Verger des Horizons : une corde de plus à son arc
En plus du verger, il y a maintenant le Marché gourmand du coin. On ne peut pas le manquer. Au coin de la route Saint-Albert et de la route 116 à Warwick, c’est là que se trouve le nouvel établissement, propriété de Nathalie Lemieux et de son conjoint Éric Morin qui possèdent aussi, depuis 2003, le Verger des Horizons.
Tout a donc commencé dans les pommes pour le couple. Le Verger des Horizons fait figure d’institution. Il fait partie du paysage warwickois depuis 1940. Les parents de Nathalie l’ont acheté en 1975, puis Nathalie et Éric en sont devenus propriétaires en 2003. L’entreprise a grandi avec les années. « Quand nous avons acheté, il restait environ 5000 pommiers. Nous en sommes rendus à environ 12 000, dont quelque 1000 pommiers standard et 2000 pommiers semi-nains. Tout le reste, ce sont des pommiers nains », précise Nathalie. Il y a encore de l’espace pour en planter, note-t-elle.
Le Verger des Horizons a grandi, mais a dû faire face à d’importants défis, des coups durs avec la perte d’un important client peu après l’achat, puis un autre en 2023, des bannières qui ont décidé de s’approvisionner dans les grands centres plutôt que de favoriser les produits locaux. Mais le IGA Desrochers de Warwick continue, lui, à proposer les pommes du Verger des Horizons. « Ils sont plus indépendants, observe Nathalie Lemieux. C’est rendu très difficile d’entrer dans les autres magasins. Ils s’approvisionnent surtout dans les grands entrepôts de Montréal et Québec. »
Nathalie et Éric venaient d’acheter en mai 2003 quand certains ont commencé à déserter dès l’automne suivant. « On venait d’acheter, ça change la donne, confie Nathalie Lemieux. Dès 2004, on entreprend donc l’autocueillette les week-ends et les jours de congé. De bouche à oreille, le mot se passe. » L’autocueillette se poursuit. Même qu’on pourrait ajouter les vendredis, indiquait Nathalie au moment de l’entrevue parce que l’année 2023 a été extrêmement difficile.
En plus de la perte d’un important client qui représentait 95% des revenus, le gel et la grêle se sont mis de la partie.
« Arrivé le moment de l’autocueillette, mon conjoint ne trouvait pas les pommes bien belles en raison de la grêle. Ça a fait de grosses meurtrissures, de gros trous dans la pomme, se rappelle la propriétaire. Certaines n’étaient quand même pas si mal. On expliquait la situation aux gens, on les invitait à choisir les plus belles. Et finalement sur tout le lot, seulement deux personnes se sont fait rembourser leurs sacs. Les gens ont été très compréhensifs. »
L’idée du Marché gourmand
Pour écouler les produits, l’idée a germé d’ouvrir un kiosque pour chercher une clientèle directe. « On y pensait depuis cinq ou six ans, souligne Nathalie. Mais quand on a voulu acheter, il y avait déjà un acheteur. Le timing n’était alors pas idéal. » L’occasion s’est finalement présentée et voilà maintenant le Marché gourmand du coin ouvert depuis le mois de juin. « On est à l’intersection de la 116. On estime à 20 000 le nombre de véhicules qui y circulent quotidiennement. On espère en attirer un certain nombre », souligne Nathalie Lemieux.
Et tant qu’à faire, plutôt que de vendre juste des pommes, pourquoi ne pas élargir la gamme de produits? « Ma fille étudie en agriculture à l’Institut national d’agriculture biologique (INAB). Avec elle, ce printemps, nous avons planté de la salade, des fèves. Elle a mis en pratique ses connaissances. Parfois, on appelait les profs pour avoir de l’aide. On fait aussi affaire avec un agronome. Tout comme on le fait dans les pommes. On a recours à un agronome spécialisé dans le domaine », explique Nathalie.
De plus, ce que l’entreprise ne fait pas pousser, elle l’obtient d’autres producteurs de la région. « J’achète leurs produits pour les revendre afin d’offrir une plus grande variété à la clientèle et les faire connaître. De plus en plus, constate-t-elle, les gens recherchent les produits locaux. On a tellement une panoplie de beaux et bons produits ici. » Une cliente d’ailleurs, présente lors de l’entrevue réalisée à la bonne franquette dans la boutique, n’a pas manqué de louanger la laitue. « Ça fait deux ans que je n’ai pas mangé de la bonne laitue croquante comme ça. »
Depuis l’ouverture, de nouveaux produits, provenant notamment de producteurs de Warwick, Tingwick, de Saint-Rémi-de-Tingwick, de Kingsey Falls, de Saint-Albert et de Sainte-Cécile-de-Milton, font leur apparition sur les tablettes. Bien sûr, le Marché gourmand du coin propose différents trucs à base de pommes, comme les tartes aux pommes. « J’ai acheté des fours industriels et je fais cuire des tartes presque tous les jours. Le client part avec une tarte presque chaude. J’aime le contact avec les gens, j’aime que ce soit chaleureux. S’ils ont besoin de conseils, on est là », assure Nathalie.
Il y a aussi les tartes aux pommes et sucre à la crème, les croustades aux pommes, la gelée de pommes, le beurre de pomme, le beurre mélangé avec d’autres produits. « On a même de la slush aux pommes, sans compter nos beignes au sirop d’érable à base de jus de pomme. En étant à base de jus de pommes, le produit se conserve mieux et devient sec moins vite », note la marchande. Nathalie Lemieux n’hésite pas à tenter de nouvelles choses, à faire des essais. « Je fais des tests, dit-elle. On cultive des pâtissons, une sorte de courge, par exemple. Cela comporte beaucoup de bienfaits, des minéraux. Puisqu’on en a beaucoup, on fait de la relish aux pâtissons, de la relish aux zucchinis et pâtissons. Je l’ai fait goûter aux gens qui ont bien aimé. La relish, tu peux la mêler avec beaucoup de choses. »
Les amateurs de confitures pourront se laisser tenter par celle aux pâtissons et pommes avec gingembre. On a pensé aussi aux chasseurs avec les pommes à chevreuil pour le temps de la chasse. Par ailleurs, que la clientèle se rassure. L’ouverture du Marché gourmand du coin constitue un ajout au verger qui demeure ouvert. L’entreprise emploie entre 15 et 20 personnes durant la forte saison. Nul doute que certains visiteurs qui s’arrêteront au Verger des Horizons, un participant de la Balade gourmande, en profiteront aussi pour faire une halte au Marché gourmand du coin qui, déjà, connaît un bon départ. « À ce jour, les clients qui viennent n’expriment que de bons commentaires. Ils sont contents d’avoir ça à Warwick », conclut-elle.