Combattre les préjugés face aux vêtements usagés…

WARWICK. Le Centre d’entraide Contact de Warwick a trouvé une façon bien particulière de souligner la Semaine québécoise de réduction des déchets, mais surtout pour promouvoir la valeur écologique de sa friperie et briser les préjugés vis-à-vis les vêtements usagés. Toute la journée, lundi, la friperie a offert gratuitement un vêtement usager à toute personne qui s’y présentait.

De plus, la directrice générale Diane Lefort avait convié des élus et les journalistes en mi-journée pour faire le point sur la situation, pour montrer aussi la friperie revampée.

Le député fédéral de Richmond-Arthabaska, André Bellavance, le maire de Warwick, Diego Scalzo et la mairesse de Kingsey Falls, Micheline Pinard-Lampron, ont accepté l’invitation.

«On a effectué des rénovations pour offrir un lieu agréable, avec de la classe, comme dans une boutique. Une friperie n’a pas à afficher une allure de pauvreté», a souligné Diane Lefort.

La directrice générale a fait valoir l’importance de sensibiliser la population à la récupération «au sens large», l’importance de donner une seconde vie aux vêtements usagés qui, malheureusement, font face à de tenaces préjugés véhiculés, selon elle, par les citoyens moyens, les gens ordinaires. «Depuis longtemps dans la MRC d’Arthabaska, on se vante, on est fier de la réduction de nos déchets, fier d’avoir un côté durable et environnemental, a-t-elle confié. Or, les friperies, les vêtements usagés constituent le gros bon sens, une suite logique pour avoir de la cohérence dans notre philosophie environnementale.»

Diane Lefort clame haut et fort le devoir de combattre ces préjugés. «La friperie et les vêtements usagés, ce ne sont pas seulement pour les pauvres, a-t-elle soutenu. C’est pour ceux qui ont les moyens de vouloir changer les choses. En achetant dans les friperies, on réduit notre surconsommation, on aide la planète, mais aussi la communauté.»

La friperie du Centre d’entraide Contact représente 50% de ses revenus. «Sans la vente de vêtements, je ne suis rien. J’ai besoin que vous achetiez, cela s’adresse à tous les consommateurs, à ceux qui gagnent 100 000 $ et plus par année autant qu’aux personnes qui en gagnent 15 000 $. J’ai besoin d’argent pour le réinvestir dans le milieu, pour la réinsertion sociale et le maintien des aînés à domicile», a expliqué Diane Lefort.

La friperie, au cours de la dernière année, a recueilli 62 000 livres de matière textile. Et elle en a vendu plus de 8000 livres. «Il est urgent de prendre conscience de nos incohérences dans notre façon d’être vert. Nous devons avancer, repenser notre façon de consommer. Et arrêter de penser que c’est juste pour les pauvres», a plaidé la directrice générale, invitant les citoyens à rejeter les principaux préjugés, comme celui voulant que les vêtements usagés soient malpropres. Ou arrêter de s’interroger sur ce que les gens pourraient penser.

De toute façon, comme l’a fait remarquer le maire Scalzo, même un vêtement acheté dans une boutique n’est pas aussi neuf qu’on le croit, ayant possiblement été essayé par bien des gens.

Le maire de Warwick a salué l’engagement de Diane Lefort. «Un dynamisme incroyable», a-t-il noté.

Le député Bellavance, lui, a notamment félicité Mme Lefort et son équipe pour les efforts de sensibilisation. «Nous ne sommes pas toujours conscients de l’importance que revêt une friperie», a-t-il dit.

La mairesse de Kingsey Falls a aussi félicité l’équipe et salué leur dévouement. «Nous devrions prendre une résolution de fréquenter ces lieux plus souvent, a mentionné Micheline Pinard-Lampron. On y fait des découvertes très intéressantes. Un bijou à découvrir.»