Le militant antichasse à la baleine Paul Watson restera détenu au Groenland
Le militant écologiste Paul Watson, qui s’oppose à la chasse à la baleine, restera détenu au Groenland au moins jusqu’à la mi-août, indique lundi la Fondation Capitaine Paul Watson.
M. Watson a été arrêté dimanche au Groenland et a comparu devant un tribunal de district pour l’examen d’une demande de détention en attendant une décision sur son éventuelle extradition vers le Japon.
L’écologiste a été arrêté dimanche alors que son navire accostait à Nuuk, la capitale du Groenland, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par le Japon, fait état un communiqué de la police du Groenland publié dimanche. Il a ensuite comparu devant un tribunal de district.
Paul Watson, un citoyen canado-américain de 73 ans, est un ancien directeur de la Sea Shepherd Conservation Society, dont les tactiques d’action directe, notamment des affrontements en haute mer avec des baleiniers, ont attiré le soutien de célébrités de premier plan et ont figuré dans la série de téléréalité «Whale Wars».
La viande de baleine fait partie intégrante de la culture alimentaire japonaise et le gouvernement affirme soutenir une consommation durable des baleines.
Lundi, la Fondation Capitaine Paul Watson a précisé dans un courriel que l’écologiste chevronné était détenu à Nuuk au moins jusqu’au 15 août afin de donner au ministère danois de la Justice le temps d’enquêter sur l’affaire et d’obtenir une éventuelle extradition. Il risque une peine maximale de 15 ans de prison au Japon, selon la fondation.
Celle-ci a également mentionné que le tribunal du Groenland n’autoriserait pas la libération sous caution de M. Watson, considéré comme susceptible de prendre la fuite.
Selon la fondation, M. Watson était à bord d’un navire et accompagné de 25 membres d’équipage volontaires pour intercepter un nouveau baleinier japonais sur le Pacifique Nord. C’est au moment de s’arrêter pour faire le plein que plus d’une douzaine de policiers auraient emmené M. Watson, menottes aux poignets.
«On pense que l’arrestation est liée à une ancienne notice rouge émise pour les précédentes interventions anti-chasse à la baleine du capitaine Watson dans la région de l’Antarctique», a indiqué dimanche la fondation dans un communiqué envoyé par courriel.
«Nous implorons le gouvernement danois de libérer le capitaine Watson et de ne pas accepter cette demande politiquement motivée», a plaidé Locky MacLean, le directeur de la fondation, dans le communiqué.
Interpol, l’organisme de police international basé à Lyon, en France, qui émet des notices rouges pour les personnes recherchées, a confirmé qu’une notice valide était en attente pour M. Watson à la demande du Japon.
«Il appartient à chaque pays membre de décider d’arrêter ou non un individu faisant l’objet d’une notice rouge, qui ne constitue pas un mandat d’arrêt international», a précisé le service de presse d’Interpol.
Ni les garde-côtes japonais ni le ministère japonais des Affaires étrangères, qui avait lancé le mandat d’arrêt international contre M. Watson, n’ont confirmé qu’ils négociaient l’extradition du militant. Cependant, les garde-côtes, la principale autorité chargée de l’enquête sur l’affaire Watson au Japon, ont fait savoir lundi que les autorités étaient prêtes à intervenir si un transfert était ordonné.
Le Groenland est un territoire autonome du Danemark. Le Japon n’a pas de traité d’extradition avec ce pays européen et on ne sait pas si et quand M. Watson sera transféré.
Ce n’est pas la première fois que ses tactiques l’opposent aux autorités. M. Watson a été arrêté en Allemagne en 2012 sur la base d’un mandat d’extradition du Costa Rica, mais a échappé à sa libération sous caution après avoir appris qu’il était également recherché par le Japon, qui l’a accusé d’avoir mis en danger la vie des baleiniers lors d’opérations dans l’océan Antarctique. Depuis, il vit dans des pays comme la France et les États-Unis.
M. Watson, qui a quitté Sea Shepherd en 2022 pour créer sa propre organisation, était également un membre dirigeant de Greenpeace, qu’il a quitté en 1977 en raison de désaccords sur ses tactiques agressives.
Selon sa fondation, le navire actuel de M. Watson, le M/Y John Paul DeJoria, devait naviguer à travers le passage du Nord-Ouest jusqu’au Pacifique Nord pour affronter un baleinier-usine japonais nouvellement construit.