Crimes sexuels : Denis Cloutier trouvé coupable

JUSTICE. Le Drummondvillois Denis Cloutier, 38 ans, un ex-résident de Saint-Rosaire, a été trouvé coupable, en fin de journée, vendredi, des crimes sexuels qu’on lui reprochait. Les parties se retrouveront en Cour le 17 mai pour les représentations sur la peine, moment où, au moins une des deux victimes, souhaite se faire entendre, a fait savoir la représentante du ministère public, Me Ann Marie Prince.

Cloutier a été trouvé coupable de contacts sexuels sur deux fillettes âgées entre 9 à 12 ans au moment des faits survenus à Victoriaville entre juin 2005 et mars 2007.

C’est en 2011 que les plaignantes ont dénoncé leur agresseur, ce qui a mené au dépôt des accusations.

Le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec a rendu son jugement pendant 90 minutes pour conclure finalement à la culpabilité de l’individu.

L’échange sur Facebook fait pencher la balance

En faisant connaître son verdict, le juge Langelier a d’abord rappelé le contexte de cette affaire, a exposé les témoignages entendus, dont ceux des plaignantes et de l’accusé.

Le président du Tribunal a aussi rappelé les règles du droit, les questions de crédibilité et de fiabilité dans les cas de versions contradictions, de même que la question du doute raisonnable qui doit favoriser l’accusé qui n’a pas à prouver son innocence, le fardeau appartenant à la poursuite de démontrer la culpabilité hors de tout doute raisonnable.

En analysant l’ensemble de la preuve, le juge a conclu qu’un échange sur Facebook entre une des victimes et Denis Cloutier «constitue la pierre angulaire pour apprécier la preuve».

Dans cet échange repris par le juge, l’accusé s’incrimine, évoque qu’il a songé au suicide et qu’il subit une punition chaque jour.

Le juge Langelier a qualifié «d’invraisemblables et d’incohérentes» les explications fournies par l’accusé concernant cet échange. «Dans cet échange, il exprime des regrets. Les regrets sont parfois si intenses, a-t-il noté, qu’ils ne peuvent s’expliquer que par la commission des gestes allégués qui sont très mal perçus par la société.»

À un autre moment, le magistrat estime que l’accusé se sentait coincé, de sorte qu’il dévoile ses remords. Le contenu de l’échange, a continué le juge, a amené l’individu à des «interprétations invraisemblables.»

Le juge a reconnu que les messages livrés par la plaignante sur Facebook ne constituent peut-être pas une preuve des faits. «C’est plutôt la réponse de l’accusé qui leur donne un tout autre sens. La preuve de ces échanges est plutôt convaincante et démontre qu’il s’est livré à des abus sexuels», a fait valoir le juge Langelier qualifiant donc de non crédible le témoignage de l’accusé.

«Incapable de réfuter le contenu de l’échange Facebook, il s’est enlisé dans ses explications complètement dénuées de sens. En désespoir de cause, il a tenté d’expliquer un échange pourtant tout à fait clair, qui parle par lui-même», a terminé le juge.

Sans cet échange sur Facebook, a signalé le juge, l’analyse de la preuve aurait pu être différente. Mais le magistrat a aussi fait valoir les témoignages convaincants des plaignantes, des témoignages qui ne soulevaient aucun doute raisonnable.