« Ce soir-là, je n’ai pas dansé » : le récit bouleversant de Francine Cloutier

Originaire de Princeville, Francine Cloutier s’aventure pour la première fois dans l’écriture d’un récit autobiographique qui s’inspire d’un événement marquant et bouleversant dans sa jeunesse. Dans son livre qui s’intitule « Ce soir-là, je n’ai pas dansé », elle raconte comment elle a échappé à un viol collectif de motards, il y a maintenant un peu plus de 50 ans.

Le lancement de son livre aura lieu le vendredi 29 novembre entre 17 h et 19 h à la bibliothèque Madeleine-Bélanger à Princeville. Ce sera une occasion unique de rencontrer l’autrice et d’en apprendre davantage sur son parcours, son travail de résilience et les raisons qui l’ont poussée à mettre son expérience en mots. Mme Cloutier est déjà bien connue dans la région Bois-Francs-Érable ayant enseigné au niveau primaire à Princeville et Norbertville pendant une bonne dizaine d’années. Elle s’est aussi particulièrement impliquée à Victoriaville comme comédienne, autrice et metteur en scène en plus d’avoir dirigé le Théâtre de l’escabeau.

Devenue ensuite orthopédagogue clinicienne et créatrice de matériel pédagogique, elle possède depuis une trentaine d’années sa propre clinique privée en orthopédagogie au Mont-Saint-Hilaire, où elle habite. Elle est également formatrice et conférencière, explorant des sujets liés à l’éducation et au soutien des jeunes en difficulté.

« Ce soir-là, je n’ai pas dansé »

Alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente de 17 ans, Francine se rendit un soir, en secret, dans un lieu plus ou moins recommandable pour une jeune demoiselle quand un groupe de motards entra et prit le contrôle de ce lieu festif créant une atmosphère d’intimidation et de violence. L’autrice raconte avec une sensibilité poignante cet épisode traumatisant de sa vie, abordant la peur, l’impuissance et les séquelles psychologiques qui ont découlé de cette nuit-là. Bien qu’elle ait échappé à un viol collectif, cet événement l’a profondément marquée. Le récit, écrit avec le recul et la sagesse de l’adulte qu’elle est devenue, offre une réflexion intime sur les répercussions de la violence subie et sur le parcours de guérison qu’elle a entrepris.

« Ce secret que j’ai caché très longtemps a refait surface lors des mouvements de dénonciation d’agresseurs, de féminicides et de procès très publicisés. Je suis une personne très engagée socialement et heureuse dans ma vie, mais la seule chose qui me rend de mauvaise humeur est l’injustice sociale. J’ai donc décidé d’écrire mon histoire après avoir constaté que les victimes n’ont pas été tellement écoutées lors des procès et qu’il y avait beaucoup de préjugés envers les femmes encore aujourd’hui. »

« Pour ma part, j’ai été chanceuse, car je n’ai pas été violée, mais j’ai quand même été victime d’une agression armée. Je veux par ce livre que les gens comprennent ce que peut ressentir la personne qui vit de la violence », ajoute Mme Cloutier. L’autrice précise que son but dans la vie est de faire œuvre utile et qu’elle atteint son but avec la publication de ce fait vécu. « Ce soir-là, je n’ai pas dansé » vise à sensibiliser le public aux traumatismes vécus et soutenir ceux ou celles qui pourraient traverser des expériences similaires et contribue à briser le silence autour de ces sujets.

Aujourd’hui, elle dit se questionner beaucoup sur l’éducation sexuelle des jeunes alors qu’on parle très peu de relations humaines, de relation amoureuse entre deux êtres qui s’aiment pour le respect.

Francine Cloutier en est à une 9e publication. « Ce soir-là, je n’ai pas dansé » est publié aux Éditions Crescendo. À court terme, la femme de 70 ans n’entend pas s’arrêter d’écrire. Son prochain livre portera sur une histoire d’amitié particulière et elle envisage aussi d’écrire un récit de nouvelles littéraires.