Près de trois ans de pénitencier pour un jeune homme au lourd passé

JUSTICE. Un jeune Victoriavillois de 23 ans, Michael Acosta Bravo, originaire de la Colombie, a réglé ses comptes avec la justice en milieu de journée, vendredi, en reconnaissant sa culpabilité à de nombreux crimes qui lui ont valu une peine de 34 mois et demi de pénitencier.

Il s’agit d’une suggestion commune de la défense et du ministère public entérinée par le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec.

Les crimes reprochés, des introductions par effraction, des voies de fait et vol qualifié ont été commis en 2011 et en 2015.

Il a d’abord plaidé coupable à un vol par effraction survenu le 23 décembre 2011 dans une résidence du rang Parizeau à Victoriaville.

«Un téléviseur, des outils, des instruments de musique ont notamment été dérobés. On parle de pertes de 8800 $ et la maison a été mise en désordre, des dommages de 1000 $. Une friandise a été mangée sur place. Les policiers ont saisi des articles sur les lieux et l’ADN de l’accusé a confirmé son implication», a relaté le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Anthony Cotnoir.

Puis, Michael Acosta Bravo a reconnu sa culpabilité relativement à une agression armée survenue le 5 avril 2015 dans la résidence d’un homme du boulevard Jutras Ouest à Victoriaville. Il a plaidé coupable aux accusations d’introduction par effraction dans le but de commettre un acte criminel, à savoir un vol, de déguisement, de voies de fait armées (un bâton de baseball constituant l’arme) et de voies de fait avec lésions.

«Ce jour-là, a raconté Me Cotnoir, trois suspects cagoulés ont fait irruption dans une résidence. L’un d’eux l’a frappé à la tête avec le bâton. On a aussi maintenu la victime au sol tout en la frappant, pendant que certains recherchaient de la drogue et de l’argent dans le domicile. Les malfaiteurs ont quitté avec des clés et des cigarettes.»

Michael Acosta Bravo a été arrêté deux semaines plus tard, le 15 avril. Lors de son arrestation, les policiers ont retrouvé sur lui 1,61 g de cannabis. Il a d’ailleurs plaidé coupable à l’accusation de possession simple.

Le Victoriavillois et un complice ont aussi perpétré un vol qualifié le 18 avril 2011 au dépanneur de la rue Landry à Saint-Norbert-d’Arthabaska.

«Vers 21 h, deux individus cagoulés sont entrés dans le commerce armés d’un bâton de baseball. L’un d’eux a sauté derrière le comptoir en criant «hold-up» pendant que l’autre brigand demeurait près de l’employée. Ils se sont enfuis après avoir dérobé 150 $», a fait savoir le procureur du ministère public.

Dans cette affaire, l’ADN a, une fois de plus, trahi le Victoriavillois. Son empreinte génétique a été relevée sur une cagoule qui avait été abandonnée non loin des lieux du vol qualifié dans le stationnement de l’école. C’est un jeune et sa mère qui l’avaient retrouvée, objet ensuite saisi par la Sûreté du Québec.

Acosta Bravo a aussi reconnu sa culpabilité à des accusations de bris d’engagement pour avoir consommer des boissons alcooliques et posséder des armes alors que cela lui était interdit.

Il a également plaidé coupable à un bris de probation pour ne pas avoir observé une bonne conduite.

Les représentations

En suggérant au Tribunal une peine de 34 mois et demi de détention, une peine négociée avec la défense, Me Anthony Cotnoir de la poursuite a fait valoir les nombreux antécédents de l’accusé, des antécédents d’introduction par effraction, de complot, de bris de probation.

Il a, de plus, signalé, que le Victoriavillois purgeait depuis juillet une peine d’emprisonnement de huit mois dans d’autres dossiers.

En 2014, il avait également écopé d’une autre peine de prison.

En défense, Me Jean-Philippe Anctil a tenu à préciser que son client, originaire de la Colombie, n’avait pas connu une enfance facile. «Il est arrivé au Québec dans un contexte particulier, après avoir vécu des difficultés avec les cartels en Colombie. Il a connu la discrimination, il a été repêché par des gens peu recommandables», a-t-il souligné.

Mais aujourd’hui, le cheminement est entamé, selon lui. «Depuis son incarcération, la réflexion est entamée. Il y a un effet dissuasif, et sa mère le supporte. Le fond est bon, il a toujours aidé sa famille, sa mère et ses frères et soeurs», a plaidé Me Anctil.

L’accusé s’exprime

Michael Acosta Bravo a pris la parole pour faire savoir qu’il souhaitait véritablement se prendre en main.

«Je pense à suivre une thérapie en prison. Je ne veux plus recommencer. En avril, j’étais en boisson, sinon, je n’aurais pas commis ces événements, a-t-il dit. Je ferai mon possible. Je veux prendre les moyens pour régler la violence et la drogue. Je veux travailler sur moi, être capable de dire non. J’aimerais devenir un modèle pour mon petit frère.»

Le juge Langelier lui a souhaité une reprise en main. «J’espère que cela va porter fruit et que vous allez vous reprendre en main. Vous savez, on ne peut pas déjouer les lois tout le temps», a-t-il confié, l’invitant à s’abstenir de la drogue et à s’éloigner des consommateurs et des trafiquants. «Dans la vie, rien n’est donné sans effort. Allez à l’école, allez chercher un métier, et n’hésitez pas à recourir aux ressources disponibles, comme Homme Alternative si vous ressentez une faiblesse à la suite de votre peine. Bonne chance», a terminé le magistrat.