Pierre Poilievre en visite à Victoriaville

À l’occasion d’une tournée de quelques régions du Québec, le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, s’est arrêté à Victoriaville, jeudi après-midi, pour une visite d’entreprises, une activité de porte à porte et une entrevue en plein air avec le www.lanouvelle.net dans le parc municipal de la rue Pronovost.

Un peu comme en campagne électorale, le chef conservateur est arrivé dans une caravane aux couleurs « du gros bon sens », accompagné de sa femme Anaïda et de leurs deux enfants.

À ses côtés aussi l’actuel député indépendant d’Arthabaska, Eric Lefebvre, qui briguera les suffrages pour l’équipe Poilievre dans la circonscription Richmond-Arthabaska aux prochaines élections fédérales.

« Le but de cette tournée, précise-t-il, est d’écouter les Québécois et de leur partager mon plan du gros bon sens qui consiste en couper taxes et impôts, bâtir des logements, réparer le budget et stopper les crimes. »

À Victoriaville, le chef du PCC a visité trois entreprises : Industek, GRYB et Cascades. « Ce qu’on me dit, c’est qu’on a besoin d’investissements pour bâtir des usines et acheter de la machinerie de nouvelle technologie afin de produire davantage et de mieux payer les travailleurs. »

La question du logement interpelle au plus haut point Pierre Poilievre qui qualifie Victoriaville de chef de file pour avoir accéléré le processus pour l’émission des permis de construction. « Victoriaville est un beau modèle et a connu de très bons résultats, note-t-il. Les travailleurs ont besoin de logements abordables et c’est pourquoi je veux inciter les municipalités à accélérer les permis de construction, à couper les taxes sur la construction et libérer des terrains pour bâtir. »

S’il devient premier ministre, Pierre Poilievre entend donner « de grand bonus aux municipalités comme Victo qui ont réussi à accélérer la construction de logements et des pénalités pour des villes comme Montréal qui empêche la construction ». 

Préparer la plateforme

Cette tournée, qui prendra fin le 24 juin à Québec pour la célébration de la Fête nationale, amènera aussi le chef conservateur à Trois-Rivières, à Rivière-du-Loup, dans Charlevoix et à Saguenay. « Je suis à l’écoute des gens. Je veux que les Québécois me soumettent leurs suggestions et leurs idées que je pourrai intégrer dans ma plateforme électorale », souligne-t-il.

Quant au recrutement de candidats au Québec, la démarche va bon train, signale-t-il. « Mais on prend notre temps. On veut des candidats de différents secteurs d’activité, des entrepreneurs, des policiers, des fermiers, des gens qui sont champions dans leur région. Comme Eric Lefebvre, ici. C’est pour cela que je le voulais. C’est un vrai champion pour Victo, les gens le connaissent et il travaille pour la région. C’est le genre de personnes que je veux attirer », explique Pierre Poilievre.

Qu’a-t-il fait pour convaincre Eric Lefebvre d’embarquer dans la galère? « Je n’ai fait que partager mon approche et mon plan. Il est d’accord que le déficit est bien trop grand et que le fédéral s’ingère dans les compétences au Québec. Eric veut m’aider à changer ça », affirme le chef du PCC.

Pierre Poilievre fait savoir qu’advenant un gouvernement conservateur, Eric Lefebvre aurait un rôle à jouer, sans préciser davantage, bien sûr. « On ne choisit pas un cabinet avant d’être élu et on ne connaît pas le choix que feront les Canadiens. Mais Eric est un homme avec beaucoup de talents et d’expérience. Il pourrait jouer un très bon rôle au gouvernement », assure-t-il.

À savoir si le geste de certains conservateurs invitant à la démission du député Alain Rayes lorsque ce dernier a quitté le caucus pouvait avoir un impact négatif lors du scrutin, Pierre Poilievre dit ne pas croire que cela puisse influencer négativement. « J’ai eu une belle conversation avec Alain Rayes il y a quelques mois et je lui souhaite le meilleur pour le futur. »

Chose certaine, le PCC le veut le comté de Richmond-Arthabaska. « C’est une population très entrepreneuriale. Il y a beaucoup de travailleurs et de conservateurs. Je veux les représenter dans mon gouvernement », indique le chef Poilievre.

Questionné sur le nombre de sièges qu’il aimerait obtenir au Québec, il répond que les électeurs qui souhaitent un gouvernement basé sur le gros bon sens voteront pour lui.

Et Pierre Poilievre pourfend le Bloc québécois qui, selon lui, vote à 90% avec le gouvernement libéral de Justin Trudeau « qui a augmenté le coût de la vie, doublé la dette en plus de s’ingérer dans les champs de compétence du Québec ». « Est-ce cela les intérêts du Québec pour le Bloc? Le Bloc a voté pour ajouter 100 000 fonctionnaires fédéraux de plus? Il a voté pour donner plus d’argent à la gouverneure générale? Est-ce cela les intérêts du Québec? Ça n’a pas de bon sens, exprime-t-il. Ce n’est pas l’intérêt du Québec, c’est dans l’intérêt de leur idéologie « gaugauche » du Plateau Mont-Royal. »

Le chef conservateur dit sentir un vent favorable souffler dans sa direction. « Ça va bien. Nous sommes les seuls pour apporter du changement. Le Bloc ne peut rien changer et je pense qu’il ne veut rien changer. »

« Les gens sont prêts pour du changement, renchérit Eric Lefebvre. Le Bloc, lui, ne peut rien changer, jamais il ne prendra le pouvoir. »

Porte à porte

Comme il l’avait fait lors du précédent rassemblement à Victoriaville, Pierre Poilievre a tenu à aller cogner aux portes des résidences de citoyens. « Je leur dis notamment que la vie coûte trop cher, car le gouvernement a gonflé les dépenses et qu’on ne peut s’endetter comme ça. Je reçois un bon accueil, confie-t-il, peu importe les allégeances politiques. Et ils sont impressionnés qu’un chef de parti, qu’un futur premier ministre potentiel prenne le temps d’aller à leur rencontre pour écouter leurs besoins et recevoir leurs idées. »

Cette façon de faire, Pierre Poilievre la trouve très avantageuse et même essentielle. « Sinon, dit-il, on perd le contact avec le vrai monde. Il faut être très connecté sur le terrain. »

Eric Lefebvre apprécie grandement cet aspect chez son chef. « Ce qui m’a le plus impressionné, c’est sa proximité avec les gens pour aller chercher leurs enjeux, leurs intérêts, leurs défis. Il est un chef à l’écoute des Québécois et des Canadiens. C’est vraiment exceptionnel et c’est aussi la meilleure façon d’aller chercher l’information », plaide-t-il.

Le futur candidat de Richmond-Arthabaska trouve également exceptionnel le fait que son chef passe des heures à prendre des photos avec des gens à qui il s’informe chaque fois de leurs besoins afin de connaître leurs enjeux. « Oui, c’est une prise d’information, mais cela exige du temps, de l’énergie et de la générosité. Ça, c’est Pierre Poilievre. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai sauté dans le train. »