Le Cactus rafle le championnat devant ses partisans

Après avoir goûté à l’amertume de la défaite l’an dernier aux mains des Castors d’Acton Vale, le Cactus de Victoriaville a cette fois-ci vécu l’envers de la médaille en remportant le championnat en six parties, contre cette même équipe. Il s’agit d’un tout premier titre depuis 2020 pour les protégés de l’entraîneur-chef Rylan Sandoval.

La tension était à son comble en septième manche, alors que René-Dave Pelchat tentait de conclure un match complet au monticule. Victoriaville menait alors 8-3. Au moment du tout dernier retrait, réussi au premier but, le temps a semblé s’arrêter au stade Rémi-Deshaies. C’était l’euphorie au banc des joueurs. Tous se sont rués sur le terrain pour sauter dans les bras de leurs coéquipiers. Dans les gradins, les nombreux partisans ont été aux premières loges d’une conquête qu’ils n’ont malheureusement pu voir en 2020 en raison de la pandémie. Tout ça un dimanche après-midi, alors qu’il faisait une température parfaite pour une journée d’automne.

C’était maintenant le temps de célébrer chez le Cactus, avec la coupe PhysioExtra dans les mains, après une finale de rédemption contre les Castors qui l’avaient emporté en sept parties l’an dernier. « C’est un grand soulagement. Même si le score était de 8-3, ils avaient une équipe pour revenir dans le match. Je n’ai jamais pensé qu’on pouvait gagner jusqu’à tant qu’on fasse le dernier retrait », s’est exclamé Pier-Olivier Dostaler après les célébrations.

« C’était vraiment une belle série d’équipe. Tout le monde a travaillé fort. On est juste content de pouvoir aboutir avec une victoire. Ça a été l’une des saisons les plus plaisantes au niveau de la chimie », a renchéri Étienne Blanchette, auteur d’un circuit de deux points lors du tout dernier match des séries. « Je contournais le deuxième but et j’avais des frissons », a-t-il partagé. Dans des séries qui ont été mémorables, l’un des moments marquants pour Dostaler a été le retour au jeu de Josué Peley après avoir subi une petite blessure au début du parcours éliminatoire. Qu’il s’agisse d’une coïncidence ou non, le Cactus a semblé débloqué après des débuts plus lents contre les Expos de Sherbrooke. « Peley est l’un de nos leaders et l’un de nos meilleurs joueurs. Quand il est revenu au jeu, on s’est mis à jouer en étant relax et confiant. À partir de là, on n’a jamais regardé derrière. »

Dans le cas de Raphael John Leblanc, il n’était évidemment pas membre du Cactus l’an dernier lorsque l’équipe a vécu la vive déception en finale, alors qu’il évoluait pour les Cascades de Shawinigan. Ça ne l’a pas empêché de constater un désir de vaincre supplémentaire chez ses coéquipiers. « On a un groupe de joueurs et de personnes extraordinaires. C’est gratifiant pour tout le monde. On est une équipe soudée. C’est difficile en saison régulière d’avoir tout le monde, mais en séries, toute l’équipe était là et les joueurs se sont présentés. C’était juste incroyable. On était là pour s’entraider. À chaque fois qu’il y a eu quelque chose pour nous affaisser, on a pu remonter. Ça démontre notre force de caractère en tant qu’individu et en tant qu’équipe », a fait valoir le numéro 33.

Dans cette victoire émotive, Leblanc a ressorti les nombreux sacrifices qui ont été faits par le Cactus lors des dernières semaines. « On joue des quatre de sept en dix jours dans cette ligue. C’est difficile et c’est brimant pour nos vies de famille, nos femmes et nos milieux de travail. Quand tu vas jusqu’au bout et que tu gagnes, c’est un poids qui se libère et on sait qu’on n’a pas tout fait ce travail pour rien. On a aussi beaucoup de gars provenant d’ailleurs, comme de la région Québec. Faire la route jusqu’à Acton Vale et Sherbrooke pendant les soirs de semaine représente de l’adversité. Une chance qu’on a de bonnes femmes », a lâché avec le sourire le frappeur de puissance.

