Le PQ veut reprendre Arthabaska
« Oh oui, c’est un comté qu’on veut, on va y travailler », lance le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre-Plamondon, quand on lui demande s’il souhaite reconquérir la circonscription d’Arthabaska.
D’ailleurs, le Parti québécois tient, dimanche, à Victoriaville, son conseil national au sujet de la santé. Et samedi après-midi, le chef péquiste a rencontré près de 300 personnes à l’occasion d’une assemblée citoyenne tenue à l’Hôtel Le Victorin.
Une élection partielle se dessine dans Arthabaska lorsque l’actuel député indépendant Eric Lefebvre, qui a quitté le caucus de la CAQ, délaissera son poste pour se lancer avec le Parti conservateur du Canada dans la campagne électorale fédérale, une fois celle-ci déclenchée.
Le Parti québécois aura une candidature de qualité dans le comté d’Arthabaska, assure Paul St-Pierre-Plamondon. « On cherche une candidature, évidemment indépendantiste, qui incarne le dynamisme, l’avenir et la sincérité de l’engagement, un engagement entier envers la circonscription. La personne qu’on choisira s’engagera pour un mandat en entier, note-t-il. Je ne comprends pas que lorsqu’on s’engage pour un mandat de quatre ans, on ne le respecte pas, mis à part pour des raisons de santé. »
Le PQ, explique le chef, souhaite incarner « le don de soi en politique, le service public en politique, le sens de l’engagement ». « S’engager a un sens en politique, c’est important de le rappeler et c’est ce qu’on veut démontrer dans Arthabaska », mentionne Paul St-Pierre-Plamondon.
Et il y a de l’intérêt, dit-il, pour le siège dans Arthabaska. « On a des noms, des gens ont levé la main, c’est intéressant, note-t-il, mais on est loin cependant d’un processus complété. »
Si une élection partielle est déclenchée dans Arthabaska, le PQ, promet son chef, mènera une campagne de terrain en mobilisant la population, comme il l’a fait pour l’élection de Pascal Paradis dans la circonscription de Jean-Talon.
« On se faisait dire que c’était impossible, mais on a mobilisé la population en lui disant de s’impliquer si elle reconnaissait la qualité du candidat. Et ce qui est arrivé est fascinant. Non seulement c’était efficace, mais on était partout. On n’a jamais eu autant de plaisir. C’était extraordinaire », a exprimé le chef du PQ.
Le parti en fera autant dans Arthabaska, avance-t-il. « Une campagne de terrain avec la population qui voudra se donner une ou un député de qualité qui parle à notre intelligence, qui bâtit un avenir pour le Québec. On va se mobiliser une nouvelle fois et, à nouveau, on va faire confiance à l’intelligence de la population. Attachez votre tuque avec de la broche, on va être très intense et les gens vont conclure qu’on ne manque pas de motivation », a-t-il lancé.
Le PQ n’a toujours pas retrouvé le siège d’Arthabaska depuis le départ en 2003 de l’ex-député et ministre Jacques Baril qui, d’ailleurs, assistait à l’assemblée citoyenne.
L’ex-homme politique affiche un bon optimisme en vue des prochaines élections, le PQ trônant au sommet des sondages. « L’espoir est bon, mais il n’y a jamais rien de gagné d’avance. J’en ai fait cinq élections. Tu dois avoir une bonne organisation, une bonne équipe. Tu dois être bien entouré », commente-t-il.
Jacques Baril estime que certaines qualités sont nécessaires pour devenir député. « Il faut d’abord que tu aimes le monde. Il faut également avoir des convictions profondes, être présent et apprendre à ne plus gérer ton agenda. Il ne faut pas non plus que tu laisses ton monde à mi-mandat pour t’en aller ailleurs », glisse-t-il au passage.
En mode écoute
Accompagné de la porte-parole nationale du PQ, Méganne Perry Mélançon et des députés Pascal Bérubé et Pascal Paradis, le chef péquiste Paul St-Pierre-Plamondon s’est adressé à l’auditoire avant d’écouter les citoyens et de répondre aux questions de près d’une vingtaine de personnes pendant quelque 75 minutes.
