Longueuil commence l’abattage controversé de cerfs pour en réduire la population

LONGUEUIL, Que. — La Ville de Longueuil a lancé mardi une opération visant à abattre des cerfs de Virginie dans l’un de ses parcs, après des années de contestations judiciaires de militants qui souhaitaient sauver les cervidés.

Un porte-parole de la Ville, Raphaël Larocque-Cyr, a confirmé mardi que le parc-nature Michel-Chartrand était fermé jusqu’à nouvel ordre pendant que des chasseurs armés de carabines à air comprimé réduisent la taille de cette harde urbaine de cerfs, dans le cadre d’une «opération de contrôle de la surpopulation».

La Ville de Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal, tente de procéder à un abattage depuis 2020, mais elle a dû faire face à une forte réaction et à des contestations judiciaires de la part de groupes de défense des droits des animaux.

Elle a annoncé plus tôt ce mois-ci que pour procéder à l’opération, elle avait obtenu un permis du ministère provincial de l’Environnement, dernière étape nécessaire pour commencer l’abattage. La viande des cerfs abattus devrait être distribuée à des organismes communautaires.

Longueuil a déclaré à plusieurs reprises que la population de cerfs de Virginie avait augmenté bien au-delà de ce que le parc Michel-Chartrand pouvait supporter. Cette surpopulation endommage l’écosystème du parc et contribue aux accidents de la route et au risque de maladie de Lyme dans le secteur, plaide la Ville.

De plus, l’administration municipale affirme que l’abattage est rendu nécessaire pour rétablir «l’équilibre écologique» dans le parc-nature, car le nombre de cerfs de Virginie y a triplé ces dernières années, passant de 32 en 2017 à 114 cette année. La Ville avait précédemment déterminé que ce parc pouvait accueillir une quinzaine de cerfs.

Les autorités ont par ailleurs déclaré que le nombre de cerfs retrouvés morts dans le parc avait augmenté, passant de 28 en 2021 à 52 en 2023.

L’annonce de l’abattage, d’abord prévu en 2020, a donné lieu à une pétition, à des manifestations citoyennes et même à des menaces de mort contre la mairesse de l’époque, Sylvie Parent.

Les militants des droits des animaux ont fait pression pour que la Ville de Longueuil déplace les cerfs excédentaires dans un refuge plutôt que de les abattre, mais un comité d’éthique vétérinaire a jugé cette stratégie dangereuse pour les cervidés et les humains. D’autres options, comme la stérilisation ou la régulation des naissances, ont également été écartées par les spécialistes.

Certains groupes ont contesté le projet devant les tribunaux, mais leurs efforts ont finalement été rejetés l’année dernière par la Cour d’appel du Québec, qui a jugé que la Ville était dans son droit d’autoriser l’abattage. Les autorités municipales espéraient l’an dernier que l’abattage serait une opération ponctuelle et qu’ils seraient en mesure d’employer différentes méthodes pour contrôler la population une fois la harde réduite à une taille gérable.