Filière batterie : une nouvelle AEC au collégial

Afin de pourvoir près de 300 postes dans les entreprises de la filière batterie à Bécancour, une nouvelle attestation d’études collégiales (AEC) voit le jour en « chimie analytique, profil composés inorganiques » grâce à la collaboration des cégeps de Victoriaville, Drummondville et Shawinigan.

La directrice du Service de la formation continue et du Service aux entreprises du Cégep de Victoriaville, Sylvie Norris, a présenté la nouvelle formation aux membres du conseil d’administration lors de la séance d’octobre.

Avec cette nouvelle AEC, les trois cégeps souhaitent agir rapidement pour répondre aux besoins des entreprises. « Les plus récentes données font état de 275 postes à pourvoir directement dans les entreprises de la filière batterie. Nous avons convenu d’élaborer cette AEC pour pouvoir l’offrir à tour de rôle dans le but de rejoindre le plus d’étudiants possible. L’objectif, c’est d’avoir un maximum de finissants », a confié Mme Norris.

La formation, a-t-elle précisé, s’adresse notamment à toute personne souhaitant réorienter sa carrière. « Il y aura des opportunités incroyables avec le développement de la filière batterie. On voulait que ça s’adresse à des gens qui ont peut-être des études derrière eux depuis un moment. Voilà pourquoi on a ajouté des heures de cours en chimie et en mathématiques, entre autres », a-t-elle fait savoir.

Cette attestation d’études collégiales comporte 13 cours totalisant 1290 heures. La formation touche 13 compétences, 6 générales et 7 particulières, dont une compétence d’intégration. Le programme s’échelonnera sur cinq sessions, la dernière se voulant particulièrement « costaude » avec un seul cours intensif de 270 heures. « Ce sera un programme exigeant pour les étudiants, prévient Sylvie Norris, mais qui va donner de fort belles perspectives d’emploi à la fin. Les techniciens formés vont très bien gagner leur vie. »

Le contexte

Avant de se lancer dans pareille aventure, a exposé Sylvie Norris, les trois établissements collégiaux partenaires ont analysé la situation. « Actuellement, il n’y a qu’un seul programme donné dans la région, c’est le programme techniques de laboratoire dispensé à Shawinigan, mais peu d’étudiants y sont inscrits. On a rapidement conclu qu’on devait se mettre ensemble pour créer un effet d’attraction en lien avec ce domaine d’études. »

L’AEC pourrait être offerte dès le printemps prochain au Cégep de Shawinigan qui possède déjà les équipements. « En ce qui nous concerne, on aimerait pouvoir l’offrir à l’automne 2025 à la condition de trouver les équipements nécessaires », a spécifié Sylvie Norris qui discute avec des entreprises de la filière batterie pour voir si leurs fournisseurs seraient en mesure de prêter de l’équipement. « Je suis à la recherche de toute entreprise qui veut nous donner un coup de main.  Et je n’exclus pas la possibilité de faire des représentations politiques pour essayer de voir comment on peut régler la situation », a-t-il souligné.

On souhaite avec cette AEC qu’elle soit temporaire dans les cégeps de la région. On mise plutôt sur une école à Bécancour. « On travaille fort pour qu’il y ait un centre de formation à Bécancour, un endroit qui disposerait des équipements tout en se situant près des entreprises. Mais, pour le moment, puisqu’on est toujours en attente, que l’édifice n’a pas été annoncé et qu’aucune construction n’est en cours, on a choisi, vu que le temps avance, d’être proactifs et d’offrir une formation pour répondre aux besoins de main-d’œuvre », a-t-elle conclu.

Le Consortium formation énergie MCQ s’agrandit

Le directeur général du Cégep de Victoriaville, Denis Deschamps, a fait le point, à la séance du conseil d’administration, sur le Consortium formation-énergie formé en Mauricie-Centre-du-Québec.

Le consortium, dont font notamment partie les cégeps de la région, a pour mission de voir à tout ce qui touche à la formation dans la vallée de la transition énergétique et la filière batterie.

« Le consortium a pris de l’ampleur, a fait savoir M. Deschamps. On est maintenant 47 établissements partout au Québec pour assurer la formation dans tout ce qui touche la transition énergétique. On est bien content de l’accueil que ça a eu ailleurs en province. Le but, c’est que tous travaillent en synergie dans l’idée d’un guichet unique pour assurer les besoins de formation des entreprises de la filière batterie. »