« Merci d’être si nombreux, vous n’imaginez pas la différence que ça fait, a-t-il commencé. On reconnecte aux fondements du PQ, ce parti, fondé par René Lévesque, et qui fait confiance à l’intelligence des gens, un parti qui écoute et qui bâtit des solutions avec la population. Nous, on croit aux gens, on est à l’écoute on veut être proche de chaque Québécois et Québécoise. On veut entendre ce que vous avez à nous dire afin d’être alimentés en termes d’idées et de sujets qu’on pourra préparer en vue de l’élection de 2026. »
Le chef péquiste estime suffisante la période de deux ans d’ici l’élection « pour être solides, précis, rigoureux sur ce qu’on aura à présenter à la population. Une assemblée comme celle-ci, quand vous êtes si nombreux, c’est l’occasion de nommer les sujets, de nommer le travail qui reste à faire ».
Dans son allocution, Paul St-Pierre-Plamondon a notamment abordé la question du coût de la vie et des propriétés. « On a l’intention de se donner un modèle durable, de donner au Québec un modèle qui rend de nouveau la propriété accessible notamment pour la jeune génération. »
Le chef a soulevé la question de la santé, des interventions effectuées par son parti. « On intervient constamment concernant l’accès aux soins de santé. On l’a fait il y a quelques jours en lien avec l’urgence de Fortierville qui a un impact direct sur l’urgence de Victoriaville. On a fait une motion pour mettre de la pression. On incite le gouvernement à bouger. Non seulement on se prépare à l’élection 2026, mais on est souvent utile en exerçant une pression qui force le gouvernement à changer de discours », a-t-il plaidé.
Il a aussi rappelé la proximité du PQ avec l’agriculture. « On a besoin de votre aide pour cerner des mesures pouvant alléger la vie des agriculteurs, propulser le Québec dans ce secteur, assurer la sécurité alimentaire des Québécois. On doit veiller à la santé et à la sécurité de notre population. On souhaite arriver avec le programme le plus solide en vue de 2026 », a-t-il fait valoir.
Question de souveraineté
Pour Paul St-Pierre-Plamondon, s’occuper des vraies affaires implique la souveraineté. « En ce moment, on constate un recul des services, on n’arrive pas à trouver des solutions pour des questions de base : soigner notre monde, éduquer les enfants, s’occuper des gens dans le besoin. C’est le fondement pour lequel on est prêt à payer taxes et impôts », a-t-il soutenu.
Les gouvernements précédents ont échoué, selon lui, parce que la moitié des taxes et impôts est versée au gouvernement fédéral.
Un pays souverain permettrait, a-t-il signalé, de rapatrier 82 G $, ce qui dégagerait des sommes pour la santé, l’éducation et les gens dans le besoin. « Devenir un peuple normal, devenir une démocratie, devenir un pays, c’est une vraie affaire. Les défis sont nombreux, a-t-il observé, mais j’ai confiance que le Québec apporte sa propre réponse, que le Québec se responsabilise, qu’il rayonne partout dans le monde. Je veux notre siège à l’ONU, je veux voir notre club de hockey battre Team Canada en finale… »
Pour Paul St-Pierre-Plamondon, à la lumière de certains défis, comme le recul du français, la souveraineté est nécessaire. « Ce n’est pas demandé la lune. Pour n’importe quel autre peuple dans le monde, c’est juste normal, pourquoi pas nous? Pourquoi tous les peuples dans le monde seraient capables et pas nous?
C’est possible. On ne doit pas se laisser contaminer par le camp fédéraliste qui brandit la peur comme seul argument. »
Par ailleurs, le chef péquiste prédit qu’au moment venu, les jeunes constitueront le groupe d’âge le plus fort pour l’indépendance. « Car ils ont moins d’idées préconçues, notamment. Les jeunes embarquent quand on arrive avec un véritable projet de société en disant voici un nouveau chapitre de l’histoire du Québec, il est le vôtre. C’est une page blanche, voici le crayon. Ils embarquent. C’est pourquoi je ne refuse jamais une invitation dans un cégep ou une université, a-t-il précisé. Chaque fois la réponse est wow! Les jeunes adhèrent à ce projet de société qui a été dénigré par nos adversaires pendant plusieurs années. Mais c’est en train de changer, je suis optimiste. Que faut-il faire? En parler de ce projet de société qui nous amène ailleurs avec des solutions concrètes, celui de l’indépendance. »