Pas de commentaires sur le cas du petit Arnaud

VICTORIAVILLE. Les autorités du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) d’Arthabaska-et-de-l’Érable et de l’Agence régionale de la Mauricie et du Centre-du-Québec ne veulent pas commenter le cas du petit Arnaud Bertrand de Kingsey Falls qui fait la une des quotidiens La Presse et La Tribune de jeudi.

Au CSSS, on nous réfère à l’Agence… et à l’Agence, Anne-Sophie Brunelle soutient qu’on maintient la «ligne» de ne pas commenter ce cas.

«Parce qu’il s’agit d’un cas particulier ou parce qu’une décision s’en vient dans ce dossier?», demande-t-on. On refuse aussi de justifier la raison de ce silence.

«Un poupon pris à l’hôpital»

La journaliste Ariane Lacoursière raconte l’histoire de ce petit garçon de près d’un an, hospitalisé depuis plusieurs mois à l’unité des soins intensifs de l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Épuisés par leurs allers et retours quotidiens entre Kingsey Falls et Montréal, ses parents, Michel Bertrand et Annie St-Onge, souhaiteraient sortir leur petit de l’hôpital pour le garder à la maison. Mais pour cela, il leur faudrait au moins dix heures de soutien à domicile par jour, sept jours par semaine. Ils soutiennent que des services à domicile seraient moins coûteux que de le maintenir dans un lit de soins aigus à l’hôpital.

L’enfant est né avec une grave paralysie des cordes vocales. Ayant subi une trachéotomie, il doit être surveillé afin d’éviter qu’il s’étouffe avec ses sécrétions, écrit la journaliste.

M. Bertrand et Mme St-Onge estiment que le petit Arnaud serait mieux à la maison, avec eux et ses deux petites sœurs.

Les parents ont obtenu l’appui des médecins de l’Hôpital qui ont fait parvenir une lettre d’abord au CSSS d’ici et à l’Agence, puis au ministre Gaétan Barrette. «Arnaud demeure inutilement hospitalisé à l’unité de soins intensifs puisqu’il y a un manque sévère de services dans sa communauté», ont-ils écrit.

Toujours selon La Presse et le témoignage de la pédiatre Anne-Marie Sbrocchi, il semble que ce que vit cette famille de Kingsey Falls ne constitue pas un cas unique. Il n’existerait, au Québec, aucun programme pour soutenir les enfants prêts à revenir à la maison à la suite d’une trachéotomie, alors que certaines provinces canadiennes en seraient dotées.

Les parents disent avoir senti un «semblant d’ouverture» à leur requête avant Noël, mais que, depuis, «on dirait que tout est gelé», attribuant cela à tous les changements planant au-dessus du réseau de la santé, rendant les acteurs «frileux», refusant de prendre une décision.