devra effectuer aussi 100 heures de travaux communautaires, faire un don de 1000 $ en guide de dédommagement à la victime. Il ne pourra, durant ces deux ans, communiquer avec le plaignant, ni jouer au hockey dans le même circuit.

Le juge Trudel lui interdit aussi de jouer dans une ligue amicale de hockey jusqu’au 1er décembre 2016.