Un contrat inusité pour la Fonderie B. Marcoux

LAURIERVILLE. Ce n’est pas la première fois que la Société des casinos du Québec, une filiale de Loto-Québec, fait appel à la Fonderie B. Marcoux de Laurierville pour la destruction d’anciens jetons de ses casinos.

Propriété des frères Gilles et Dominic Marcoux, la Fonderie B. Marcoux avait obtenu un premier contrat du genre pour refondre en lingots de bronze les 20 000 livres d’anciens jetons du Casino de Montréal en 2010.

La Fonderie B. Marcoux vient de répéter la même opération pour le Casino du Lac-Leamy de Gatineau qui a décidé de se départir de ses vieux jetons qui ne sont plus utilisés depuis quelques années déjà, remplacés par des cartes électroniques. Cette fois-ci, ce sont 40 000 livres de jetons, qui étaient entassés dans la voûte de l’établissement, qui ont été jetés dans les fours de la fonderie.

«Il y en avait pour plus de 3 millions $» estime Gilles Marcoux tenant compte de la valeur monétaire des pièces qui ont été transportées jusqu’à l’usine lauriervilloise par fourgons blindés. Une fois transformées, celles-ci ne valent plus que 2 $ la livre.

«Nous avons reçu quatre chargements de 10 000 livres chacun. Les jetons étaient livrés dans de petites poches, celles de pièces de 25 $ valant 12 500 $. Lors de la fusion à 2000 degrés Fahrenheit, un gardien de sécurité du casino était aussi sur place pour s’assurer que toutes les pièces soient refondues en lingots», d’indiquer M. Marcoux précisant que toute cette opération s’est échelonnée sur quatre jours.

Les anciens jetons du casino auront d’ailleurs une nouvelle vie alors que les lingots de bronze seront éventuellement recoulés pour en faire des plaques murales décoratives dans la nouvelle aile du casino.

M. Marcoux précise qu’avant d’être choisie pour réaliser la nature d’un tel contrat, leur entreprise avait fait l’objet de vérifications serrées au niveau de ses antécédents en matière de sécurité. «Ça nous fait toujours plaisir d’être choisis pour la réalisation de tels projets», a-t-il fait savoir ajoutant que l’entreprise avait aussi été approchée pour la destruction des jetons du Casino de Charlevoix.

Des investissements

La fonderie de Laurierville est par ailleurs la seule au Québec à couler des pièces en fonte grise et ductile, en aluminium et en bronze sous un même toit. Elle fabrique principalement des pièces industrielles et compte une centaine de clients à travers la province, entre autres Prévost Car à Sainte-Claire, Machinex et USNR à Plessisville. L’entreprise regroupe une quinzaine de travailleurs.

La fonderie prévoit investir un demi-million $ en 2015 pour l’acquisition de nouveaux fours. L’an dernier, elle avait déjà injecté quelque 300 000 $ pour l’aménagement d’une nouvelle entrée électrique en prévision de l’arrivée de ces nouveaux fours. Elle avait aussi changé son système de moulage au sable.

«C’est encourageant d’investir quand on sait qu’il y a de la relève qui s’en vient», de poursuivre Gilles. Après leur père Benoît qui a fondé l’entreprise il y a 45 ans, Gilles et Dominic en ont assuré la relève et voilà poindre la troisième génération avec le fils de Gilles, Nicolas, qui suit son cours de métallurgie à Trois-Rivières.