Tournages en région : pour la diversité et l’accessibilité des lieux
VICTORIAVILLE. Les tournages de films dans la région sont assez rares. À part Robin Aubert qui a utilisé les villages de son coin (Notre-Dame-de-Ham entre autres) pour le tournage de Saints-Martyrs-des-Damnés, Victoriaville et sa région ne figure pas au sommet de la liste des lieux de tournage québécois. Pourtant, plusieurs artistes du coin ont utilisé les lieux pour des émissions de télévision ou encore des vidéos.
C’est le cas du groupe les Chick’N Swell qui, en 2001, 2002 et 2003, ont utilisé les rues et les boisés de Victoriaville pour le tournage de leur émission diffusée sur les ondes de Radio-Canada. «Nous y avons tourné au moins 30 émissions», se souvient Daniel Grenier, membre du défunt groupe victoriavillois.
En fait, le tournage avait débuté dans l’immeuble à appartements où logeaient Francis Cloutier et Simon Olivier Fecteau (les deux autres membres du groupe à l’époque). «On a tourné quatre émissions avant de se faire jeter dehors», dit Daniel.
C’est ainsi qu’ils ont décidé de venir dans leur Victoriaville pour tourner. «On connaissant les lieux et les gens. On pouvait tourner où on voulait sans faire des demandes qui n’en finissent plus comme c’est le cas à Montréal», a-t-il apprécié.
L’accès facile (pas de grosse circulation), la diversité des panoramas (on peut tourner des scènes de ville et de campagne à cinq minutes d’intervalle) et surtout l’accueil des gens ont fait du processus une belle expérience pour le groupe. «Du monde arrêtait pour nous donner des vêtements parce qu’on n’avait pas de budget (comme le disait la chanson du début de l’émission). Y’a même un gars qui voulait nous prêter son chalet.»
Aussi, le fait que le groupe se retrouvait à l’extérieur de Montréal, quatre jours pour chaque émission, faisait en sorte que tous étaient vraiment concentrés sur le tournage. «Nous avons filmé dans tous les racoins de la ville et c’est ma mère qui nous faisait à manger», rappelle Daniel.
C’est vrai que côté budget, le groupe qui n’en avait pas a pu économiser. Les comédiens dormaient chez leurs parents et le reste de l’équipe dans le sous-sol de ceux-ci.
En ce qui concerne les retombées liées à ces tournages, elles sont attribuables, en grande partie, aux fans du groupe qui venaient en «pèlerinage» à Victo pour voir où le groupe avait tourné et se photographiaient sur place. «Et ils mangeaient une poutine Chick’N Swell chez Dan-Lou», ajoute Daniel.
Pour les Chick’N Swell, Victoriaville a toujours été privilégiée pour les tournages lorsque cela était possible, ce qui n’a pas été le cas pour Disparus, la série Web. «Mais nous avons tourné des capsules pour le show de scène et aussi pour le spectacle du 150e de Victoriaville», ajoute-t-il. En somme, Daniel estime que c’est à Victoriaville que les Chick’N Swell ont le plus fait de tournage.
David MeShow choisit Victo pour sa vidéo
Le Warwickois David MeShow est une star du Net. Il a à son actif une centaine de vidéos qu’il a publiées sur Youtube et qui ont récolté des millions de visionnements. Parmi ces vidéos, certaines ont été tournées dans la région, notamment celle intitulée Overloaded.
Pour cette chanson et vidéo, il a voulu ramener le monde en arrière puisqu’aujourd’hui, la technologie prend le dessus. C’est ainsi qu’il a incarné Jésus qui se promène dans la ville, voyant tout ce qui a changé.
L’équipe était assez restreinte. Il y avait lui et son amie de cœur Julia Westlin. Celle-ci s’occupait du tournage.
Quel accueil a-t-il eu en se promenant en Jésus dans les rues de Victo? «Certains trouvaient ça le fun, mais d’autres semblaient choqués», se souvient-il.
David a choisi Victoriaville pour ce tournage parce que c’est tout près de chez lui pour des raisons financières, mais aussi pour montrer son coin de pays.
Avec son expérience du Web, David est en mesure de constater qu’il y aura de moins en moins de gros tournages cinématographiques. «Les jeunes commencent de plus en plus tôt à faire des tournages et ils ont de plus en plus d’équipement. La vague est plus sur Internet», croit-il.
Selon lui, le Web est une façon directe de partager et de rejoindre les gens. «Ça a beaucoup changé depuis que je fais des vidéos (2006). C’est plus accessible pour tout le monde», indique-t-il en ajoutant que c’est une bonne et une mauvaise nouvelle puisque la «toile» contient beaucoup d’information, mais peut créer une dépendance. «Et plus ça va, plus ça prend de la place», ajoute-t-il.
David estime aussi que les gens aiment quand les vidéos sont créées rapidement et sans trop de fla-fla. «Ça amène de l’instantanéité et de l’authenticité», note-t-il.
Sa formule semble gagnante puisqu’il compte, notamment pour sa vidéo Best guitar improvisation ever mise en ligne en 2007, 25 329 000 visionnements. Il s’agit d’une vidéo à contraste qui a fait réagir les internautes. Sa seconde vidéo la plus populaire a été visionnée 3 millions de fois. «Plus ça va, plus les gens veulent se sentir inclus», termine-t-il.