Candidature dans Arthabaska : Éric Duhaime fait durer le suspense

Certains s’attendaient à ce que le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, profite de la tenue du conseil général du parti, samedi, à Victoriaville, pour annoncer sa candidature en vue de l’éventuelle élection partielle dans Arthabaska. Mais il ne l’a pas fait. À la centaine de membres et militants réunis au Complexe 905, Éric Duhaime a fait savoir qu’il souhaitait d’abord consulter les 1387 membres du PCQ dans la circonscription.

Le chef conservateur entend s’entretenir avec chacun des membres, principalement en les contactant au téléphone. Mais aussi en personne. Il a indiqué qu’il allait, dimanche matin, effectuer du porte à porte auprès de certains membres en compagnie de Tarek Henoud, le candidat du PCQ à l’élection de 2022. « Tarek a fait très belle figure en récoltant quelque 11 000 voix, soit 25% des votes », a-t-il rappelé dans son allocution.

Éric Duhaime a discuté avec Tarek Henoud et avec l’exécutif local de cette consultation auprès des membres. « Je veux tâter le terrain, prendre le pouls de tous nos membres. Ce sont eux ultimement qui doivent décider. Je vais m’attarder à cela d’ici Noël. Je vais y passer beaucoup d’heures avec beaucoup de plaisir auprès des militants », a-t-il confié en point de presse.

Par cette consultation, le chef conservateur veut connaître la perception des membres en lien avec sa possible candidature et leur sentiment vis-à-vis une telle possibilité. « Je veux aussi leur demander de vendre une autre carte de membre. Je veux leur demander qu’ils nous identifient des gens, qu’ils emmènent des gens à voter, qu’ils placent une affiche sur leur balcon ou leur terrain, qu’ils fassent du bénévolat, qu’ils appellent des gens, qu’ils fassent du porte à porte avec nous durant la campagne électorale. On ne va pas seulement leur parler de candidature, mais également comment eux-mêmes peuvent contribuer à faire gagner les conservateurs ici dans Arthabaska », a exposé Éric Duhaime, tout en insistant sur le fait que chacun des membres a un important rôle à jouer pour l’obtention d’une victoire dans Arthabaska.

Au-delà du nom et du visage qui apparaîtront sur les pancartes, le chef plaide que la victoire dans Arthabaska constitue leur seul critère véritable. « C’est l’essentiel. De savoir quel nom et quelle face il y aura sur la pancarte, c’est un peu secondaire. On veut que le Parti conservateur fasse son entrée à l’Assemblée nationale du Québec pour que les 530 000 Québécois, pas juste les 11 000 dans Arthabaska ayant voté conservateur, puissent avoir une voix parmi les 125 qui s’expriment à l’Assemblée nationale », a-t-il soutenu.

S’il n’a pas profité du conseil général de son parti pour une annonce de sa candidature, c’est que rien n’est écarté pour le moment, a-t-il dit. « On ne sait d’abord même pas quand l’élection aura lieu. Il n’y a pas urgence non plus.

Le député Eric Lefebvre n’a pas encore démissionné, il est toujours officiellement député indépendant à l’Assemblée nationale. On n’a aucune idée non plus du moment exact du déclenchement de l’élection fédérale. Alors pour nous, toutes les possibilités, tous les scénarios sont sur la table. On va y aller avec l’option qui nous permettra de gagner », a fait valoir Éric Duhaime.

Le chef conservateur s’abstient de répondre quand on lui demande si, advenant son élection dans Arthabaska, il allait être un député disponible et accessible aux citoyens malgré ses responsabilités. « Je ne commencerai pas à parler comme si j’étais le candidat, on va attendre que la décision soit prise. Ça me fera grandement plaisir d’y répondre si j’annonce que je me présente. »

À la question d’un journaliste voulant que certains membres ne soient peut-être pas très enchantés par une candidature du chef au détriment d’un candidat local. Éric Duhaime a rétorqué que c’était justement le but de la consultation. « C’est pour cela que je veux parler aux membres. Je veux avoir le pouls, c’est la première étape. On est un parti de militants, ce n’est pas pour rien que nous avons plus de membres que les autres partis. Notre parti considère important d’avoir le pouls des militants et ultimement, ce sont eux qui doivent décider. Voilà pourquoi je veux mener cet exercice de façon très rigoureuse », a-t-il précisé.

Depuis l’annonce du député Eric Lefebvre à la fin d’avril concernant son saut en politique fédérale avec les conservateurs de Pierre Poilievre, Éric Duhaime a multiplié ses présences dans le comté d’Arthabaska et a pris part à différents événements. « On a rencontré des gens de partout, on a donc déjà commencé ce travail de terrain, mais on ne l’a pas fait de façon systématique auprès des membres. C’est ce qui est nouveau à partir d’aujourd’hui », a-t-il noté. 

A-t-on demandé à Éric Duhaime de présenter sa candidature dans Arthabaska? À cela, le chef conservateur répond que tout le monde formule un même message. « Ils veulent gagner. Les conservateurs sont fâchés de la distorsion démocratique vécue à la dernière élection. Ce qui compte, c’est qu’Arthabaska soit le premier comté à élire un député conservateur à l’Assemblée nationale pour représenter, non seulement les gens de la région de Victoriaville,  mais les gens de l’ensemble du Québec qui ont voté pour nous. Le dénominateur commun, a-t-il signalé, c’est qu’on est tous d’accord sur le fait qu’on doit gagner cette élection. De là, il faut voir qui est la meilleure personne pour nous permettre d’atteindre cet objectif. »

Les jeunes

Le chef conservateur dit constater, comme le montrent certains sondages, que son parti rejoint de plus en plus de jeunes. Il mise sur eux pour remporter la circonscription d’Arthabaska. « C’est ce qui va nous permettre de gagner. Il va falloir convaincre et s’assurer que ces gens-là aillent voter. On sait que le taux de participation des jeunes est plus faible que celui des aînés. Le Parti québécois a plus d’appuis chez les personnes plus âgées. Chez nous c’est le contraire, a observé Éric Duhaime. Ce sera une lutte de sortie de votes. Je vais faire appel à tous les militants du Québec, il faudra que les conservateurs convergent partout au Québec pour venir nous aider à convaincre les électeurs de la circonscription d’Arthabaska d’aller voter. Ce sera notre grand défi et ça commence dès dimanche matin. »

Quant à Tarek Henoud, il n’hésitera pas, s’il le faut, à passer son tour à l’élection à venir. « Quand ce sont des élections très importantes et même cruciales, il est important de faire passer d’abord les intérêts du parti et ceux d’un demi-million de Québécois qui ont voté pour le parti. C’est important de mettre les intérêts personnels de côté pour s’assurer d’avoir une voix à l’Assemblée nationale qui va bien nous représenter », a-t-il commenté.

Le conseil général

Le chef Éric Duhaime s’est réjoui de ce qu’il a vu au conseil général, de voir la

résolution-cadre adoptée par les militants. « Elle servira pour le programme et la plateforme en vue de l’élection de 2026. On est le parti qui veut remettre le plus d’argent dans les poches des contribuables. C’est assez clair le message qu’on a envoyé aujourd’hui, a-t-il confié. Nous sommes très différents des autres sur cet enjeu. Pour nous, ce sera une bataille de tous les jours à partir de maintenant. On a le goût de se retrousser les manches et de poursuivre la bataille plus que jamais. »

Le chef conservateur a salué aussi la présence « de deux conférenciers impressionnants », l’ex-ministre québécois de la Justice, Me Marc Bellemare et le sénateur conservateur Léo Housakos.