2014… au pas de course

VICTORIAVILLE. S’il est un sujet chaud… et sensible, c’est bien celui du futur lieu de diffusion culturelle de Victoriaville. Tout ce qui concerne ce chantier, la démolition du cinéma Laurier, la construction du bâtiment et son nom, Le Carré 150, ont fait jaser à qui mieux mieux.

Le nom surtout a suscité moult commentaires… pas toujours chics à l’endroit de Diffusion Momentum et du maire Alain Rayes qui a dû prendre le clavier et le micro pour en expliquer le sens et la démarche ayant mené au choix.

Toujours est-il que c’est quelque part en 2015 qu’on inaugurera ce nouveau complexe abritant une salle modulable (entre 350 et 400 places), une salle italienne (entre 500 et 850 places), une salle de répétition et une salle d’exposition.

Les coûts de construction ne devraient pas dépasser l’enveloppe de 23,5 millions $ qui lui a été allouée. La facture sera payée comptant grâce, notamment, aux subventions gouvernementales de 16 millions $ allouées par Québec et Ottawa.

La Ville de Victoriaville mise sur l’attraction que devrait susciter Le Carré 150 pour démarrer, à partir de 2016, un plan d’action afin de revitaliser son centre-ville, tablant aussi sur le promoteur qui achètera son église Saints-Martyrs.

Dure année pour le député…

L’année 2014 aura été marquante pour André Bellavance, élu depuis dix ans à l’issue de quatre scrutins consécutifs sous la bannière du Bloc québécois dans Richmond-Arthabaska. Au scrutin de 2011, il avait été un des rares survivants bloquistes à la déferlante «orange».

Le député de 50 ans a tenté de se faire élire à la présidence du Bloc québécois en juin, mais il a dû s’incliner devant son seul adversaire Mario Beaulieu.

Le 25 août, il en a surpris plusieurs, en annonçant que, non seulement, il quittait le Bloc, un parti dans lequel il ne se reconnaissait plus, disait-il, mais qu’il ne solliciterait pas un nouveau mandat au scrutin fédéral de 2015. Et pas même sous la bannière d’un parti tout neuf (Forces et démocratie) qu’a créé son ex-collègue bloquiste, le député Jean-François Fortin. M. Bellavance s’est tout de même engagé à finir son mandat à titre de député indépendant.

Et le 22 octobre, de l’intérieur, mais en sécurité, il allait vivre le drame de l’attentat d’Ottawa, alors qu’un tireur fou, Zehaf Bibeau, s’introduisait dans l’édifice principal du Parlement, après avoir tué, dehors, le caporal Nathan Cirillo.

Depuis août, bien peu de personnes croient que malgré tout cela, André Bellavance mettra une croix définitive sur la politique, lui qui y est engagé depuis toujours ou presque.

… et pour la députée

Pour une tout autre raison, l’année 2014 aura aussi été marquante pour la députée d’Arthabaska, Sylvie Roy. Elle a été affectée par une bactérie qui l’a jetée au tapis durant plusieurs mois. Elle promet de revenir en forme et en force pour 2015.

Reste que 2014 a aussi procuré un cinquième mandat à la députée, un deuxième dans Arthabaska sous la bannière de la Coalition avenir Québec, elle qui avait été élue députée de l’Action démocratique dans Lotbinière à partir de 2003.

Au scrutin du 7 avril dernier, Mme Roy a recueilli près de la moitié des suffrages, l’emportant devant le libéral Luc Dastous et le péquiste Gaëtan St-Arnaud, ses plus proches adversaires.

À l’échelle régionale, le décor politique est resté le même avec l’élection de Mme Roy et de son homologue caquiste, Sébastien Schneeberger, lui aussi réélu dans la circonscription voisine de Drummond-Bois-Francs. Au Québec toutefois le Parti libéral a chassé le Parti québécois du pouvoir.

Le maire de fer

Indiscutablement, le maire de Victoriaville, Alain Rayes, aura brûlé les planches des actualités politiques, sociales et sportives et foulé toutes sortes de pistes au cours de l’année 2014. Et au rythme où il va, rien n’indique qu’il ralentira la cadence en 2015!

S’il y a un événement qui concentre les qualités du personnage, c’est bien ce «Viens faire ton tour!» au profit de la Fondation des Amis d’Elliot, une fantasque invitation à courir ou à marcher ses cinq… ou 50 kilomètres autour du réservoir Beaudet le 13 septembre dernier.

Évidemment, lui et sa conjointe, Catherine Lacoste, ont couru les 50 kilomètres entraînant dans leur sillage quelque 2700 personnes séduites par cette idée folle.

Il y avait dans cet événement, au propre comme au figuré, l’élan et l’allant du maire de Victoriaville, aussi présent sur la scène locale qu’à l’écran national.

À le voir et à l’entendre ainsi sur toutes les tribunes, tant locales que nationales, et pas toujours pour sourire et applaudir, on se demande bien à quel avenir se destine ce politicien à qui la question a été franchement, directement et publiquement posée : «Voulez-vous devenir premier ministre?» Une chose est assurée, il a promis de terminer son deuxième mandat à la mairie de Victoriaville, ce mandat prenant fin en novembre 2017.

