C.-B.: les restrictions sur les locations à court terme ont fait baisser les loyers
VANCOUVER — Les mesures de répression sur les locations à court terme en Colombie-Britannique ont effectivement réduit les loyers de 5,7 %, ce qui a permis aux locataires d’économiser plus de 600 millions $ l’année dernière, selon un rapport dirigé par la Chaire de recherche du Canada en gouvernance urbaine de l’Université McGill.
Ce chiffre est le résultat de restrictions municipales, en particulier l’exigence selon laquelle les unités de location à court terme doivent être situées dans la résidence principale de l’exploitant.
À Vancouver, par exemple, le rapport indique que les locataires paient en moyenne 147 $ de moins chaque mois qu’ils ne l’auraient fait sans la règle de la ville sur la résidence principale.
Le rapport, dirigé par le président de la recherche David Wachsmuth, indique que la récente réglementation provinciale pour les communautés de plus de 10 000 habitants a le pouvoir de réaliser des économies similaires dans toute la Colombie-Britannique, contribuant ainsi à atténuer les problèmes d’accessibilité financière.
Le changement provincial est entré en vigueur en mai, exigeant que les annonces sur des plateformes telles qu’Airbnb et Vrbo soient situées dans la résidence principale de l’exploitant ou une suite secondaire.
En supposant que les exigences provinciales aient la même efficacité que les règles municipales existantes, le rapport de M. Wachsmuth indique que les locataires de ces villes devraient voir leurs loyers diminuer de 4 %, ce qui représente une économie totale de 592 millions $ par an d’ici 2027.
Les locataires paieraient 1 milliard $ de plus dans les deux ans si les règles de la province devaient être abrogées après cette année, indique le rapport publié mercredi.
C’est une conclusion que les néo-démocrates du premier ministre David Eby soulignent dans une déclaration un mois avant les élections en Colombie-Britannique, affirmant que le chef conservateur provincial John Rustad a récemment déclaré à ses partisans qu’il annulerait les restrictions sur les locations à court terme.
Le rapport indique que la British Columbia Hotel Association a demandé aux chercheurs de fournir une analyse préliminaire des règles de location à court terme de la province. Les auteurs du Urban Politics and Governance Research Group sont exclusivement responsables de l’ensemble de l’analyse, des constatations et des conclusions, ajoute le rapport.
Les chercheurs de McGill ont examiné 52 des 55 quartiers de la Colombie-Britannique où une restriction sur la résidence principale était en vigueur en janvier 2023. L’analyse a révélé que les loyers étaient en moyenne de 110 $ inférieurs à ce qu’ils auraient été sans la règle.
La Colombie-Britannique a adopté sa loi provinciale sur les logements locatifs à court terme en octobre 2023 et le gouvernement a progressivement mis en œuvre les mesures.
Les «implications complètes» à venir
Le rapport de McGill indique qu’un système d’enregistrement avec des «exigences de responsabilité» supplémentaires pour les plateformes d’annonces est attendu au début de l’année prochaine.
Il stipule que les «implications complètes» des règles de la province ne seront claires qu’à ce moment-là, lorsque les plateformes seront obligées de supprimer les annonces sans permis valides.
Mais le rapport conclut que les restrictions sur la résidence principale de la Colombie-Britannique signifient que les loyers mensuels moyens à l’automne 2027 seront de 94 $ inférieurs à ce qu’ils auraient été autrement.
Les chercheurs ont également examiné le nombre d’annonces Airbnb avant et après l’entrée en vigueur de l’exigence de résidence principale de la province en mai.
En juin 2023, ils ont trouvé 13 624 «maisons entières fréquemment louées» en Colombie-Britannique répertoriées sur la plateforme, ainsi que 34 665 autres types de propriétés.
Le rapport indique qu’un peu plus de 86 % des maisons fréquemment louées étaient encore visibles en juillet 2024. Près de 89 % des autres annonces étaient également toujours visibles.
«En général, plus l’annonce était active, moins elle avait de chances d’être encore visible sur Airbnb après mai 2024», indique le rapport.
Le document précise que les chercheurs ont utilisé des sources de données publiques et privées pour mener leur analyse, ainsi qu’une approche de modélisation largement utilisée par les économistes.