Une solution pour la sédimentation de la rivière Bécancour 

ENVIRONNEMENT. Le projet de reconnexion la rivière -Bécancour à la fosse de la mine Lac d’Amiante serait viable selon une étude. Ce projet est mené par le Groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour (GROBEC) et l’Association de protection du lac à la Truite d’Irlande (APLTI). L’objectif est de régler le problème de dépôt de sédiments dans les étendues d’eau situées en aval, soit l’étang Stater ainsi que les lacs à la Truite, William et Joseph.

L’étude hydrogéomorphologique intitulée Restauration de la dynamique sédimentaire de la rivière Bécancour dans le secteur de Black Lake à Thetford a été réalisée par la firme AVIZO. Celle-ci portait sur la faisabilité et l’efficacité de restaurer le cours d’eau en le connectant à la fosse Lac d’Amiante, cette dernière étant située sur le site de l’ancien lac Noir asséché dans les années 1950 pour l’exploitation de l’amiante.

L’étude a conclu que la déviation proposée entre le pont du boulevard des Mineurs et celui de la route 112 à Black Lake est viable et permettrait de restaurer la rivière dans ce secteur alors qu’elle pourrait se réapproprier son tracé d’origine. «En la déversant dans la fosse Lac d’Amiante, les résidus miniers amiantés actuellement transportés par la rivière se déposeront en très grande partie dans la fosse. Avec sa profondeur maximale de 425 mètres, ce qui en fait l’un des plans d’eau les plus profonds au Québec, cette fosse agirait comme un gigantesque bassin de sédimentation», explique le GROBEC.

Cela permettrait d’intercepter les sédiments qui se déposent dans les lacs situés en aval. Cette situation a comme conséquence principale de les faire vieillir prématurément.

Selon Sandrine Desaulniers, directrice adjointe au GROBEC, l’étude vient confirmer l’idée que cet aménagement pourrait intercepter la grande majorité des sédiments transportés par la rivière. «Là où nous avions peut-être plus de doutes, c’est au niveau de la faisabilité avec l’espace restreint entre les deux ponts. C’est surtout là-dessus que l’étude est venue nous rassurer.»

Le GROBEC et l’APLTI entameront des analyses plus poussées sur la fosse ainsi que le processus d’évaluation environnemental exigé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. La population sera d’ailleurs consultée au cours de ce processus.

«Nous voulons nous assurer que tout le secteur pouvant être influencé par l’aménagement en retire des bénéfices. Nous allons aussi regarder du côté faunique et du côté humain. Il y aura une consultation publique pour recueillir les questionnements et les préoccupations des gens», a ajouté Mme Desaulniers en soulignant la collaboration du milieu.

Cette étude a en effet été réalisée grâce à l’appui financier des MRC de L’Érable et des Appalaches, de la Ville de Thetford Mines, de la Municipalité d’Irlande ainsi que par l’entremise d’une bourse américaine que l’APLTI a pu obtenir de IENWMAN Mini Grant. L’entreprise Granilake, propriétaire du terrain et de la fosse, est également partenaire. Le projet a de plus obtenu une contribution du Programme de soutien régional aux enjeux de l’eau.

«La Ville est consciente de l’impact du passif minier sur son environnement, a affirmé le maire de Thetford Mines Marc-Alexandre Brousseau par voie de communiqué. C’est pour cette raison qu’elle participe de façon active aux différentes initiatives pouvant permettre de minimiser les conséquences découlant de décennies d’activités minières. Ce projet est un bel exemple de partenariat avec les différents intervenants du milieu pour trouver des solutions aux problèmes causés par l’héritage minier.»

«La MRC de L’Érable salue l’étude qui vient d’être réalisée. Le bassin versant de la rivière Bécancour occupe une grande partie du territoire de la MRC, sans compter qu’elle est la source d’eau potable pour la ville de Plessisville en plus de border les secteurs de villégiature importants des lacs William et Joseph. Nous accueillons donc positivement ces premiers résultats et nous souhaitons prendre part à la suite du plan d’action dans un esprit de collaboration avec tous les partenaires concernés», a déclaré le préfet de la MRC de L’Érable, Gilles Fortier.

Enfin, l’APLTI s’est dite très heureuse de voir que ce projet est viable pour la rivière Bécancour et ses lacs fluviaux. «Nous remercions l’implication du GROBEC et de tous les autres partenaires financiers qui nous appuient depuis le début.»

Pour consulter l’étude : https://www.aplti.org/upload/posts/665a09af9aa0f.pdf.