Avec l’Iron Man (3,8 km à la nage, 180 km à vélo et 42,2 km à la course) de Tremblant dans son viseur, le maire de Victoriaville promet d’être encore dur à suivre. Heureusement que ses partisans… et ses quelques détracteurs sont branchés sur son Facebook.

Branle-bas au CSSS

Grosse année derrière, grosse année devant pour le Centre de santé et de services sociaux d’Arthabaska-et-de-L’Érable appelé à disparaître après dix ans d’existence si le projet de loi 10 est adopté. C’est la gouvernance des établissements d’ici, du Centre-du-Québec et de toute la Mauricie, qui devrait passer entre les mains d’une seule instance administrative, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS). Ainsi propose… et probablement dispose le ministre Gaétan Barrette. L’année 2014 s’achève sur la grogne des maires de Drummondville et de Victoriaville qui auraient souhaité, qu’à la faveur de cette réforme, le Centre-du-Québec gagne son autonomie en matière de santé et de services sociaux afin de ne plus être sous la «tutelle» de la Mauricie.

Reste que c’est en 2014 que s’est amorcée la première phase d’un énorme chantier à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. La construction du pavillon Jacques et Michel Auger devant abriter l’unité d’oncologie Carole-Frenette et la clinique pédiatrique des Amis d’Elliot – Desjardins bat son plein. La fermeture en juin de la Résidence Arthabaska jouxtant l’hôpital a également constitué un fait marquant au CSSS qui a pu l’acquérir des mains de la communauté des Hospitalières, un autre moyen d’agrandir l’établissement. Si le CSSS a gagné du «terrain» à Victoriaville, il en a perdu du côté de Saint-Ferdinand, l’établissement ayant décidé de fermer et de se départir du centre d’hébergement Sacré-Cœur.

Parlant de centre d’hébergement, celui du Chêne à Victoriaville a trop souvent fait les manchettes avec ces cas de résidents aux comportements agressifs à l’endroit de membres du personnel ou d’autres usagers. L’année 2014 s’est achevée avec un engagement à revoir les pratiques et l’encadrement dans ces trois unités particulières.

Et c’est aussi en 2014 que l’historique campagne de sollicitation de la Fondation Hôtel-Dieu d’Arthabaska s’est soldée par d’historiques résultats. On a amassé la spectaculaire somme de 12 113 428 $ pour le chantier d’agrandissement de l’hôpital, dépassant et de beaucoup l’objectif de 8 millions $. L’année 2015 amènera-t-elle l’annonce d’une subvention de 30,5 millions $ pour la construction de la nouvelle urgence?

De trois à deux CS

L’année 2015 modifiera aussi le portrait scolaire québécois, le gouvernement du Québec ayant décidé de réduire le nombre de commissions scolaires.

Au Centre-du-Québec, leur nombre passera de trois à deux, le ministre Yves Bolduc ayant déposé une carte où la Commission scolaire de la Riveraine disparaîtrait, son territoire se partageant entre les commissions scolaires des Chênes et des Bois-Francs. Cette dernière souhaite que la commission scolaire de Nicolet choisisse son territoire d’appartenance et revendique son intégrité pour elle-même, souhaitant garder en son sein les clientèles de Val-Alain et de Lemieux.

L’année 2014 a ramené un scrutin scolaire dans le paysage québécois. Sept ans que cela ne s’était vu. Les électeurs ont été très peu nombreux à se présenter aux urnes, même ici (7,56%). Pour la première fois, la présidence devait être élue au suffrage universel. À la CSBF, Paulette S. Rancourt a conservé la présidence sans devoir mener une campagne électorale.

On n’oubliera pas que 2014 aura été la dernière année du Collège coopératif L’Horizon de Ham-Nord, né 25 ans auparavant à la suite de la décision de la Commission scolaire de fermer l’école secondaire du village. La clientèle du Collège s’était grandement étiolée au cours des dernières années.

Au Cégep, l’année des CCTT!

Grosse année pour les CCTT du cégep de Victoriaville. CCTT?… pour Centre collégial de transfert technologique.

C’est en 2014 qu’après cinq ans d’existence, le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+) a enfin obtenu sa reconnaissance et l’assurance d’un financement de trois ans en provenance du gouvernement du Québec.

Le Cégep possède deux autres CCTT, ÉQMBO entreprises et le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA).

Son plus ancien, ÉQMBO entreprises, a innové cette année en créant un laboratoire de recherche sur la finition industrielle à faible impact sur l’environnement. Il s’agit d’un projet unique en Amérique du Nord pour lequel on a investi 1 million $. On y mènera des recherches sur différents modes de finition et de séchage du bois en vue de les rendre plus écologiques… tout en étant plus économiques pour les entreprises.

