Suzie et Alain, la passion pour la bière!
DOSSIER. Ils sont des amis et des partenaires d’affaires qui partagent une passion commune, celle de la bière. Il y a environ un an, Suzie Martel et Alain Vachon ont acheté, de Sylvain Provencher, le commerce Bières et saveurs du terroir de Victoriaville.
Alain travaillait pour une entreprise qui a fermé ses portes, mais il brasse de la bière et donne des formations depuis 1997. «Je brasse ma propre bière et Suzie le fait avec moi depuis au moins 10 ans», souligne-t-il.
De son côté, Suzie a jadis travaillé en informatique avant d’aboutir chez Bières et saveurs du terroir pour y travailler pendant trois ans avant d’acheter la boutique. «C’est grâce à Alain si je me trouve dans les bières de microbrasserie, dit-elle. C’est lui qui m’a donné la passion, qui a eu l’idée de produire notre bière, de créer des recettes.»
Leur commerce de la rue Saint-Louis au centre-ville propose un vaste éventail de bières d’une trentaine de microbrasseries d’un peu partout au Québec, des Îles-de-la-Madeleine jusqu’en Abitibi en passant notamment par le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Et des nouvelles bières font leur apparition de façon régulière sur les tablettes. «Des nouveautés, on en reçoit chaque semaine, mentionne Suzie Martel. Et durant la période des fêtes, c’est pratiquement tous les jours. Oui, les consommateurs vont acheter leurs valeurs sûres, mais ils recherchent aussi la nouveauté, ils veulent découvrir puisqu’il y a tellement de styles.»
Le nombre de microbrasseries ne cesse de croître et la clientèle s’élargit. «La clientèle est très variée, signale Suzie Martel. On a autant de clients de 20 ans qu’on peut en avoir de 70.»
Et puis, observe-t-elle, le monde de la bière n’est pas réservé qu’aux hommes. Les femmes y ont pris goût. «C’est pratiquement moitié-moitié», note-t-elle, tout en ajoutant que les consommateurs d’aujourd’hui privilégient davantage la qualité que la quantité.
Le contexte et les mentalités ont également changé, fait remarquer Alain Vachon. «Les jeunes sont conscientisés à l’alcool au volant. Ils s’organisent des rencontres privées à la maison avec quelques bières. Les pubs aussi, comme L’Hermite, fonctionnent bien. Les gens peuvent y déguster une pinte ou deux et consommer un repas. Ce n’est plus la même mentalité», exprime-t-il.
«On voit même des jeunes sensibiliser leurs parents aux nouvelles bières sur le marché», ajoute-t-il.
Questionnée sur les meilleurs vendeurs ou les bières les plus populaires, Suzie Martel ne peut identifier vraiment une bière qui ressort du lot. «On ne peut dire qu’il y ait un meilleur vendeur en particulier. En fait, les bières dites funky marchent assez bien. On constate aussi une nouvelle vague de bières acidulées», répond-elle.
«Les bières IPA sont tout de même assez en demande», renchérit Alain Vachon. «Bref, le choix des consommateurs demeure varié», reprend Suzie Martel.
L’art de la bière
Ce n’est pas pour rien qu’on utilise le terme maître brasseur. «C’est un art, il faut être artiste pour faire de la bière. C’est comme une recette que tu crées», estime Suzie Martel.
«Quand on vend, quand on conseille quelqu’un, indique Alain Vachon, on sait de quoi on parle parce que nous savons comment fabriquer la bière, nous connaissons les ingrédients. On sait de A à Z ce qu’est une bière, les sortes de grains et les levures.»
Et il y a des facteurs qui expliquent pourquoi une bière se vend plus cher qu’une autre. «Certaines bières requièrent plus de temps, nécessitent un plus grand nombre d’ingrédients. Certains de ces ingrédients sont plus dispendieux et vieillissent plus longtemps», expliquent Suzie et Alain.
Les deux partenaires d’affaires ne cachent pas leur fierté pour leur propre bière, brassée à Tingwick chez Multi-Brasse, une IPA appelée Bières et saveurs du terroir pour que les consommateurs puissent bien l’identifier. On la retrouve sur leurs tablettes. «C’est notre recette, pour nous c’est une fierté. Il y en aura d’autres», signale Suzie.
Les commerçants ont justement approché d’autres brasseries en vue d’une collaboration future. Bref, dans toute cette aventure, Suzie et Alain ne regrettent aucunement leur coup, même si le travail exige beaucoup de temps, beaucoup d’heures. «Mais nous faisons ce qu’on aime», témoigne Suzie Martel.
Enfin, les affaires font en sorte que le commerce pourrait éventuellement s’agrandir. «On n’aura peut-être pas le choix en raison d’un besoin d’espace», signale-t-elle.
«Le marché des microbrasseries est en pleine évolution. Plusieurs entreprises ouvrent leurs portes. De nouvelles bières voient le jour. Il faudra suivre la cadence», conclut Alain Vachon.