Macramé : la prison discontinue pour une accusée

JUSTICE. Arrêtée le 16 avril 2104 lors d’une phase de l’opération Macramé, Alexandra Hua a été condamnée, vendredi avant-midi, à une peine d’emprisonnement de 90 jours à purger de façon discontinue, c’est-à-dire les week-ends à partir du 21 novembre.

Le juge Bruno Langelier a ainsi entériné la suggestion commune proposée par le représentant du ministère public, Me Éric Thériault, et l’avocate de la défense, Me Mylène Lavigne.

Alexandra Hua avait reconnu sa culpabilité à trois chefs d’accusation de trafic de stupéfiants et à une accusation de possession de cocaïne en vue de trafic.

En plus d’être soumise à une période de probation de deux ans, la jeune femme doit également verser, dans un délai de 15 mois, un don de 1000 $, somme partagée à parts égales par le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) et la Fondation Les Amis d’Elliot.

Le procureur de la poursuite a fait valoir, devant le juge Langelier, que l’accusée présentait un bon profil, un actif pour la société puisqu’elle travaillait depuis un bon moment, ce qui motive la proposition d’une suggestion commune. «C’est une sentence, qui se situe dans le bas de la fourchette de peines en semblable matière, mais elle est adéquate. Ce n’est pas le genre de personne qu’on retrouvera devant les tribunaux», a-t-il dit, précisant aussi le rapport présentenciel, dans l’ensemble, positif.

Son de cloche similaire du côté de Me Mylène Lavigne, en défense, qui a souligné que la jeune femme est bien entourée, qu’elle provient d’un milieu non criminalisé, que l’appât du gain a pu jouer un rôle.

«Mais aujourd’hui, elle est ailleurs. Elle a changé du tout au tout depuis les événements. Elle a choisi elle-même un suivi, elle est allée chercher de l’aide», a précisé Me Lavigne tout en faisant remarquer que sa cliente a changé de milieu de vie, qu’elle avait un nouveau conjoint et qu’elle attendait un enfant.

Le juge Langelier a fait savoir qu’il aurait songé à une telle peine, si elle n’avait pas été présentée par les parties. «Vous présentez des perspectives de réhabilitation convaincantes. On vous croit, le Tribunal aussi a cette conviction, a fait savoir le magistrat à la jeune femme. Il ne faut jamais perdre de vie l’individualisation de la peine et la réhabilitation.»

Mais pour que le message de dissuasion porte, a ajouté le président du Tribunal, une peine d’emprisonnement était nécessaire pour refléter les critères de dénonciation et de dissuasion.