Ottawa estime que la balle est maintenant dans le camp de Cindy Woodhouse Nepinak

OTTAWA — La ministre fédérale des Services aux Autochtones a déclaré mardi que la balle était maintenant dans le camp de l’Assemblée des Premières Nations (APN) et de sa cheffe nationale, depuis que les chefs autochtones ont rejeté, la semaine dernière, l’entente de principe pour une réforme de la protection de l’enfance.

Patty Hajdu a indiqué mardi qu’elle était certaine que la cheffe nationale de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak, «écoutait très attentivement» les préoccupations des chefs sur la façon dont l’association a géré les négociations pour conclure cet accord.

Lors d’une assemblée extraordinaire à Calgary, la semaine dernière, les chefs ont rejeté l’entente de principe après que plusieurs d’entre eux ont critiqué l’APN et le gouvernement fédéral pour le manque de consultations, ce qui a mené selon eux à un accord faible.

La ministre Hajdu a déclaré mardi que le gouvernement attendait maintenant que l’APN revienne avec un plan, et elle assure qu’Ottawa examinera toutes les options possibles afin que les négociations puissent se poursuivre.

La cheffe Woodhouse Nepinak a déclaré la semaine dernière que l’accord avait été rejeté par ceux qui estiment que cette proposition de réforme constituait une menace trop importante pour l’industrie actuelle de la protection de l’enfance des Premières Nations.

Cindy Blackstock, directrice de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations, a qualifié de «regrettable» l’interprétation qu’a faite la cheffe nationale de préoccupations réelles de certains chefs au sujet de l’entente.

L’accord a été conclu près de vingt ans après que la Société de soutien et l’APN ont déposé une plainte en matière de droits de la personne. La plainte était fondée sur des données montrant que le financement des services à l’enfance et à la famille pour les enfants vivant dans les réserves était bien inférieur au financement pour les enfants vivant hors réserve.

Après des années de batailles judiciaires entre les organisations et le gouvernement fédéral, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que ce financement était effectivement discriminatoire et il a ordonné à Ottawa de remédier à la situation.

L’accord de 47,8 milliards $ devait couvrir 10 ans de financement pour que les Premières Nations puissent prendre le contrôle de leurs propres services de protection de l’enfance du gouvernement fédéral, créer un organisme pour traiter les plaintes et réserver des fonds pour la prévention, entre autres.