Enfin, du côté du CISA, on a créé une Coopérative de solidarité de services de remplacement agricole. Cette nouvelle coopérative se compose d’ouvriers et de producteurs agricoles, les uns allant au service des autres pour les remplacer et leur donner du répit ou un congé. Ce système s’inspire du concept européen que l’on a d’abord testé dans les MRC d’Arthabaska et de L’Érable avant d’en formaliser la structure. L’objectif? Améliorer les conditions de travail des agriculteurs… et assurer du coup la pérennité de l’agriculture.

Mauvaises nouvelles

Des mauvaises nouvelles sont tombées au cours de l’année 2014, affectant, entre autres, deux entreprises pourtant bien ancrées dans la trame industrielle de Victoriaville.

D’abord la fermeture de Poudrier Frères qui a dû liquider ses actifs rue Cantin. L’entreprise existait depuis une soixantaine d’années et faisait travailler une centaine de personnes. Le terrain et l’usine ont été acquis par Gaudreau Environnement qui, l’an prochain, y installera son garage et lancera sa fabrication de dalles écologiques.

Et vient de s’annoncer, pour le printemps 2015, la fermeture de Chalifour Canada, l’ancienne Sodisco dont les racines remontent à il y a une centaine d’années. Plus d’une centaine de personnes ont appris qu’elles devraient se trouver un autre emploi. Voulant réduire le nombre de ses centres de distribution, la compagnie propriétaire de Chalifour Canada, a choisi London en Ontario plutôt que Victoriaville au Québec. La proximité des axes routiers a constitué un facteur déterminant en faveur de London.

À Warwick, après la fermeture annoncée (en 2013) de la Fromagerie du Village 1860 (Saputo), voilà que tout juste avant Noël tombait une autre triste nouvelle, celle d’une réorganisation chez Akzo Nobel Peintures bois se traduisant par la perte d’une cinquantaine des 80 emplois de l’entreprise. Dans ce cas aussi, la compagnie dont le siège social est situé à Amsterdam, on a choisi de déménager une partie de la production en Ontario et aux États-Unis.

Dans le secteur financier, la Caisse populaire Desjardins des Bois-Francs a poursuivi, en 2014, la fermeture de plusieurs de ses centres de services dans les petites localités. Après ceux de Tingwick et de Sainte-Eulalie en 2013, elle a fermé ceux de Saint-Valère, de Chesterville et de Saint-Norbert.

Les grands disparus

Le livre de l’année 2014 se ferme sur le décès de Jean Béliveau. L’ancien joueur de hockey, capitaine du CH, né à Trois-Rivières, ayant grandi à Victoriaville, s’est éteint chez lui à Longueuil le 2 décembre dernier. Il était âgé de 83 ans. Il a eu droit à des funérailles nationales à Montréal… où le maire Alain Rayes a tenu à se rendre pour représenter la population victoriavilloise.

Les drapeaux victoriavillois ont aussi été mis en berne lors du décès, le 4 juin, de Dave Ross, abattu à Moncton par Justin Bourque, comme deux autres de ses collègues de la Gendarmerie royale canadienne. La mère de Dave Ross, la Victoriavilloise Hélène Rousseau, a accueilli la sentence d’emprisonnement de 75 ans avec une certaine consolation. On peut s’attendre à ce que le nom de Dave Ross s’incruste dans le paysage victoriavillois… pour ce deuxième parc canin à Terre-des-Jeunes, le jeune homme de 32 ans étant un maître-chien pour la GRC au Nouveau-Brunswick.

En 2014, on a assisté à d’autres départs. Ceux de Normand Beaudoin (76 ans) qui fut maire de Daveluyville pendant 26 ans (1979 à 1981 et de 1983 à 2007), de Madeleine Aubert-Croteau (81 ans), une «Grande d’Arthabaska», conjointe de l’ex-maire de Victoriaville Jean-Paul Croteau, qui a notamment présidé le conseil d’administration du cégep de Victoriaville, de l’ornithologue Jean Paquin (56 ans) qui fut journaliste à L’Union avant de prêter sa plume pour rédiger plusieurs guides sur les oiseaux et les sites où on peut les observer.

Enfin, curieuse coïncidence, le jour même où Jean Béliveau disparaissait, un autre personnage marquant du monde du hockey s’éteignait. Léo-Paul Mailhot (85 ans), fils d’Henri Mailhot, créateur des populaires bâtons de hockey Victoriaville a rendu l’âme. Avec ses trois frères, Léo-Paul avait pris le relais de son père à la barre de la Victoriaville Hockey Sticks ltée en 1952, sept ans après sa fondation. Disparue, l’entreprise se trouvait rue Campagna.

La réunion de l’année

Qui l’eut cru? Quelque 500 personnes ont délaissé les préparatifs de leur réveillon de Noël le soir du 22 décembre pour assister à une séance d’information concernant les compteurs intelligents qu’Hydro-Québec est à installer dans Victoriaville et ses environs.

La réunion a été convoquée par trois notaires militant contre l’implantation de ces compteurs et porteuses d’une pétition réclamant un moratoire. Le sujet suscite une grande controverse ici… et ailleurs.