L’AREQ s’inquiète pour les retraités… et ceux qui viendront

VICTORIAVILLE. Les dernières offres du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, ont provoqué de l’inquiétude, de la très grande inquiétude chez les retraités. Président de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), Pierre-Paul Côté en a témoigné, lors de son discours d’ouverture du conseil national qui se tenait à Victoriaville.

Pendant quatre jours – de lundi à jeudi – l’AREQ a tenu les assises de ce conseil au Centre des congrès de Victoriaville, ce qu’il n’avait pas fait depuis sept ans.

Une centaine de présidentes et de présidents secteurs y ont participé, provenant de tous les coins du Québec. Deux fois par année, l’AREQ organise ce conseil, duquel les informations sont diffusées vers les 57 000 membres.

Président de l’AREQ depuis quatre ans, M. Côté craint que les offres patronales du gouvernement rognent davantage le pouvoir d’achat des retraités des secteurs de l’enseignement et de la santé. Ils sont déjà pénalisés, dit-il, leurs rentes n’ayant pas été indexées entre 1982 et 1999.

Il explique encore que l’AREQ souhaiterait le statu quo, d’autant que les mesures prises au cours des dernières années ont fait en sorte que le régime de retraite des employés de l’État est bonne santé financière. «Il n’y a pas de trou dans la caisse de retraite», souligne M. Côté.

L’ex-enseignant de Longueuil dit encore que l’Association ne prendra pas à sa charge l’organisation de manifestations. Rien ne l’empêcherait toutefois de prendre part à des activités organisées par d’autres associations.

Pierre-Paul Côté poursuit en disant qu’à l’AREQ, on ne s’inquiète pas que pour la condition des aînés. «On travaille en intergénérationnel. Il faut protéger ce qu’on laissera à nos enfants et nos petits-enfants.»

À ce sujet, le président se demande où s’en va le filet social. Les mesures d’austérité le font s’éroder morceau par morceau, soutient-il. Il mesure l’ampleur des coupes depuis qu’il a assisté à la présentation du budget du ministre des Finances. «C’est, en fait, un budget pour 2017.» Il prédit que les coupes en éducation et en santé affecteront directement les services.

Michelle Courchesne se désiste

L’ex-ministre libérale qui fut ministre de l’Éducation et présidente du Conseil du trésor Michelle Courchesne devait être à Victoriaville jeudi matin pour une conférence sur les services qu’offre l’Appui pour les proches aidants d’aînés où elle s’active.

Or, à la toute veille de sa conférence, elle a avisé les gens de l’AREQ qu’elle ne se présenterait pas devant eux, déléguant une autre personne pour traiter de l’Appui.

Elle n’a pas donné la raison de son désistement de dernière minute. Certains ont cru que ses récentes critiques à l’endroit du gouvernement libéral y sont peut-être pour quelque chose, elle qui, à l’émission d’Anne-Marie Dusseault il y a quelques jours a parlé du style «autoritaire» du gouvernement, particulièrement de celui du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Elle a ajouté qu’elle ne se reconnaissait plus dans ce gouvernement.

Protection du consommateur

Plusieurs conférences et ateliers ont, par ailleurs, ponctué le menu des quatre jours de ce conseil national. On y a traité de communications efficaces, d’enjeux énergétiques, de paradis fiscaux et de protection du consommateur.

Là-dessus, Guylaine Poirier de l’Office de protection du consommateur a passé en revue les informations du guide Aînés et consommation.

De la politique d’exactitude des prix jusqu’aux achats par le Web, en passant par les risques de se faire piéger par un si convaincant vendeur de thermopompes, de se retrouver avec un abonnement mensuel pour des pilules miracles ou encore un trop onéreux téléphone intelligent, Mme Poirier a recensé les écueils qui guettent les consommateurs et détruit certains mythes, comme celui donnant à penser qu’on a toujours dix jours pour annuler une vente.

Elle a invité les gens de l’AREQ à lire les contrats de vente et à consulter le site Internet de l’Office (www.opc.gouv.qc.ca) ou à composer le numéro 1 888 672-2556. On pourra, entre autres, sur le site de l’Office, se renseigner sur un commerçant, vérifier s’il détient un permis. Toutefois, a prévenu la conférencière, le permis n’atteste pas son honnêteté.

Fondée en 1961 par Laure Gaudreault, l’AREQ n’a d’abord regroupé que les retraités de l’enseignement. Affiliée à la CSQ, elle se compose de 57 000 membres, dont 5600 dans les régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Ce sont des gens qui ont œuvré dans les écoles, les établissements de santé, le monde municipal et le milieu communautaire, faisant partie du personnel de soutien ou du personnel professionnel.

Si elle est «apolitique», l’AREQ a pris position en faveur de l’autonomie décisionnelle des personnes en fin de vie, sur la question de la laïcité de l’État, la création d’une assurance autonomie et la certification des résidences privées d’hébergement.