Émile Boies : le joueur par excellence des séries

Par ses prouesses offensives et au monticule, Émile Boies s’est vu décerner le titre de joueur par excellence des séries éliminatoires. Bien heureux de ses performances, c’est avant tout un effort de groupe qui a permis au Cactus de rafler les grands honneurs, affirme le numéro 18. « Quand tout le monde est présent, l’atmosphère est tellement agréable. C’est complètement différent. Les gars ont très bien joué. Les lanceurs ont fait le travail. On ne peut pas demander une meilleure fin de saison que celle-là. Moi et les gars étions arrivés confiants. Les gars ont fait leur travail et c’est de cette façon qu’on gagne des matchs », a-t-il dit, fier de son équipe.  

Affichant un large sourire, Boies a voulu lancer des fleurs à tous ses coéquipiers. « Je ne peux pas donner une note autre que 10 sur 10 pour la performance de l’équipe. Étienne Blanchette a frappé un circuit dans le tout dernier match, Pier-Olivier Dostaler a été dominant au bâton. Rylan Sandoval a été solide défensivement et il a frappé un gros double au bâton, lors de la dernière partie. Josué Peley a été une étoile derrière le marbre. Je pourrais nommer tous les gars de l’équipe parce qu’ils ont tous amené de quoi à la formation pendant les séries. C’est vraiment une victoire d’équipe », a-t-il insisté. 

Blessé au début de la finale, Boies a admis avoir craint de ne pas pouvoir revenir aider son équipe. « Tu ne peux pas jouer avec le temps. Il restait juste une semaine de jeu. J’ai fait le nécessaire pour essayer de rejouer. C’est certain que d’avoir manqué trois matchs a fait mal, mais l’équipe a encore une fois brillé. Les gars qui m’ont replacé ont fait le travail. Ils sont allés chercher des coups sûrs et ils ont fait les jeux en défensive. À partir de là, je savais qu’on l’avait dans la poche », a-t-il confié.

L’importance de garder son sang-froid

Menant la série finale 3 à 2 avant le match de dimanche (6 octobre), le Cactus se retrouvait dans une situation similaire à celle de l’année dernière. Pour éviter de répéter la même erreur que la finale de 2023, il était important pour la troupe victoriavilloise de rester les deux pieds sur terre avant ce fameux sixième match. « J’ai dit à tout le monde que nous devions être le plus agressifs possible. Je voulais que les joueurs soient le plus compétitifs possible. Toutes les autres choses ne voulaient plus rien dire. Même si les joueurs étaient nerveux ou s’ils avaient peur, je voulais qu’ils gardent ça en dehors du terrain. Tout ce qu’on devait faire était de jouer à notre manière. Quand on le fait, nous gagnons. On ne voulait pas aussi que nos joueurs oublient ce qui s’est passé l’an dernier et je voulais juste qu’ils aient chercher le championnat », a fait part Rylan Sandoval. Pour le lanceur et directeur général de l’équipe, René-Dave Pelchat, il suffisait de jouer avec confiance. « Les moments où on a joué sur les talons, c’est là qu’on ouvrait un peu plus la porte à l’adversaire. Honnêtement, quand on joue avec confiance, on est imbattable, selon moi. On est vraiment une équipe incroyable. »

Tout est bien qui finit bien

Il n’y avait pas de meilleur scénario possible pour la troupe de Sandoval. C’était le championnat ou rien. Cette victoire vient donc mettre un point d’exclamation sur une saison exceptionnelle du Cactus. « C’était une année remplie d’émotions. Ça se termine très bien. On le savait que l’équipe qu’on a bâtie était très solide. Il fallait tout simplement se faire confiance. On a vraiment pris notre élan après les deux premiers matchs des séries (contre Sherbrooke). Je suis très fier de notre équipe », a fait valoir Pelchat.

Faisant partie du groupe de jeunes chez le Cactus, Samuel Fortier a vanté le travail des vétérans. « Rylan Sandoval, René-Dave Pelchat et Josué Peley nous ont vraiment aidés depuis le début de l’été sur la manière de bien performer et de bien être en contrôle. Le fait que ces vétérans nous aient aidés me donne le goût de venir jouer. Tout est parfait pour le baseball senior comme l’organisation, le terrain et les partisans. Je me considère privilégié d’être à Victoriaville », a-t-il conclu.